[15c,1] Μετὰ δὲ Καρμανίαν ἡ Περσὶς ἔστι, πολλὴ μὲν ἐν
τῇ παραλίᾳ τοῦ ἀπ´ αὐτῆς ὀνομαζομένου κόλπου, πολὺ
δὲ μείζων ἐν τῇ μεσογαίᾳ, καὶ μάλιστα ἐπὶ μῆκος τὸ ἀπὸ
τοῦ νότου καὶ τῆς Καρμανίας ἐπὶ τὰς ἄρκτους καὶ τὰ
περὶ Μηδίαν ἔθνη. τριττὴ δ´ ἐστὶ καὶ τῇ φύσει καὶ τῇ
τῶν ἀέρων κράσει. ἡ μὲν γὰρ παραλία καυματηρά τε
καὶ ἀμμώδης καὶ σπανιστὴ καρποῖς ἐστι πλὴν φοινίκων,
ὅσον ἐν τετρακισχιλίοις
καὶ τετρακοσίοις ἢ τριακοσίοις ἐξεταζομένη σταδίοις, καταστρέφουσα
εἰς ποταμὸν μέγιστον τῶν ταύτῃ καλούμενον Ὀρόατιν· ἡ δ´
ὑπὲρ ταύτης ἐστὶ πάμφορος καὶ πεδινὴ καὶ θρεμμάτων
ἀρίστη τροφός, ποταμοῖς τε καὶ λίμναις πληθύει. τρίτη
δ´ ἐστὶν ἡ πρὸς βορρᾶν χειμέριος καὶ ὀρεινή· πρὸς δὲ
ταῖς ἐσχατιαῖς εἰσιν οἱ καμηλοβοσκοί. μῆκος μὲν οὖν
ἐστι κατ´ Ἐρατοσθένη τὸ ἐπὶ τὰς ἄρκτους καὶ τὰς
Κασπίους πύλας περὶ ὀκτακισχιλίων ... κατά τινας
προπιπτούσας ἄκρας. λοιπὴ δ´ ἐστὶν ἐπὶ Κασπίους πύλας οὐ πλεῖον
ἢ τῶν τρισχιλίων. πλάτος δὲ τὸ ἐν τῇ
μεσογαίᾳ τὸ ἀπὸ Σούσων εἰς Περσέπολιν στάδιοι τετρακισχίλιοι
διακόσιοι, κἀντεῦθεν ἐπὶ τοὺς τῆς Καρμανίας ὅρους ἄλλοι χίλιοι
ἑξακόσιοι. φῦλα δὲ οἰκεῖ τὴν χώραν οἵ τε Πατεισχορεῖς λεγόμενοι
καὶ οἱ Ἀχαιμενίδαι καὶ {οἱ} Μάγοι· οὗτοι μὲν οὖν σεμνοῦ τινός εἰσι βίου
ζηλωταί, Κύρτιοι δὲ καὶ Μάρδοι λῃστρικοί, ἄλλοι δὲ γεωργικοί.
| [15c,1] La Perse, qui fait suite à la Carmanie, a déjà une bonne partie de son
territoire qui borde le golfe appelé de son nom golfe Persique, mais le
reste, c'est-à-dire tout ce qui, remontant vers l'intérieur, s'étend dans
le sens de sa longueur, du sud au nord, ou, en d'autres termes, depuis la
Carmanie jusqu'aux populations limitrophes de la Médie, en constitue de
beaucoup la plus grande partie. Considérée par rapport au climat et à la
nature du sol la Perse offre trois zones distinctes : une première zone
maritime, torride, sablonneuse, pauvre en produits autres que les fruits
des palmiers, zone qui peut mesurer 4300 ou 4400 stades d'étendue et qui
s'arrête au cours de l'Oroatis le plus grand fleuve de la contrée ; une
seconde zone située au-dessus de celle-là, zone riche en productions de
toute sorte, composée de plaines et d'excellents pâturages et de plus
abondamment pourvue de rivières et de lacs ; une troisième zone enfin,
boréale, froide et montagneuse, habitée à sa limite extrême par des pâtres
ou conducteurs de chameaux. Dans le sens de sa longueur, c'est-à-dire du
sud au nord, la Perse, suivant Eratosthène, mesure : 1° {jusqu'à la
frontière de Médie,} 8 {ou 9000 stades,} 2 suivant qu'on part de tel
promontoire du golfe Persique ou de tel autre ; 2° de la frontière de
Médie aux Pyles Caspiennes, 3000 stades au plus. Quant à sa longueur, on
peut, en la prenant dans l'intérieur des terres, la décomposer ainsi : 1°
de Suse à Persépolis, 4200 stades ; 2° de Persépolis à la frontière de
Carmanie, 16.000 stades. Parmi les différentes tribus qui habitent la
Perse, on distingue les Patischores, les Achaeménides, les Mages zélés
observateurs de la morale et de la vertu, les Cyrtii et les Mardes, dont
une partie est adonnée au brigandage, tandis que le reste s'occupe
uniquement d'agriculture.
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