Texte grec :
[14e,13] Τοσαύτη δὲ τοῖς ἐνθάδε ἀνθρώποις σπουδὴ πρός
τε φιλοσοφίαν καὶ τὴν ἄλλην παιδείαν ἐγκύκλιον ἅπασαν
γέγονεν ὥσθ´ ὑπερβέβληνται καὶ Ἀθήνας καὶ
Ἀλεξάνδρειαν καὶ εἴ τινα ἄλλον τόπον δυνατὸν εἰπεῖν,
ἐν ᾧ σχολαὶ καὶ διατριβαὶ φιλοσόφων γεγόνασι. διαφέρει
δὲ τοσοῦτον ὅτι ἐνταῦθα μὲν οἱ φιλομαθοῦντες
ἐπιχώριοι πάντες εἰσί, ξένοι δ´ οὐκ ἐπιδημοῦσι ῥᾳδίως·
οὐδ´ αὐτοὶ οὗτοι μένουσιν αὐτόθι, ἀλλὰ καὶ τελειοῦνται
ἐκδημήσαντες καὶ τελειωθέντες ξενιτεύουσιν ἡδέως,
κατέρχονται δ´ ὀλίγοι. ταῖς δ´ ἄλλαις πόλεσιν ἃς ἀρτίως
εἶπον πλὴν Ἀλεξανδρείας συμβαίνει τἀναντία·
φοιτῶσι γὰρ εἰς αὐτὰς πολλοὶ καὶ διατρίβουσιν αὐτόθι
ἄσμενοι, τῶν δ´ ἐπιχωρίων οὐ πολλοὺς οὔτ´ ἂν ἔξω
φοιτῶντας ἴδοις κατὰ φιλομάθειαν, οὔτ´ αὐτόθι περὶ
τοῦτο σπουδάζοντας· Ἀλεξανδρεῦσι δ´ ἀμφότερα συμβαίνει·
καὶ γὰρ δέχονται πολλοὺς τῶν ξένων καὶ ἐκπέμπουσι
τῶν ἰδίων οὐκ ὀλίγους ... καὶ εἰσὶ σχολαὶ
παρ´ αὐτοῖς παντοδαπαὶ τῶν περὶ λόγους τεχνῶν, καὶ
τἆλλα δ´ εὐανδρεῖ καὶ πλεῖστον δύναται τὸν τῆς μητροπόλεως
ἐπέχουσα λόγον.
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Traduction française :
[14e,13] Les habitants de Tarse sont tellement passionnés pour la philosophie,
ils ont l'esprit si encyclopédique, que leur cité a fini par éclipser
Athènes, Alexandrie et toutes les autres villes connues comme celles-ci
pour avoir donné naissance à quelque secte ou école philosophique. La
grande supériorité de Tarse consiste en ce que tous ses étudiants sont des
indigènes, circonstance qui tient du reste au peu de facilité des
communications. Encore ne garde-t-elle pas à demeure toute sa population
studieuse, une bonne partie voyage toujours pour perfectionner son
instruction et n'hésite pas à se fixer à l'étranger quand ses études sont
tout à fait achevées : c'est le plus petit nombre seulement qui rentre à
Tarse. Or, partout ailleurs, si ce n'est peut-être à Alexandrie, c'est le
contraire qui arrive. Dans toutes les autres villes on voit une grande
affluence {d'étudiants} étrangers, lesquels même s'y fixent volontiers ;
en revanche la population indigène a peu de goût pour aller ainsi à
l'étranger compléter son éducation, voire même pour s'occuper chez elle de
science et de philosophie. Il n'y a guère qu'à Alexandrie qu'on observe
les deux choses, Alexandrie est la seule ville qui, en même temps qu'elle
reçoit dans ses murs beaucoup d'étrangers, envoie bon nombre de ses
enfants au dehors. Mais, comme Alexandrie, Tarse possède des écoles pour
toutes les branches des arts libéraux. Joignez à cela le chiffre élevé de
sa population et la prépondérance marquée qu'elle exerce sur les cités
environnantes, et vous comprendrez de reste qu'elle puisse revendiquer le
nom et le rang de métropole de la Cilicie.
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