| [14e,4] Εἶθ´ Ὅλμοι, ὅπου πρότερον ᾤκουν οἱ νῦν Σελευκεῖς, 
κτισθείσης δ´ ἐπὶ τῷ Καλυκάδνῳ τῆς Σελευκείας
ἐκεῖ μετῳκίσθησαν. εὐθὺς γάρ ἐστιν ἡ τοῦ Καλυκάδνου 
ἐκβολὴ κάμψαντι ᾐόνα ποιοῦσαν ἄκραν ἣ καλεῖται 
Σαρπηδών. πλησίον δ´ ἐστὶ τοῦ Καλυκάδνου 
καὶ τὸ Ζεφύριον καὶ αὕτη ἄκρα· ἔχει δὲ ὁ ποταμὸς
ἀνάπλουν εἰς τὴν Σελεύκειαν πόλιν εὖ συνοικουμένην
καὶ πολὺ ἀφεστῶσαν τοῦ Κιλικίου καὶ Παμφυλίου
τρόπου. ἐνταῦθα ἐγένοντο καθ´ ἡμᾶς ἄνδρες ἀξιόλογοι
τῶν ἐκ τοῦ περιπάτου φιλοσόφων Ἀθήναιός τε καὶ
Ξέναρχος, ὧν ὁ μὲν Ἀθήναιος καὶ ἐπολιτεύσατο καὶ
ἐδημαγώγησε χρόνον τινὰ ἐν τῇ πατρίδι, εἶτ´ ἐμπεσὼν
εἰς τὴν Μουρήνα φιλίαν ἐκείνῳ συνεάλω φεύγων φωραθείσης 
τῆς κατὰ Καίσαρος τοῦ Σεβαστοῦ συσταθείσης ἐπιβουλῆς· 
ἀναίτιος δὲ φανεὶς ἀφείθη ὑπὸ Καίσαρος. ὡς δ´ ἐπανιόντα 
ἐκ Ῥώμης ἠσπάζοντο καὶ ἐπυνθάνοντο οἱ πρῶτοι 
ἐντυγχάνοντες, τὸ Εὐριπίδου ἔφη
„ἥκω νεκρῶν κευθμῶνα καὶ σκότου πύλας λιπών.“
ὀλίγον δ´ ἐπιβιοὺς χρόνον ἐν συμπτώσει τῆς οἰκίας ἐν
ᾗ ᾤκει διεφθάρη νύκτωρ γενομένῃ, Ξέναρχος δέ, οὗ
ἠκροασάμεθα ἡμεῖς, ἐν οἴκῳ μὲν οὐ πολὺ διέτριψεν,
ἐν Ἀλεξανδρείᾳ δὲ καὶ Ἀθήνησι καὶ τὸ τελευταῖον ἐν
Ῥώμῃ, τὸν παιδευτικὸν βίον ἑλόμενος· χρησάμενος δὲ
καὶ τῇ Ἀρείου φιλίᾳ καὶ μετὰ ταῦτα τῇ Καίσαρος τοῦ
Σεβαστοῦ διετέλεσε μέχρι γήρως ἐν τιμῇ ἀγόμενος·
μικρὸν δὲ πρὸ τῆς τελευτῆς πηρωθεὶς τὴν ὄψιν κατέστρεψε 
νόσῳ τὸν βίον.
 | [14e,4] Holmi qui succède à Célenderis fut la demeure primitive des Séleuciens 
actuels, mais à peine le Calycadnus eut-il vu Séleucie s'élever sur ses 
bords que toute la population d'Holmi l'abandonna pour se transporter dans 
la ville nouvelle. On n'a effectivement qu'à doubler une pointe que forme 
le rivage ici auprès, et qui se nomme le cap Sarpédon, pour apercevoir 
aussitôt l'embouchure du Calycadnus. Tout à côté du même fleuve est une 
autre pointe connue sous le nom de cap Zéphyrium. On remonte aisément le Calycadnus jusqu'à Séleucie, ville aujourd'hui florissante et bien 
peuplée, dont les habitants seulement affectent dans leur manière de vivre 
de s'écarter des moeurs ciliciennes et pamphyliennes. Séleucie a vu naître 
de nos jours deux hommes, deux philosophes célèbres, Athénée et Xénarque, 
appartenant tous deux à l'école péripatéticienne : le premier, Athénée, 
fut même mêlé à la vie politique, ayant durant un certain temps dirigé le 
parti populaire dans sa patrie, mais il commit l'imprudence de se lier 
d'amitié avec Muréna, et se vit arrêter en même temps que lui : il l'avait 
accompagné, quand Muréna, instruit de la découverte de ses menées contre 
César Auguste, avait essayé de fuir. Heureusement l'innocence d'Athénée 
fut reconnue, et, sur l'ordre de César, il fut mis en liberté. Revenu de 
Rome à Séleucie, et salué, questionné, par ceux de ses compatriotes qui 
l'avaient rencontré les premiers, il leur répondit par ce vers d'Euripide 
(Hécube, 1) :
«Pour venir, j'ai dû quitter le sombre asile des morts et franchir les 
portes de l'Erèbe».
Athénée vécut encore quelque temps dans sa patrie et périt écrasé, la 
maison qu'il habitait s'étant écroulée pendant la nuit. Quant à Xénarque, 
dont il nous a été donné d'entendre encore les leçons, il ne séjourna 
guère à Séleucie, il habita toujours de préférence Alexandrie, Athènes, 
voire en dernier lieu Rome, où il embrassa même la carrière de 
l'enseignement. Grâce à l'intimité d'Aréus, grâce à l'amitié dont l'honora 
plus tard César Auguste, Xénarque jouit jusqu'à un âge très avancé d'une 
grande considération. Il devint aveugle peu de temps avant sa fin et 
mourut de maladie.
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