HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XIV-5

τὴν



Texte grec :

[14e,14] Ἄνδρες δ´ ἐξ αὐτῆς γεγόνασι τῶν μὲν στωικῶν Ἀντίπατρός τε καὶ Ἀρχέδημος καὶ Νέστωρ, ἔτι δ´ Ἀθηνόδωροι δύο, ὧν ὁ μὲν Κορδυλίων καλούμενος συνεβίωσε Μάρκῳ Κάτωνι καὶ ἐτελεύτα παρ´ ἐκείνῳ, ὁ δὲ τοῦ Σάνδωνος, ὃν καὶ Κανανίτην φασὶν ἀπὸ κώμης τινός, Καίσαρος καθηγήσατο καὶ τιμῆς ἔτυχε μεγάλης, κατιών τε εἰς τὴν πατρίδα ἤδη γηραιὸς κατέλυσε τὴν καθεστῶσαν πολιτείαν κακῶς φερομένην ὑπό τε ἄλλων καὶ Βοήθου, κακοῦ μὲν ποιητοῦ κακοῦ δὲ πολίτου, δημοκοπίαις ἰσχύσαντος τὸ πλέον. ἐπῆρε δ´ αὐτὸν καὶ Ἀντώνιος κατ´ ἀρχὰς ἀποδεξάμενος τὸ γραφὲν εἰς τὴν ἐν Φιλίπποις νίκην ἔπος, καὶ ἔτι μᾶλλον ἡ εὐχέρεια ἡ ἐπιπολάζουσα παρὰ τοῖς Ταρσεῦσιν ὥστ´ ἀπαύστως σχεδιάζειν παρὰ χρῆμα πρὸς τὴν δεδομένην ὑπόθεσιν· καὶ δὴ καὶ γυμνασιαρχίαν ὑποσχόμενος Ταρσεῦσι τοῦτον ἀντὶ γυμνασιάρχου κατέστησε, καὶ τὰ ἀναλώματα ἐπίστευσεν αὐτῷ. ἐφωράθη δὲ νοσφισάμενος τά τε ἄλλα καὶ τοὔλαιον· ἐλεγχόμενος δ´ ὑπὸ τῶν κατηγόρων ἐπὶ τοῦ Ἀντωνίου παρῃτεῖτο τὴν ὀργήν, σὺν ἄλλοις καὶ ταῦτα λέγων ὅτι „ὥσπερ Ὅμηρος ἐξύμνησεν „Ἀχιλλέα καὶ Ἀγαμέμνονα καὶ Ὀδυσσέα, οὕτως ἐγὼ „σέ· οὐ δίκαιος οὖν εἰμι εἰς τοιαύτας ἄγεσθαι διαβο„λὰς ἐπὶ σοῦ.“ παραλαβὼν οὖν ὁ κατήγορος τὸν λόγον „ἀλλ´ Ὅμηρος μέν“ ἔφη „ἔλαιον Ἀγαμέμνονος οὐκ „ἔκλεψεν, ἀλλ´ οὐδὲ Ἀχιλλέως, σὺ δέ· ὥστε δώσεις „δίκην.“ διακρουσάμενος δ´ οὖν θεραπείαις τισὶ τὴν ὀργὴν οὐδὲν ἧττον διετέλεσιν ἄγων καὶ φέρων τὴν πόλιν μέχρι τῆς καταστροφῆς τοῦ Ἀντωνίου. τοιαύτην δὲ τὴν πόλιν καταλαβὼν ὁ Ἀθηνόδωρος τέως μὲν ἐπεχείρει λόγῳ μετάγειν κἀκεῖνον καὶ τοὺς συστασιώτας· ὡς δ´ οὐκ ἀπείχοντο ὕβρεως οὐδεμιᾶς, ἐχρήσατο τῇ δοθείσῃ ὑπὸ τοῦ Καίσαρος ἐξουσίᾳ καὶ ἐξέβαλεν αὐτοὺς καταγνοὺς φυγήν. οἱ δὲ πρῶτον μὲν κατετοιχογράφησαν αὐτοῦ τοιαῦτα „ἔργα νέων, βουλαὶ δὲ μέσων, „πορδαὶ δὲ γερόντων.“ ἐπεὶ δ´ ἐκεῖνος ἐν παιδιᾶς μέρει δεξάμενος ἐκέλευσε παρεπιγράψαι „βρονταὶ δὲ γερόν„των,“ καταφρονήσας τις τοῦ ἐπιεικοῦς εὔλυτον τὸ κοιλίδιον ἔχων προσέρρανε πολὺ τῇ θύρᾳ καὶ τῷ τοίχῳ νύκτωρ παριὼν τὴν οἰκίαν· ὁ δὲ τῆς στάσεως κατηγορῶν ἐν ἐκκλησίᾳ „τὴν νόσον τῆς πόλεως“ ἔφη „καὶ „τὴν καχεξίαν πολλαχόθεν σκοπεῖν ἔξεστι, καὶ δὴ καὶ „ἐκ τῶν διαχωρημάτων.“ οὗτοι μὲν στωικοὶ ἄνδρες· ἀκαδημαϊκὸς δὲ Νέστωρ ὁ καθ´ ἡμᾶς, ὁ Μαρκέλλου καθηγησάμενος τοῦ Ὀκταουίας παιδός, τῆς Καίσαρος ἀδελφῆς. καὶ οὗτος δὲ προέστη τῆς πολιτείας διαδεξάμενος τὸν Ἀθηνόδωρον, καὶ διετέλεσε τιμώμενος παρά τε τοῖς ἡγεμόσι καὶ ἐν τῇ πόλει.

Traduction française :

[14e,14] Parmi les personnages célèbres que Tarse a vus naître, nous citerons Antipater, Archédème et Nestor, tous trois de la secte stoïcienne, puis les deux Athénodores, Athénodore Cordylion, compagnon assidu de Marcus Caton, chez qui même il finit ses jours, et Athénodore, fils de Sandon, qu'on désigne souvent par son surnom (le surnom de Conanite tiré de quelque bourg des environs de Tarse), et qui, pour avoir été le précepteur et le premier guide de César, se vit combler par lui d'honneurs. Ce second Athénodore était déjà vieux quand il rentra dans sa patrie : ce fut lui néanmoins qui arracha le pouvoir aux mains compromettantes de Boëthus et de son parti. Aussi mauvais citoyen que mauvais poète, Boëthus avait par ses basses flatteries capté la faveur du peuple et acquis ainsi un très grand ascendant. Antoine avait commencé sa fortune en faisant bon accueil à son poème de la Victoire de Philippes, mais ce qui avait plus encore contribué à le mettre en vue, c'était la facilité (commune d'ailleurs à beaucoup de Tarséens) avec laquelle il improvisait sur n'importe quel sujet donné. Aussi, quand Antoine voulut réaliser une ancienne promesse faite par lui aux Tarséens d'accepter chez eux la gymnasiarchie, est-ce Boéthus qu'il chargea d'exercer à sa place les fonctions de gymnasiarque, au moyen de fonds qu'il lui laissa et dont Boëthus eut la libre disposition. Or on découvrit que Boëthus détournait à son profit une partie des fournitures, une partie de l'huile notamment. Cité pour ce délit public au tribunal d'Antoine, Boéthus tenta de fléchir son juge par différentes excuses, lui disant ceci, par exemple : «De même qu'Homère au temps jadis chantait les noms glorieux d'Achille, d'Agamemnon et d'Ulysse, de même, ô Antoine ! j'aurai chanté vos exploits, et c'est une indignité qu'il me faille aujourd'hui répondre, et répondre devant vous, à de pareilles accusations». Mais là-dessus un de ses accusateurs l'interrompant s'était écrié : «Homère n'avait volé d'huile ni à Achille ni à Agamemnon ; et tu nous en as volé, toi. Reçois donc le châtiment que tu as mérité». Quelques flatteries adroites achevèrent pourtant de désarmer le courroux d'Antoine, et, jusqu'à la chute de son protecteur, Boéthus continua, comme si de rien n'était, à traiter la ville de Tarse en pays conquis. Voilà dans quel état Athénodore avait retrouvé sa patrie : il essaya pendant un certain temps de ramener par la persuasion Boëthus et son parti ; mais, voyant qu'il n'y avait pas d'excès, pas d'abus de pouvoir auxquels ils ne se livrassent, il usa de l'autorité que lui avait conférée César et expulsa toute la faction en bloc, après avoir prononcé contre elle une sentence de bannissement. Avant de sortir, les bannis couvrirent les murs de Tarse d'inscriptions injurieuses dans le genre de celle-ci : «Aux jeunes l'action ; aux adultes le conseil ; aux vieux le PET». «Non, avait répondu Athénodore prenant la chose en riant : Aux vieux le TONNERRE VENGEUR». Et il avait donné ordre qu'on écrivît la réponse à côté de l'injure. Quelqu'un voulut témoigner son mépris d'un tel excès de longanimité, et, comme il passait la nuit devant le logis d'Athénodore, se sentant pris de colique, il inonda de ses déjections la porte et les murs de la maison. Athénodore laissa passer quelques jours, après quoi, ayant paru devant l'assemblée du peuple, il y dénonça la faction en ces termes : «L'état de maladie et de cachexie dans lequel est tombée notre pauvre cité se reconnaît, hélas ! à plus d'un signe, aux SELLES de ses habitants notamment». Les célébrités que nous venons de nommer appartenaient, avons-nous dit, toutes à la secte du Portique, mais il en est une que l'Académie revendique, c'est de Nestor que j'entends parler, de Nestor, mon contemporain, que j'ai vu attaché d'abord en qualité de précepteur à la personne de Marcellus, fils d'Octavie et neveu d'Auguste par sa mère, et qui, appelé plus tard à recueillir la succession d'Athénodore et à diriger comme lui l'administration de Tarse, sa ville natale, réussit dans ce poste à se concilier jusqu'au bout l'estime aussi bien des gouverneurs romains que de ses propres concitoyens.





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Dernière mise à jour : 19/03/2009