Texte grec :
[14f,5] Διάκειται μὲν οὕτως ἡ Κύπρος τῇ θέσει. κατ´
ἀρετὴν δ´ οὐδεμιᾶς τῶν νήσων λείπεται· καὶ γὰρ εὔοινός
ἐστι καὶ εὐέλαιος σίτῳ τε αὐτάρκει χρῆται· μέταλλά
τε χαλκοῦ ἐστιν ἄφθονα τὰ ἐν Ταμασσῷ, ἐν οἷς τὸ χαλκανθὲς γίνεται καὶ ὁ ἰὸς τοῦ χαλκοῦ, πρὸς τὰς ἰατρικὰς
δυνάμεις χρήσιμα. φησὶ δ´ Ἐρατοσθένης τὸ παλαιὸν ὑλομανούντων τῶν πεδίων ὥστε κατέχεσθαι
δρυμοῖς καὶ μὴ γεωργεῖσθαι, μικρὰ μὲν ἐπωφελεῖν πρὸς
τοῦτο τὰ μέταλλα δενδροτομούντων πρὸς τὴν καῦσιν
τοῦ χαλκοῦ καὶ τοῦ ἀργύρου, προσγενέσθαι δὲ καὶ τὴν
ναυπηγίαν τῶν στόλων ἤδη πλεομένης ἀδεῶς τῆς θαλάττης καὶ μετὰ δυνάμεων· ὡς δ´ οὐκ ἐξενίκων, ἐπιτρέψαι τοῖς βουλομένοις καὶ δυναμένοις ἐκκόπτειν καὶ
ἔχειν ἰδιόκτητον καὶ ἀτελῆ τὴν διακαθαρθεῖσαν γῆν.
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Traduction française :
[14f,5] On connaît dans l'île de Cypre la situation respective de chaque
localité. Disons maintenant que, sous le rapport de la fertilité, Cypre
n'est inférieure à aucune autre île. Elle produit du vin et de l'huile en
abondance et du blé en quantité très suffisante. Ajoutons qu'elle possède,
à Tamassus, des mines de cuivre d'une très grande richesse donnant en même
temps de la couperose et du verdet, deux substances fort utilement
employées en médecine. Si ce que dit Eratosthène est vrai, toutes les
parties basses de l'île anciennement étaient tellement boisées que les
arbres envahissaient tout et ne laissaient pas à proprement parler de
place à la culture. L'exploitation des mines, à vrai dire, enraya un peu
le mal en nécessitant de fréquents abatis d'arbres pour cuire et fondre le
cuivre et l'argent ; puis à ce premier remède vint s'ajouter le
développement des constructions navales, une fois que la navigation
maritime eut commencé à offrir une sécurité suffisante même pour de
grandes escadres. Mais, comme on ne parvenait pas, avec ce double remède,
à conjurer les progrès du mal, chacun fut laissé libre de couper autant
d'arbres qu'il voudrait et pourrait et reçut en toute propriété, et exempt
d'impôts qui plus est, tout le terrain qu'il aurait ainsi défriché.
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