Texte grec :
[15c,19] Στρατεύονται δὲ καὶ ἄρχουσιν ἀπὸ εἴκοσιν ἐτῶν
ἕως πεντήκοντα πεζοί τε καὶ ἱππεῖς· ἀγορᾶς δὲ οὐχ
ἅπτονται· οὔτε γὰρ πωλοῦσιν οὔτ´ ὠνοῦνται. ὁπλίζονται
δὲ γέρρῳ ῥομβοειδεῖ, παρὰ δὲ τὰς φαρέτρας
σαγάρεις ἔχουσι καὶ κοπίδας, περὶ δὲ τῇ κεφαλῇ πίλημα
πυργωτόν, θώραξ δ´ ἐστὶν αὐτοῖς φολιδωτός.
ἐσθὴς δὲ τοῖς ἡγεμόσι μὲν ἀναξυρὶς τριπλῆ, χιτὼν δὲ
χειριδωτὸς διπλοῦς ἕως γόνατος, ὁ ὑπενδύτης μὲν
λευκός, ἄνθινος δ´ ὁ ἐπάνω· ἱμάτιον δὲ θέρους μὲν
πορφυροῦν ἢ ἰάνθινον, χειμῶνος δ´ ἄνθινον, τιᾶραι
παραπλήσιαι ταῖς τῶν Μάγων, ὑπόδημα κοῖλον διπλοῦν,
τοῖς δὲ πολλοῖς χιτὼν ἕως μεσοκνημίου διπλοῦς, ῥάκος δὲ σινδόνιόν
τι περὶ τῇ κεφαλῇ· ἔχει δ´ ἕκαστος τόξον καὶ σφενδόνην. δειπνοῦσι {δὲ} πολυτελῶς Πέρσαι τιθέντες καὶ ὁλομελῆ καὶ πολλὰ καὶ ποικίλα·
κόσμος τε λαμπρὸς στρωμνῆς ἐκπωμάτων τε {καὶ}
τῶν ἄλλων ὥστε χρυσῷ καὶ ἀργύρῳ καταλάμπεσθαι.
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Traduction française :
[15c,19] Les Perses servent, dans l'infanterie ou dans la cavalerie, comme
soldats ou comme officiers, depuis l'âge de vingt ans jusqu'à l'âge de
cinquante. {Tout ce temps-là,} ils ne mettent pas le pied dans un marché,
vu qu'ils n'ont rien à vendre ni rien à acheter. Les armes dont ils se
servent sont le bouclier d'osier en losange, et, outre le carquois, la
sagaris ou hache à deux tranchants, et le coutelas. Ils portent en outre
sur la tête un bonnet de laine foulée, étagé comme une tour, et sur la
poitrine une cuirasse à écailles. Voici maintenant quel est leur costume :
celui des chefs se compose d'une triple anaxyride, de deux tuniques à
manches descendant jusqu'aux genoux (celle de dessous blanche, celle de
dessus violette), d'un manteau d'été pourpre ou violet, d'un manteau
d'hiver toujours violet, de tiares semblables à celles des mages, enfin de
doubles chaussures qui enveloppent et cachent le pied, et, avec le pied,
le bas de la jambe. Quant au costume des gens du peuple, il consiste en
une double tunique tombant jusqu'à mi-jambe, et en un morceau de toile
qu'ils s'enroulent autour de la tête. Ajoutons qu'ils vont toujours armés
de leur arc et de leur fronde. On aime en Perse les repas somptueux : dans
ces repas, il y a toujours grande quantité et grande variété de viandes ;
on y sert même quelquefois des animaux entiers. On y remarque aussi un
luxe étincelant de lits, de coupes et de vaisselle, au point que la salle
du festin resplendit d'or et d'argent.
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