Texte grec :
[15c,11] Πολύσιτος δ´ ἄγαν ἐστὶν ὥστε ἑκατοντάχουν δι´
ὁμαλοῦ καὶ κριθὴν καὶ πυρὸν ἐκτρέφειν, ἔστι δ´ ὅτε καὶ
διακοσιοντάχουν· διόπερ οὐδὲ πυκνὰς τὰς αὔλακας
τέμνουσι· πυκνούμεναι γὰρ κωλύουσιν αἱ ῥίζαι τὴν
βλάστην. τὴν δ´ ἄμπελον οὐ φυομένην πρότερον Μακεδόνες
κατεφύτευσαν κἀκεῖ καὶ ἐν Βαβυλῶνι, οὐ ταφρεύοντες
ἀλλὰ παττάλους κατασεσιδηρωμένους ἐξ
ἄκρων πήττοντες, εἶτ´ ἐξαιροῦντες, ἀντὶ δ´ αὐτῶν τὰ
κλήματα καθιέντες εὐθέως. ἡ μὲν δὴ μεσόγαια τοιαύτη·
ἡ δὲ παραλία τεναγώδης ἐστὶ καὶ ἀλίμενος· διὰ
τοῦτο γοῦν καὶ φησὶν ὁ Νέαρχος μηδὲ καθοδηγῶν ἐπιχωρίων
τυγχάνειν ἡνίκα τῷ στόλῳ παρέπλει πρὸς τὴν
Βαβυλωνίαν ἐκ τῆς Ἰνδικῆς, ὅτι προσόρμους οὐκ εἶχεν,
οὐδ´ ἀνθρώπων εὐπορεῖν οἷός τ´ ἦν τῶν ἡγησομένων
κατ´ ἐμπειρίαν.
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Traduction française :
[15c,11] En revanche, la Suside est si fertile en grains, que, dans les
terrains plats et unis, l'orge et le froment y rendent cent, et parfois
même deux cents pour un. Il est vrai qu'on a grand soin de n'y pas creuser
les sillons trop près les uns des autres, ces plantes ayant besoin, pour
ne pas être gênées dans leur développement, que leurs racines ne soient
pas trop serrées. De même, quand la vigne, que le pays ne produisait pas
originairement, y fut importée par les Macédoniens qui l'avaient implantée
déjà en Babylonie, on n'eut point de fosses à creuser, on se contenta
d'enfoncer en terre des piquets, des échalas, garnis de fer à leur
extrémité, qu'on enleva ensuite pour les remplacer tout aussitôt par les
ceps eux-mêmes. - Tel est l'aspect que présente l'intérieur de la Suside.
Quant au littoral, il se trouve être, avons-nous dit, semé de bas-fonds et
dépourvu de ports, et c'est ce qui explique l'impossibilité où fut Néarque
(lui-même a raconté son embarras dans son Journal) de se procurer des
pilotes indigènes, lorsque, venant de l'Inde, il eut à ranger toute cette
côte pour gagner la Babylonie, sans pouvoir y trouver ni un port ni un
mouillage, et sans avoir avec lui un seul marin qui connût ces parages et
qui pût l'y guider.
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