Texte grec :
[15c,10] Τὴν γοῦν Βαβυλῶνα ὁ Ἀλέξανδρος προέκρινεν
ὁρῶν καὶ τῷ μεγέθει πολὺ ὑπερβάλλουσαν καὶ τοῖς
ἄλλοις. εὐδαίμων δ´ οὖσα ἡ Σουσὶς ἔκπυρον τὸν ἀέρα
ἔχει {καὶ} καυματηρὸν καὶ μάλιστα τὸν περὶ τὴν πόλιν,
ὥς φησιν * ἐκεῖνος· τὰς γοῦν σαύρας καὶ τοὺς ὄφεις
θέρους ἀκμάζοντος τοῦ ἡλίου κατὰ μεσημβρίαν διαβῆναι
μὴ φθάνειν τὰς ὁδοὺς τὰς ἐν τῇ πόλει, ἀλλ´ ἐν
μέσαις περιφλέγεσθαι, ὅπερ τῆς Περσίδος μηδαμοῦ
συμβαίνειν καίπερ νοτιωτέρας οὔσης· λουτρὰ δὲ ψυχρὰ
προτεθέντα ἐκθερμαίνεσθαι παραχρῆμα, τὰς δὲ κριθὰς
διασπαρείσας εἰς τὸν ἥλιον ἅλλεσθαι καθάπερ ἐν τοῖς
ἰπνοῖς τὰς κάχρυς· διὸ καὶ ταῖς στέγαις ἐπὶ δύο πήχεις
γῆν ἐπιτίθεσθαι, ὑπὸ δὲ τοῦ βάρους ἀναγκάζεσθαι
στενοὺς μὲν μακροὺς δὲ ποιεῖσθαι τοὺς οἴκους, ἀπορουμένους
μακρῶν μὲν δοκῶν δεομένους δὲ μεγάλων
οἴκων διὰ τὸ πνῖγος.
ἴδιον δέ τι πάσχειν τὴν φοινικίνην δοκόν·
στερεὰν γὰρ οὖσαν, παλαιουμένην οὐκ εἰς
τὸ κάτω τὴν ἔνδοσιν λαμβάνειν, ἀλλ´ εἰς τὸ ἄνω μέρος
κυρτοῦσθαι τῷ βάρει καὶ βέλτιον ἀνέχειν τὴν ὀροφήν.
αἴτιον δὲ τῶν καυμάτων λέγεται τὸ ὑπερκεῖσθαι πρὸς
ἄρκτον ὄρη ὑψηλὰ τὰ προεκδεχόμενα ἅπαντας τοὺς
βορείους ἀνέμους· ὑπερπετεῖς δὴ πνέοντες ἀπὸ τῶν
ἀκρωτηρίων μετέωροί τε τῶν πεδίων οὐ προσάπτονται,
ἀλλὰ παρελαύνουσιν εἰς τὰ νοτιώτερα τῆς Σουσίδος·
αὕτη δὲ νηνεμίαις κατέχεται, καὶ μάλιστα τότε ἡνίκα
ἐτησίαι τὴν ἄλλην γῆν καταψύχουσιν ἐκκαομένην ὑπὸ
τῶν καυμάτων.
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Traduction française :
[15c,10] En préférant Babylone à Suse pour en faire sa capitale, Alexandre
avait eu égard assurément aux dimensions incomparablement plus grandes de
son enceinte et aux autres avantages de sa position, mais il avait dû
considérer aussi que la Suside, toute riche et toute fertile qu'elle est,
a un climat de feu, et que la chaleur y est intolérable dans la partie
précisément où est Suse. C'est ce que dit {Polyclète}. Il ajoute même qu'à
midi, quand le soleil est le plus ardent, lézards et serpents n'ont pas le
temps de franchir les rues de la ville et meurent grillés à moitié chemin.
Or nulle part en Perse il n'arrive rien de pareil, bien que la situation
du pays soit sensiblement plus méridionale. Aristobule dit encore que des
baignoires d'eau froide exposées là au soleil s'échauffent instantanément
; - que l'orge dans les sillons saute et frétille au soleil comme les pois
dans la poêle ; - que, pour protéger les maisons contre l'excès de la
chaleur, on en recouvre les toits de deux coudées de terre ; que le poids
de cette terre oblige à faire toutes les maisons étroites et longues, bien
qu'on dispose rarement de poutres très longues ; mais qu'il faut
absolument avoir de l'espace dans les maisons, sans quoi on y étoufferait
immanquablement. Le même auteur, à ce propos, constate une singulière
propriété de la poutre de palmier. «Les plus solides, dit-il, au lieu de
céder avec le temps et de fléchir sous le poids qu'elles supportent, se
voûtent de bas en haut en se roidissant, et n'en soutiennent que mieux le
toit de l'édifice». On attribue du reste ces chaleurs excessives de la
Suside à ce que la haute chaîne de montagnes qui lui sert de bordure
septentrionale intercepte pour ainsi dire les vents du nord, qui,
soufflant alors de très haut, passent pour ainsi dire au-dessus des
plaines de la Suside sans les toucher et atteignent seulement l'extrémité
méridionale du pays. Ajoutons que la Suside est sujette à de longs calmes,
qui coïncident précisément avec l'époque de l'année pendant laquelle les
vents étésiens rafraîchissent les autres contrées de la terre que les
grandes chaleurs ont brûlées et desséchées.
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