Texte grec :
[15c,6] Ἔστι δὲ καὶ ἄλλα πλείω στενὰ διεκβάλλοντι τὰ ἐν
τοῖς Οὐξίοις κατ´ αὐτὴν τὴν Περσίδα, ἃ καὶ αὐτὰ βίᾳ
διῆλθεν Ἀλέξανδρος, κατά τε τὰς Περσικὰς πύλας καὶ
κατ´ ἄλλους τόπους διεξιὼν τὴν χώραν, καὶ κατοπτεῦσαι
σπεύδων τὰ κυριώτατα μέρη καὶ τὰ γαζοφυλάκια,
ἃ τοσούτοις χρόνοις ἐξεπεπλήρωτο, οἷς ἐδασμολόγησαν
Πέρσαι τὴν Ἀσίαν· ποταμοὺς δὲ διέβη πλείους τοὺς
διαρρέοντας τὴν χώραν καὶ καταφερομένους εἰς τὸν
Περσικὸν κόλπον. μετὰ γὰρ τὸν Χοάσπην ὁ Κοπράτας
ἐστὶ καὶ ὁ Πασίτιγρις, ὃς ἐκ τῆς Οὐξίας καὶ αὐτὸς ῥεῖ·
ἔστι δὲ καὶ Κῦρος ποταμὸς διὰ τῆς κοίλης καλουμένης
Περσίδος ῥέων περὶ Πασαργάδας, οὗ μετέλαβε τὸ ὄνομα
βασιλεὺς ἀντὶ Ἀγραδάτου μετονομασθεὶς Κῦρος.
πρὸς αὐτῇ δὲ τῇ Περσεπόλει τὸν Ἀράξην διέβη· ἦν δὲ
ἡ Περσέπολις μετὰ Σοῦσα κάλλιστα κατεσκευασμένη
μεγίστη πόλις, ἔχουσα βασίλεια ἐκπρεπῆ, καὶ μάλιστα
τῇ πολυτελείᾳ τῶν κειμένων. ῥεῖ δ´ ὁ Ἀράξης ἐκ τῶν
Παραιτακῶν· συμβάλλει δ´ εἰς αὐτὸν ὁ Μῆδος ἐκ Μηδίας
ὁρμηθείς. φέρονται δὲ δι´ αὐλῶνος παμφόρου
συνάπτοντος τῇ Καρμανίᾳ καὶ τοῖς ἑωθινοῖς μέρεσι
τῆς χώρας, καθάπερ καὶ αὐτὴ ἡ Περσέπολις. ἐνέπρησε
δὲ ὁ Ἀλέξανδρος τὰ ἐν Περσεπόλει βασίλεια τιμωρῶν
τοῖς Ἕλλησιν, ὅτι κἀκείνων ἱερὰ καὶ πόλεις οἱ Πέρσαι
πυρὶ καὶ σιδήρῳ διεπόρθησαν.
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Traduction française :
[15c,6] Après qu'on a franchi les cols de l'Uxie et qu'on est entré en Perse,
il semble que les défilés se multiplient. Alexandre put vérifier le fait,
car il força tous ces défilés les uns après les autres, soit dans sa
marche pour atteindre les Pyles Persiques, soit dans ses diverses
reconnaissances pour observer les positions les plus fortes du pays et
pour rechercher ces gazophylakia, ces trésors, où étaient venus
s'accumuler pendant tant d'années les tributs levés par les Perses sur
l'Asie tout entière. Mais plus nombreux encore étaient les fleuves qu'il
eut à franchir dans ces différentes expéditions. Qu'on en juge, voici tous
les cours d'eau qui coupent le pays pour aller se jeter dans le golfe
Persique. Au Choaspe succède immédiatement le Copratas {qui, comme le
Choaspe, descend des montagnes de l'Uxie ;} puis vient le Pasitigris. Il y
a aussi le Cyrus qui traverse toute la Coelé-Perside ou Perse Creuse et
qui baigne l'enceinte de Pasargades. Le Cyrus est le même fleuve de qui le
fondateur de la monarchie persane emprunta le nom, ayant quitté pour le
prendre le nom d'Agradate qu'il avait porté jusque-là. Près de Persépolis
enfin Alexandre dut franchir l'Araxe. Persépolis était assurément après
Suse la ville la plus grande, la plus belle de tout l'empire perse, et
elle possédait entre autres monuments un palais dont la magnificence
extérieure n'était rien au prix des richesses de toute sorte qui y étaient
enfermées. L'Araxe descend de la Paraetacène : il se grossit du Médus, qui
vient, lui, de la Médie. Une fois réunis, ces deux cours d'eau parcourent
une vallée extrêmement fertile, limitrophe de la Carmanie, et qui, comme
Persépolis elle-même, se trouve comprise dans la partie orientale de la
Perse. Alexandre incendia le palais de Persépolis, pour venger les Grecs
de l'injure que les Perses leur avaient faite naguère en dévastant par le
fer et le feu les temples et les villes de la Grèce.
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