HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XV-2

ἀκρωρείας



Texte grec :

[15b,10] Γνοίη δ´ ἄν τις τὰ περὶ τὴν λεχθεῖσαν ὀρεινὴν ἔτι μᾶλλον προσιστορήσας τὴν ὁδὸν ᾗ ἐχρήσατο διώκων τοὺς περὶ Βησσὸν ὡς ἐπὶ Βάκτρων Ἀλέξανδρος ἐκ τῆς Παρθυηνῆς· εἰς γὰρ τὴν Ἀρίαν ἧκεν, εἶτ´ εἰς Δράγγας, ὅπου Φιλώταν ἀνεῖλε τὸν Παρμενίωνος υἱὸν φωράσας ἐπιβουλήν· ἔπεμψε δὲ καὶ εἰς Ἐκβάτανα τοὺς καὶ τὸν πατέρα αὐτοῦ ἀνελοῦντας ὡς κοινωνὸν τῆς ἐπιβουλῆς· φασὶ δ´ αὐτοὺς ἐπὶ δρομάδων καμήλων ὁδὸν ἡμερῶν τριάκοντα ἢ καὶ τετταράκοντα ἑνδεκαταίους διανύσαι καὶ τελευτῆσαι τὴν πρᾶξιν. οἱ δὲ Δράγγαι περσίζοντες τἆλλα κατὰ τὸν βίον οἴνου σπανίζουσι, γίνεται δὲ παρ´ αὐτοῖς καττίτερος. εἶτ´ ἐκ Δραγγῶν ἐπί τε τοὺς Εὐεργέτας ἧκεν, οὓς ὁ Κῦρος οὕτως ὠνόμασε, καὶ τοὺς Ἀραχωτούς, εἶτα διὰ τῶν Παροπαμισαδῶν ὑπὸ πλειάδος δύσιν· ἔστι δ´ ὀρεινὴ καὶ κεχιονοβόλητο τότε ὥστε χαλεπῶς ὡδεύετο· πυκναὶ μέντοι κῶμαι δεχόμεναι πάντων εὔποροι πλὴν ἐλαίου παρεμυθοῦντο τὰς δυσκολίας· εἶχόν τε ἐν ἀριστερᾷ τὰς ἀκρωρείας. ἔστι δὲ τὰ μεσημβρινὰ μὲν τοῦ ὄρους τοῦ Παροπαμισοῦ Ἰνδικά τε καὶ Ἀριανά· τὰ δὲ προσάρκτια τὰ μὲν πρὸς ἑσπέραν Βάκτρια ... τοῖς Βακτρίοις βαρβάρων. διαχειμάσας δ´ αὐτόθι ὑπερδέξιον ἔχων τὴν Ἰνδικὴν καὶ πόλιν κτίσας ὑπερήκρισεν εἰς τὴν Βακτριανὴν διὰ ψιλῶν ὁδῶν πλὴν τερμίνθου θαμνώδους ὀλίγης, ἀπορούμενος καὶ τροφῆς ὥστε ταῖς τῶν κτηνῶν σαρξὶ χρῆσθαι, καὶ ταύταις ὠμαῖς διὰ τὴν ἀξυλίαν· πρὸς δὲ τὴν ὠμοσιτίαν πεπτικὸν ἦν αὐτοῖς τὸ σίλφιον πολὺ πεφυκός. πεντεκαιδεκαταῖος δὲ ἀπὸ τῆς κτισθείσης πόλεως καὶ τῶν χειμαδίων ἧκεν εἰς Ἄδραψα, πόλιν τῆς Βακτριανῆς.

Traduction française :

[15b,10] Mais on connaîtra mieux encore tout ce pays de montagnes, si l'on détaille avec nous l'itinéraire que suivit Alexandre depuis la Parthyène jusqu'à Bactres pour atteindre Bessus. De la Parthyène il passa dans l'Arie et de l'Arie dans la Drangiane, et c'est là qu'il fit mettre à mort le fils de Parménion, Philotas, pris en flagrant délit de complot contre sa personne, en même temps qu'il expédiait à Ecbatane des émissaires chargés de le débarrasser aussi sommairement du père, suspect à ses yeux de complicité avec le fils. A ce propos-là, on assure que ses envoyés, montés sur des dromadaires, ne mirent pas plus de onze jours à franchir une distance de trente ou quarante journées et à s'acquitter de leur mission. Des Dranges tout ce qu'on sait, c'est qu'ils vivent en général à la façon des Perses, mais que, chez eux, le vin est rare et que toute leur richesse consiste en mines d'étain. Au delà de la Drangiane, Alexandre gagna le pays des Evergètes, peuple qui doit son nom à Cyrus ; il traversa ensuite le territoire des Arachoti ; puis, étant entré chez les Paropamisades avec le coucher des Pléiades, il s'engagea dans la montagne. Tout ce haut pays qu'il avait à traverser était déjà couvert de neige, et sa marche en était singulièrement gênée. Mais, comme il rencontrait de nombreux villages dont les habitants l'accueillaient avec empressement et dans lesquels son armée trouvait à s'approvisionner de tout (si ce n'est d'huile pourtant), on fut vite consolé des difficultés de la route. Alexandre avait d'ailleurs laissé sur sa gauche les plus hauts sommets du Paropamisus. On sait que le versant méridional de cette chaîne est compris dans les limites de l'Inde et de l'Ariané ; quant à son versant septentrional, deux nations se le partagent, les Bactriens à l'ouest et les populations barbares {tributaires} des Bactriens {à l'est}. Alexandre prit ses quartiers d'hiver sur le territoire des Paropamisades, non loin de la frontière de l'Inde, qu'il avait alors à sa droite ; il y bâtit même une ville ; puis, l'hiver fini, s'étant remis en marche, il acheva de franchir le Paropamisus, et, pour gagner la Bactriane, dut suivre une route qui aurait été absolument nue, si elle n'avait été bordée d'espace en espace par quelques touffes ou buissons de térébinthes. Les vivres étant venus à manquer, il fallut se nourrir de la chair des bêtes de somme, et qui plus est la manger crue, faute de bois {pour la faire cuire}. Heureusement, le silphium croissait en abondance dans le pays qu'on traversait alors, et il aida à digérer cette viande crue. Enfin, à quinze journées de marche de la ville qu'il venait de fonder et des quartiers d'hiver qu'il avait pris chez les Paropamisades, il atteignit la ville bactrienne d'Adrapsa.





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Dernière mise à jour : 19/03/2009