HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XIV-6

δύσεως



Texte grec :

[14f,3] Ἔφαμεν δέ που κατὰ τὸ Ἀνεμούριον ἄκραν τῆς Τραχείας Κιλικίας ἀντικεῖσθαι τὸ τῶν Κυπρίων ἀκρωτήριον τὴν Κρομμύου ἄκραν ἐν τριακοσίοις καὶ πεντήκοντα σταδίοις· ἐντεῦθεν δ´ ἤδη δεξιὰν τὴν νῆσον ἔχουσιν, ἐν ἀριστερᾷ δὲ τὴν ἤπειρον, πρὸς ἄρκτον ὁ πλοῦς ἐστι καὶ πρὸς ἕω καὶ πρὸς τὰς Κλεῖδας εὐθυπλοίᾳ σταδίων ἑπτακοσίων. ἐν δὲ τῷ μεταξὺ Λάπαθός τέ ἐστι πόλις ὕφορμον ἔχουσα καὶ νεώρια, Λακώνων κτίσμα καὶ Πραξάνδρου, καθ´ ἣν ἡ Νάγιδος· εἶτ´ Ἀφροδίσιον, καθ´ ὃ στενὴ ἡ νῆσος· εἰς γὰρ Σαλαμῖνα ὑπέρβασις σταδίων ἑβδομήκοντα· εἶτ´ Ἀχαιῶν ἀκτή, ὅπου Τεῦκρος προσωρμίσθη πρῶτον ὁ κτίσας Σαλαμῖνα τὴν ἐν Κύπρῳ, ἐκβληθείς, ὥς φασιν, ὑπὸ τοῦ πατρὸς Τελαμῶνος· εἶτα Καρπασία πόλις λιμένα ἔχουσα, κεῖται δὲ κατὰ τὴν ἄκραν τὴν Σαρπηδόνα· ἐκ δὲ τῆς Καρπασίας ὑπέρβασίς ἐστιν ἰσθμοῦ τριάκοντα σταδίων πρὸς τὰς νήσους τὰς Καρπασίας καὶ τὸ νότιον πέλαγος· εἶτ´ ἄκρα καὶ ὄρος· ἡ δ´ ἀκρώρεια καλεῖται Ὄλυμπος, ἔχουσα Ἀφροδίτης Ἀκραίας ναόν, ἄδυτον γυναιξὶ καὶ ἀόρατον. πρόκεινται δὲ πλησίον αἱ Κλεῖδες καὶ ἄλλαι δὲ πλείους, εἶθ´ αἱ Καρπασίαι νῆσοι, καὶ μετὰ ταῦτα ἡ Σαλαμίς, ὅθεν ἦν Ἄριστος ὁ συγγραφεύς· εἶτ´ Ἀρσινόη πόλις καὶ λιμήν· εἶτ´ ἄλλος λιμὴν Λεύκολλα· εἶτ´ ἄκρα Πηδάλιον, ἧς ὑπέρκειται λόφος τραχὺς ὑψηλὸς τραπεζοειδής, ἱερὸς Ἀφροδίτης, εἰς ὃν ἀπὸ Κλειδῶν στάδιοι ἑξακόσιοι ὀγδοήκοντα· εἶτα κολπώδης καὶ τραχὺς παράπλους ὁ πλείων εἰς Κίτιον ... ἔχει δὲ λιμένα κλειστόν· ἐντεῦθέν ἐστι Ζήνων τε ὁ τῆς στωικῆς αἱρέσεως ἀρχηγέτης καὶ Ἀπολλώνιος ἰατρός· ἐντεῦθεν εἰς Βηρυτὸν στάδιοι χίλιοι πεντακόσιοι. εἶτ´ Ἀμαθοῦς πόλις καὶ μεταξὺ πολίχνη Παλαιὰ καλουμένη, καὶ ὄρος μαστοειδὲς Ὄλυμπος· εἶτα Κουριὰς {ἄκρα} χερρονησώδης, εἰς ἣν ἀπὸ Θρόνων στάδιοι ἑπτακόσιοι. εἶτα πόλις Κούριον ὅρμον ἔχουσα, Ἀργείων κτίσμα. ἤδη οὖν πάρεστι σκοπεῖν τὴν ῥᾳθυμίαν τοῦ ποιήσαντος τὸ ἐλεγεῖον τοῦτο οὗ ἡ ἀρχή „ἱραὶ τῷ Φοίβῳ, πολλὸν διὰ „κῦμα θέουσαι, ἤλθομεν αἱ ταχιναὶ τόξα φυγεῖν ἔλαφοι,“ εἴθ´ Ἡδύλος ἐστὶν εἴθ´ ὁστισοῦν· φησὶ μὲν γὰρ ὁρμηθῆναι τὰς ἐλάφους Κωρυκίης ἀπὸ δειράδος, ἐκ δὲ Κιλίσσης ᾐόνος εἰς ἀκτὰς διανήξασθαι Κουριάδας, καὶ ἐπιφθέγγεται διότι „μυρίον ἀνδράσι θαῦμα „νοεῖν πάρα, πῶς ἀνόδευτον χεῦμα δί´ εἰαρινῷ ἐδράμομεν ζεφύρῳ.“ ἀπὸ γὰρ Κωρύκου περίπλους μέν ἐστιν εἰς Κουριάδα ἀκτήν, οὐ ζεφύρῳ δὲ οὔτε ἐν δεξιᾷ ἔχοντι τὴν νῆσον οὔτ´ ἐν ἀριστερᾷ, δίαρμα δ´ οὐδέν. ἀρχὴ δ´ οὖν τοῦ δυσμικοῦ παράπλου τὸ Κούριον τοῦ βλέποντος πρὸς Ῥόδον, καὶ εὐθύς ἐστιν ἄκρα ἀφ´ ἧς ῥίπτουσι τοὺς ἁψαμένους τοῦ βωμοῦ τοῦ Ἀπόλλωνος· εἶτα Τρήτα καὶ Βοόσουρα καὶ Παλαίπαφος, ὅσον ἐν δέκα σταδίοις ὑπὲρ τῆς θαλάττης ἱδρυμένη, ὕφορμον ἔχουσα καὶ ἱερὸν ἀρχαῖον τῆς Παφίας Ἀφροδίτης· εἶτ´ ἄκρα Ζεφυρία πρόσορμον ἔχουσα, καὶ ἄλλη Ἀρσινόη ὁμοίως πρόσορμον ἔχουσα καὶ ἱερὸν καὶ ἄλσος· μικρὸν δ´ ἀπὸ τῆς θαλάττης καὶ ἡ Ἱεροκηπία. εἶθ´ ἡ Πάφος, κτίσμα Ἀγαπήνορος καὶ λιμένα ἔχουσα καὶ ἱερὰ εὖ κατεσκευασμένα· διέχει δὲ πεζῇ σταδίους ἑξήκοντα τῆς Παλαιπάφου, καὶ πανηγυρίζουσι διὰ τῆς ὁδοῦ ταύτης κατ´ ἔτος ἐπὶ τὴν Παλαίπαφον ἄνδρες ὁμοῦ γυναιξὶν συνιόντες καὶ ἐκ τῶν ἄλλων πόλεων. φασὶ δ´ εἰς Ἀλεξάνδρειάν τινες ἐκ Πάφου σταδίους εἶναι τρισχιλίους ἑξακοσίους. εἶθ´ ὁ Ἀκάμας ἐστὶ μετὰ Πάφον· εἶτα πρὸς ἕω μετὰ τὸν Ἀκάμαντα πλοῦς εἰς Ἀρσινόην πόλιν καὶ τὸ τοῦ Διὸς ἄλσος· εἶτα Σόλοι πόλις λιμένα ἔχουσα καὶ ποταμὸν καὶ ἱερὸν Ἀφροδίτης καὶ Ἴσιδος· κτίσμα δ´ ἐστὶ Φαλήρου καὶ Ἀκάμαντος Ἀθηναίων· οἱ δ´ ἐνοικοῦντες Σόλιοι καλοῦνται. ἐντεῦθεν ἦν Στασάνωρ τῶν Ἀλεξάνδρου ἑταίρων, ἀνὴρ ἡγεμονίας ἠξιωμένος· ὑπέρκειται δ´ ἐν μεσογαίᾳ Λιμενία πόλις· εἶθ´ ἡ Κρομμύου ἄκρα.

Traduction française :

[14f,3] Nous avons dit quelque part que, juste en face de l'Anémurium, promontoire fort saillant de la Cilicie Trachée, la côte de Cypre projette une pointe, celle du Crommyus, distante de l'autre de 350 stades. Or, si l'on part du Crommyus, et qu'en ayant l'île à droite et le continent à gauche on navigue au nord-est et droit sur les Clides, on rencontre dans ce premier trajet, lequel est de 700 stades : 1° Lapathus, ville pourvue d'un bon mouillage en même temps que de cales ou abris pour les vaisseaux, et dont on attribue la fondation aux lacédémoniens de Praxandre, qui la bâtirent juste en face de Nagidus ; 2° Aphrodisium, dont l'emplacement correspond à l'un des isthmes ou étranglements de Cypre, puisque jusqu'à Salamine la traversée de l'île n'est que de 70 stades ; 3° la plage dite des Achéens, qui est le lieu où la tradition place le débarquement de Teucer, lorsque, chassé de sa patrie par Télamon, son père, ce héros vint en Cypre fonder une autre Salamine ; 4° juste en face de la pointe Sarpédon, la ville et le port de Carpasie, séparés par un isthme de 30 stades des îles Carpasiennes et de l'autre mer qui baigne l'île au midi ; 5° un cap et une montagne. Le cap est connu sous le nom d'Olympus et supporte un temple dédié à Vénus Acréenne, dont l'accès et même la vue sont interdits aux femmes. Les Clides et plusieurs autres îles bordent la côte ici auprès ; puis viennent les îles Carpasiennes, et, tout de suite après, Salamine, ville natale de l'historien Aristus. A Salamine succèdent la ville et le port d'Arsinoé, un autre port appelé Leucolla, et le cap Pédalium en arrière duquel s'élève une colline très haute et très âpre d'aspect, qui a la forme d'un trapèze, et que la piété a dès longtemps consacrée à Vénus. Ce second trajet, depuis les Clides, est de 680 stades. Jusqu'à Citium, maintenant, la côte est généralement sinueuse et escarpée. Citium, en revanche, a un port fermé. Nous saluons en elle la patrie de Zénon, le premier chef de l'école stoïcienne, et du médecin Apollonius. Puis une traversée de 1500 stades nous amène à Béryte. Passé Béryte, nous cinglons sur Amathûs, et, entre deux, nous relevons la petite ville de Palma, ainsi qu'une montagne du nom d'Olympus, montagne bien reconnaissable à sa forme mamelonnée. A la ville d'Amathûs succède la pointe de Curias, qui figure proprement une presqu'île et qu'un trajet de 700 stades sépare de Throni. Puis vient la ville de Curium, en vue de laquelle les vaisseaux peuvent mouiller, et qui est de fondation argienne. Il nous est facile, à présent que nous avons atteint Curium, de juger en connaissance de cause de l'étourderie du poète qui a composé l'élégie commençant par ces deux vers : «Troupeau sacré de Phébus, nous sommes venues, fendant les flots de la mer d'un élan rapide, chercher contre les traits du chasseur un asile sur ces bords». L'auteur, en effet, que ce soit Hédylus ou tout autre, nous montre les biches sacrées s'élançant des cimes escarpées du Corycus de la côte cilicienne, puis abordant à la nage aux roches Curiades, après quoi il ajoute : «O sujet infini d'étonnement pour les hommes, que nous ayons pu, poussées par le zéphyr de printemps, franchir une mer impraticable !» Or, en partant du Corycus pour gagner la pointe ou presqu'île de Curias, il faut faire le tour de l'île, et, qu'on prenne à droite ou à gauche, ce n'est pas le zéphyr qui vous pousse ; surtout, il ne peut être question d'un trajet direct. C'est donc ici à Curium que commence la côte occidentale de l'île, la côte qui regarde Rhodes. Nous y relevons immédiatement après Curium, la pointe ou roche avancée du haut de laquelle sont précipités les sacrilèges qui ont osé toucher â l'autel d'Apollon. Viennent ensuite Treta, Boosura et Palaepaphos : cette dernière localité, bien que bâtie à 10 stades environ au-dessus de la mer, n'en a pas moins son port à elle. Elle possède aussi un temple fort ancien, dédié à Vénus Paphienne. Passé Palaepaphos, nous relevons encore successivement la pointe et le port ou mouillage de Zéphyria ; une autre pointe dite d'Arsinoé en vue de laquelle les vaisseaux peuvent mouiller également en toute sûreté, et qui supporte un temple, ainsi qu'un bois sacré ; voire même Hiérocépie, bien qu'un peu éloignée de la mer ; puis Paphos, ville fondée par Agapénor, et qui possède avec un port des temples d'une magnifique ordonnance. La distance par terre de Paphos à Palaepaphos est de 60 stades, et chaque année, à l'époque de la Panégyrie, cette route est couverte d'hommes et de femmes qui, de Paphos et des autres villes, se rendent à Palaepaphos. Quelques auteurs prétendent que, de Paphos à Alexandrie, la distance est de 3600 stades. L'Acamas est le premier point qu'on relève après avoir passé Paphos ; puis, l'Acamas une fois doublé, on atteint, en gouvernant droit à l'est, la ville d'Arsinoé et le Diosalsos ou bois sacré de Jupiter. Vient ensuite Soli, localité qui a le rang de ville et qui possède, outre un port et une rivière, un temple d'Aphrodite et d'Isis. Soli a eu pour fondateurs Phalérus et Acamas, héros athéniens ; et ses habitants s'appellent les Solii. Elle a vu naître Stasanor, l'un des hétaires ou amis d'Alexandre, personnage considérable, comme l'atteste la souveraineté dont il fut investi. Signalons encore au-dessus de la côte et dans l'intérieur même la ville de Limenia, et ne nous arrêtons plus qu'à la pointe de Crommyus.





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Dernière mise à jour : 19/03/2009