[15c,18] Ἀπὸ δὲ πέντε ἐτῶν ἕως τετάρτου καὶ εἰκοστοῦ
παιδεύονται τοξεύειν καὶ ἀκοντίζειν καὶ ἱππάζεσθαι
καὶ ἀληθεύειν, διδασκάλοις τε λόγων τοῖς σωφρονεστάτοις
χρῶνται, οἳ καὶ τὸ μυθῶδες πρὸς τὸ συμφέρον
ἀνάγοντες παραπλέκουσι, καὶ μέλους χωρὶς καὶ μετ´
ᾠδῆς ἔργα θεῶν τε καὶ ἀνδρῶν τῶν ἀρίστων ἀναδιδόντες.
συνάγουσι δ´ εἰς ἕνα τόπον, ψόφῳ χαλκοῦ
πρὸ ὄρθρου διεγείροντες ὡς ἐπὶ ἐξοπλισίαν ἢ θήραν·
τάξαντες δ´ ἀνὰ πεντήκοντα ἡγεμόνα τῶν βασιλέως
τινὰ παίδων αὐτοῖς ἢ σατράπου τρέχοντι κελεύουσιν
ἕπεσθαι, χωρίον ἀφορίσαντες τριάκοντα ἢ τετταράκοντα σταδίων.
ἀπαιτοῦσι δὲ καὶ λόγον ἑκάστου μαθήματος, ἅμα καὶ μεγαλοφωνίαν
καὶ πνεῦμα καὶ πλευρὰν
ἀσκοῦντες, καὶ πρὸς καῦμα δὲ καὶ πρὸς ψῦχος καὶ
ὄμβρους καὶ χειμάρρων διαβάσεις ὥστ´ ἄβροχα φυλάττειν καὶ ὅπλα καὶ ἐσθῆτα, καὶ ποιμαίνειν δὲ καὶ
ἀγραυλεῖν καὶ καρποῖς ἀγρίοις χρῆσθαι, τερμίνθῳ
δρυοβαλάνοις ἀχράδι. ἡ δὲ καθ´ ἡμέραν δίαιτα ἄρτος
μετὰ τὸ γυμνάσιον καὶ μᾶζα καὶ κάρδαμον καὶ ἁλῶν
χόνδρος καὶ κρέα ὀπτὰ ἢ ἑφθὰ ἐξ ὕδατος, ποτὸν δ´
ὕδωρ. θηρεύουσι δὲ σαύνια ἀφ´ ἵππων βάλλοντες καὶ
τοξεύματα καὶ σφενδονῶντες. δείλης δὲ φυτουργεῖν καὶ
ῥιζοτομεῖν ἀσκοῦσι καὶ ὁπλοποιεῖν καὶ λίνα καὶ ἄρκυς
φιλοτεχνεῖν. οὐχ ἅπτονται δὲ τῶν θηρευμάτων οἱ παῖδες,
ἀλλὰ κομίζειν οἴκαδε ἔθος. τίθεται δ´ ὑπὸ τοῦ
βασιλέως ἆθλα δρόμου καὶ τῶν {ἄλλων τῶν} ἐν τοῖς
πεντάθλοις. κοσμοῦνται δ´ οἱ παῖδες χρυσῷ, τὸ πυρωπὸν τιθεμένων
ἐν τιμῇ· διὸ οὐδὲ νεκρῷ προσφέρουσι καθάπερ οὐδὲ τὸ πῦρ κατὰ τιμήν.
| [15c,18] De cinq ans à vingt-quatre, les jeunes Perses apprennent uniquement à
tirer de l'arc, à lancer le javelot, à monter à cheval et à dire la
vérité. Leurs instituteurs, toujours choisis parmi les hommes les plus
sages et les plus vertueux, ont soin aussi, dans un but moral et utile,
d'entremêler leurs leçons d'ingénieuses fictions et de récits ou de
chants, dans lesquels ils célèbrent l'oeuvre des dieux et l'histoire des
grands hommes. Il arrive souvent qu'en vue d'une prise d'armes ou d'une
chasse on rassemble en un même lieu tous ces jeunes gens que l'airain
sonore a réveillés dès l'aube. On les range alors par bandes de cinquante
ayant chacune à sa tête ou l'un des fils du roi ou le fils d'un satrape.
Le chef part en courant, et la bande doit le suivre jusqu'à un but fixé
d'avance et distant de 30 à 40 stades. On exige aussi que les élèves
rendent compte exactement de chaque leçon, et l'on met à profit cet
exercice pour développer leur voix, leur poitrine, leurs poumons. On
cherche en outre à les rendre insensibles au chaud, au froid, à la pluie,
et, à cet effet, on les habitue à franchir les torrents sans mouiller ni
leurs armes ni leurs vêtements, à faire paître les troupeaux, à passer la
nuit dans les champs, et à se contenter pour toute nourriture des fruits
sauvages du térébinthe, du chêne et du poirier. Mais en temps ordinaire
voici quel est leur régime de vie : tous les jours, après les exercices du
gymnase, chacun d'eux reçoit un pain, une galette de froment, du cresson,
du sel en grain, et un morceau de viande rôtie ou bouillie. Ajoutons
qu'ils ne boivent que de l'eau. Ils chassent toujours à cheval, avec
l'arc, le javelot et la fronde indifféremment. Le travail de l'après-midi
consiste pour eux à planter des arbres, à cueillir des simples, à
fabriquer des armes et des engins de chasse, à faire du filet notamment.
Ils ne touchent jamais au gibier qu'ils ont tué ou pris et doivent le
rapporter intact. Il y a des prix pour la course et pour tous les
exercices du pentathle et ces prix sont proposés et délivrés par le roi.
L'or brille sur leurs vêtements, même sur ceux des enfants, parce que les
Perses ont en grand honneur ce métal dont la couleur leur rappelle l'éclat
du feu. C'est même pour cela que, chez eux, l'or, non plus que le feu,
n'approche jamais d'un cadavre, ils craindraient que le contact ne
souillât l'objet de leur culte.
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