[14b,19] Ἡ δὲ τῶν Κῴων πόλις ἐκαλεῖτο τὸ παλαιὸν Ἀστυπάλαια,
καὶ ᾠκεῖτο ἐν ἄλλῳ τόπῳ ὁμοίως ἐπὶ θαλάττῃ·
ἔπειτα διὰ στάσιν μετῴκησαν εἰς τὴν νῦν πόλιν περὶ
τὸ Σκανδάριον, καὶ μετωνόμασαν Κῶν ὁμωνύμως τῇ
νήσῳ. ἡ μὲν οὖν πόλις οὐ μεγάλη, κάλλιστα δὲ πασῶν
συνῳκισμένη καὶ ἰδέσθαι τοῖς καταπλέουσιν ἡδίστη.
τῆς δὲ νήσου τὸ μέγεθος ὅσον πεντακοσίων σταδίων
καὶ πεντήκοντα· εὔκαρπος δὲ πᾶσα, οἴνῳ δὲ καὶ ἀρίστη,
καθάπερ Χίος καὶ Λέσβος· ἔχει δὲ πρὸς νότον μὲν
ἄκραν τὸν Λακητῆρα (ἀφ´ οὗ ἑξήκοντα εἰς Νίσυρον),
πρὸς δὲ τῷ Λακητῆρι χωρίον Ἁλίσαρνα, ἀπὸ δύσεως δὲ
τὸ Δρέκανον καὶ κώμην καλουμένην Στομαλίμνην·
τοῦτο μὲν οὖν ὅσον διακοσίους τῆς πόλεως διέχει σταδίους·
ὁ δὲ Λακητὴρ προσλαμβάνει πέντε καὶ τριάκοντα τῷ μήκει
τοῦ πλοῦ. ἐν δὲ τῷ προαστείῳ τὸ Ἀσκληπιεῖον ἔστι, σφόδρα
ἔνδοξον καὶ πολλῶν ἀναθημάτων μεστόν, ἐν οἷς ἐστι καὶ ὁ Ἀπελλοῦ Ἀντίγονος.
ἦν δὲ καὶ ἡ ἀναδυομένη Ἀφροδίτη, ἣ νῦν ἀνάκειται τῷ
θεῷ Καίσαρι ἐν Ῥώμῃ, τοῦ Σεβαστοῦ ἀναθέντος τῷ
πατρὶ τὴν ἀρχηγέτιν τοῦ γένους αὐτοῦ· φασὶ δὲ τοῖς
Κῴοις ἀντὶ τῆς γραφῆς ἑκατὸν ταλάντων ἄφεσιν γενέσθαι τοῦ προσταχθέντος φόρου. φασὶ δ´ Ἱπποκράτην
μάλιστα ἐκ τῶν ἐνταῦθα ἀνακειμένων θεραπειῶν
γυμνάσασθαι τὰ περὶ τὰς διαίτας· οὗτός τε δή ἐστι τῶν
ἐνδόξων Κῷος ἀνὴρ καὶ Σῖμος ὁ ἰατρός, Φιλητᾶς τε
ποιητὴς ἅμα καὶ κριτικός, καὶ καθ´ ἡμᾶς Νικίας ὁ καὶ
τυραννήσας Κῴων, καὶ Ἀρίστων ὁ ἀκροασάμενος τοῦ
περιπατητικοῦ καὶ κληρονομήσας ἐκεῖνον· ἦν δὲ καὶ
Θεόμνηστος ὁ ψάλτης ἐν ὀνόματι, ὃς καὶ ἀντεπολιτεύσατο τῷ Νικίᾳ.
| [14b,19] La ville de Cos s'appelait anciennement Astypalée, et elle occupait,
mais toujours au bord de la mer, un autre emplacement. C'est à la suite de
discordes intestines qu'une partie de la population se transporta dans le
voisinage du cap Scandarium et y fonda la ville actuelle en lui donnant,
pour la distinguer de l'ancienne, le nom même de l'île. La ville de Cos
n'est pas grande, mais il n'y en a pas de mieux bâtie, et, vue de la mer,
elle est d'un aspect enchanteur. Quant à l'île elle-même, elle peut avoir
550 stades d'étendue ; le sol y est partout d'une extrême fertilité, mais,
comme à Chios et à Lesbos, favorable surtout à la vigne. Ses points les
plus remarquables sont, au midi, le cap Lacéter, qui n'est séparé de l'île
Nisyrus que par un trajet de 60 stades, et, tout à côté du Lacéter, la
petite place d'Halisarna ; puis, à l'ouest, le cap Drecanum, avec un bourg
nommé Stomalimné. La distance par mer du Drecanum à la ville de Cos est de
200 stades environ ; prise du Lacéter, cette distance est de 35 stades
plus longue. C'est dans le faubourg de Cos qu'est bâti l'Asclépiéum,
temple qui jouit d'une très grande célébrité et qui renferme, à titre de
pieuses offrandes, beaucoup de chefs-d'oeuvre artistiques, l'Antigone
d'Apelle, par exemple. On y voyait aussi naguère la Vénus Anadyomène, qui
est actuellement à Rome exposée comme un hommage à la mémoire du divin
César. L'idée est d'Auguste, qui voulut dédier à son père l'image de
l'archégète ou auteur de leur race. On raconte même, à ce propos, que,
pour indemniser Cos de la belle peinture qu'il lui enlevait, Auguste fit
remise à ses habitants de 100 talents sur le tribut qui leur avait été
imposé. Si ce qu'on dit, maintenant, d'Hippocrate est vrai, c'est surtout
par l'étude des différentes cures dont la relation était affichée ici dans
le temple qu'il se serait exercé à la partie diététique de son art.
Hippocrate figure naturellement au premier rang des personnages célèbres
que Cos a vus naître, mais après lui nous nommerons encore Simus le
médecin, Philétas qui s'illustra à la fois comme poète et comme critique,
et plusieurs de nos contemporains : Nicias d'abord, qui, entre autres
titres de gloire, eut l'honneur de régner comme tyran sur ses concitoyens
; puis Ariston, disciple et successeur du péripatéticien de même nom ; et
enfin Théomneste, qui, déjà célèbre comme musicien, s'acquit un nouveau
lustre comme antagoniste politique de Nicias.
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