Texte grec :
[14e,16] Μετὰ δὲ τὸν Κύδνον ὁ Πύραμος ἐκ τῆς Καταονίας
ῥέων, οὗπερ καὶ πρότερον ἐμνήσθημεν· φησὶ δ´ Ἀρτεμίδωρος
ἐντεῦθεν εἰς Σόλους εὐθυπλοίᾳ σταδίους
εἶναι πεντακοσίους. πλησίον δὲ καὶ Μαλλὸς ἐφ´ ὕψους
κειμένη, κτίσμα Ἀμφιλόχου καὶ Μόψου τοῦ Ἀπόλλωνος
καὶ Μαντοῦς, περὶ ὧν πολλὰ μυθολογεῖται· καὶ
δὴ καὶ ἡμεῖς ἐμνήσθημεν αὐτῶν ἐν τοῖς περὶ Κάλχαντος
λόγοις καὶ τῆς ἔριδος ἣν ἤρισαν περὶ τῆς μαντικῆς
ὅ τε Κάλχας καὶ ὁ Μόψος· ταύτην τε γὰρ τὴν ἔριν μεταφέρουσιν
ἔνιοι, καθάπερ καὶ Σοφοκλῆς, εἰς τὴν Κιλικίαν, καλέσας ἐκεῖνος αὐτὴν Παμφυλίαν τραγικῶς, καθάπερ καὶ τὴν Λυκίαν Καρίαν καὶ τὴν Τροίαν καὶ Λυδίαν Φρυγίαν· καὶ τὸν θάνατον δὲ τοῦ Κάλχαντος
ἐνταῦθα παραδιδόασιν ἄλλοι τε καὶ Σοφοκλῆς. οὐ μόνον δὲ τὴν περὶ τῆς μαντικῆς ἔριν μεμυθεύκασιν ἀλλὰ καὶ τῆς ἀρχῆς. τὸν γὰρ Μόψον φασὶ καὶ τὸν Ἀμφίλοχον ἐκ Τροίας ἐλθόντας
κτίσαι Μαλλόν· εἶτ´ Ἀμφίλοχον εἰς Ἄργος ἀπελθεῖν,
δυσαρεστήσαντα δὲ τοῖς ἐκεῖ πάλιν ἀναστρέψαι δεῦρο, ἀποκλειόμενον δὲ τῆς κοινωνίας συμβαλεῖν εἰς
μονομαχίαν πρὸς τὸν Μόψον, πεσόντας δ´ ἀμφοτέρους ταφῆναι
μὴ ἐν ἐπόψει ἀλλήλοις· καὶ νῦν οἱ τάφοι δείκνυνται περὶ Μάγαρσα τοῦ Πυράμου πλησίον. ἐντεῦθεν δ´ ἦν Κράτης ὁ γραμματικός,
οὗ φησι γενέσθαι μαθητὴς Παναίτιος.
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Traduction française :
[14e,16] Au Cydnus succède un autre fleuve, le Pyrame, qui descend de la
Cataonie et de qui nous avons eu déjà occasion de parler. De l'embouchure
de ce fleuve à Soli, Artémidore compte un trajet de 500 stades en ligne
droite. Près de l'embouchure du Pyrame également est la ville de Mallus
qu'on aperçoit tout au haut d'une colline et qui passe pour avoir été
fondée par Amphilochus et le fils d'Apollon et de Mantô, Mopsus, ces deux
héros sur qui tant de fables ont cours. Nous avons eu nous-même occasion
déjà de parler de ces fables, à propos de Calchas et de l'assaut de
divination qu'il soutint, précisément contre Mopsus. Certains auteurs en
effet, et Sophocle tout le premier, ont transporté la scène de ce défi en
Cilicie. Seulement Sophocle use ici d'une licence commune à tous les
poètes tragiques, et, de même qu'il désigne ailleurs la Lycie par le nom
de la Carie, la Troade et la Lydie par le nom de la Phrygie, c'est par le
nom de Pamphylie qu'en cette circonstance il désigne la Cilicie. Ajoutons
qu'au dire de ces mêmes auteurs, au dire de Sophocle notamment, ce serait
encore en Cilicie qu'aurait eu lieu la mort de Calchas. Au reste, la Fable
ne parle pas seulement d'une lutte ou d'un assaut de divination engagé
entre les deux rivaux, mais bien d'une lutte politique. Que dit-elle en
effet ? Que Mopsus et Amphilochus, partis ensemble de Troie, fondèrent,
toujours ensemble, la ville de Mallus ; qu'Amphilochus s'en revint alors à
Argos, mais que, mécontent de la tournure qu'y avaient prise les affaires
en son absence, il ne voulut pas y rester et repartit bientôt pour Mallus
; que là il s'était vu exclure par Mopsus de toute participation au
pouvoir, qu'il l'avait appelé en combat singulier, que tous deux avaient
succombé dans la lutte et qu'on avait eu soin que leurs tombeaux ne
fussent pas placés en vue l'un de l'autre. Ces deux tombeaux subsistent :
on les montre encore debout à Magarsa sur les bords du Pyrame. Un dernier détail relatif à Mallus : le grammairien Cratès, de qui Panétius dit avoir
été le disciple, était Mallote d'origine.
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