HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XIII-4

τὸ



Texte grec :

[13d,14] Ὑπερβαλοῦσι δὲ τὴν Μεσωγίδα τὴν μεταξὺ Καρῶν τε καὶ τῆς Νυσαΐδος, ἥ ἐστι χώρα κατὰ τὰ τοῦ Μαιάνδρου πέραν μέχρι τῆς Κιβυράτιδος καὶ τῆς Καβαλίδος, πόλεις εἰσὶ πρὸς μὲν τῇ Μεσωγίδι καταντικρὺ Λαοδικείας Ἱερὰ πόλις, ὅπου τὰ θερμὰ ὕδατα καὶ τὸ Πλουτώνιον, ἄμφω παραδοξολογίαν τινὰ ἔχοντα· τὸ μὲν γὰρ ὕδωρ οὕτω ῥᾳδίως εἰς πῶρον μεταβάλλει πηττόμενον ὥστ´ ὀχετοὺς ἐπάγοντες φραγμοὺς ἀπεργάζονται μονολίθους, τὸ δὲ Πλουτώνιον ὑπ´ ὀφρύι μικρᾷ τῆς ὑπερκειμένης ὀρεινῆς στόμιόν ἐστι σύμμετρον ὅσον ἄνθρωπον δέξασθαι δυνάμενον, βεβάθυνται δ´ ἐπὶ πολύ· πρόκειται δὲ τούτου δρυφάκτωμα τετράγωνον ὅσον ἡμιπλέθρου τὴν περίμετρον· τοῦτο δὲ πλῆρές ἐστιν ὁμιχλώδους παχείας ἀχλύος ὥστε μόγις τοὔδαφος καθορᾶν. τοῖς μὲν οὖν κύκλῳ πλησιάζουσι πρὸς τὸν δρύφακτον ἄλυπός ἐστιν ὁ ἀήρ, καθαρεύων ἐκείνης τῆς ἀχλύος ἐν ταῖς νηνεμίαις· συμμένει γὰρ ἐντὸς τοῦ περιβόλου· τῷ δ´ εἴσω παριόντι ζώῳ θάνατος παραχρῆμα ἀπαντᾷ· ταῦροι γοῦν εἰσαχθέντες πίπτουσι καὶ ἐξέλκονται νεκροί, ἡμεῖς δὲ στρουθία ἐπέμψαμεν καὶ ἔπεσεν εὐθὺς ἐκπνεύσαντα· οἱ δ´ ἀπόκοποι Γάλλοι παρίασιν ἀπαθεῖς, ὥστε καὶ μέχρι τοῦ στομίου πλησιάζειν καὶ ἐγκύπτειν καὶ καταδύνειν μέχρι ποσοῦ συνέχοντας ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ τὸ πνεῦμα· ἑωρῶμεν γὰρ ἐκ τῆς ὄψεως ὡς ἂν πνιγώδους τινὸς πάθους ἔμφασιν, εἴτ´ ἐπὶ πάντων {τῶν} οὕτω πεπηρωμένων * τοῦτο εἴτε μόνων τῶν περὶ τὸ ἱερόν, καὶ εἴτε θείᾳ προνοίᾳ, καθάπερ ἐπὶ τῶν ἐνθουσιασμῶν εἰκός, εἴτε ἀντιδότοις τισὶ δυνάμεσι τούτου συμβαίνοντος. τὸ δὲ τῆς ἀπολιθώσεως καὶ ἐπὶ τῶν ἐν Λαοδικείᾳ ποταμῶν φασι συμβαίνειν καίπερ ὄντων ποτίμων. ἔστι δὲ καὶ πρὸς βαφὴν ἐρίων θαυμαστῶς σύμμετρον τὸ κατὰ τὴν Ἱερὰν πόλιν ὕδωρ, ὥστε τὰ ἐκ τῶν ῥιζῶν βαπτόμενα ἐνάμιλλα εἶναι τοῖς ἐκ τῆς κόκκου καὶ τοῖς ἁλουργέσιν· οὕτω δ´ ἐστὶν ἄφθονον τὸ πλῆθος τοῦ ὕδατος ὥστε ἡ πόλις μεστὴ τῶν αὐτομάτων βαλανείων ἐστί.

Traduction française :

[13d,14] 14. Si l'on franchit, maintenant, la partie du Mésogis comprise entre le district Carien et le territoire de Nysa, lequel s'étend, sur la rive ultérieure du Méandre, jusqu'aux confins de la Cibyratide et de la Cabalide, on rencontre différentes villes, entre autres Hiérapolis, qui est située au pied même du Mésogis, en face de Laodicée. Hiérapolis est remarquable par les propriétés merveilleuses de ses sources chaudes et de son Plutonium. L'eau de ces sources, en effet, a une telle disposition à se solidifier, à se changer en une espèce de concrétion pierreuse, que les habitants du pays n'ont qu'à la dériver dans de petites rigoles {pratiquées autour de leurs propriétés} pour obtenir des clôtures qui semblent faites d'une seule pierre. Quant au Plutonium, il est situé au pied d'un mamelon peu élevé détaché de la chaîne principale : c'est un trou à peine assez large pour donner passage à un homme, mais extrêmement profond. Une balustrade le protège, qui peut avoir un demi-plèthre de développement, et qui forme une enceinte carrée, toujours remplie d'un nuage épais de vapeurs, lesquelles laissent à peine apercevoir le sol. Ces vapeurs sont inoffensives quand on ne fait que s'approcher de la balustrade et que le temps est calme, parce qu'alors elles ne se mêlent pas à l'air extérieur et demeurent concentrées toutes en dedans de la balustrade ; mais l'animal qui pénètre dans l'enceinte même est frappé de mort à l'instant : des taureaux, par exemple, à peine introduits, tombent et sont retirés morts. Nous y avons lâché, nous personnellement, de pauvres moineaux, pour les voir tomber aussitôt sans souffle et sans vie. Toutefois, les eunuques de Cybèle (les Galles, comme on les appelle) entrent impunément dans l'enceinte ; on les voit même s'approcher du trou, se pencher au-dessus, y descendre à une certaine profondeur (mais à condition de retenir le plus possible leur haleine, comme le prouvent les signes de suffocation que nous surprenions sur leurs visages). Or est-ce là un effet de la castration pouvant s'observer de même chez tous les eunuques ? Ou faut-il y voir un privilège réservé aux desservants du temple et qu'ils tiennent, soit de la protection spéciale de la déesse (comme il est naturel de le supposer par analogie avec ce qui se passe dans les cas d'enthousiasme), soit de l'emploi de certains préservatifs secrets ? {C'est ce que nous ne saurions dire}. Mais revenons à cette propriété de pétrification ou d'incrustation : on assure que les rivières du territoire de Laodicée la possèdent aussi, bien que leur eau soit bonne à boire. On ajoute que, pour fixer la teinture, l'eau de Hiérapolis a des vertus merveilleuses, au point que les laines teintes dans cette ville avec de simples racines le disputent, pour l'éclat des couleurs, aux plus belles teintures tirées de la cochenille ou de la pourpre. L'eau d'ailleurs est si abondante qu'on rencontre à chaque pas, dans Hiérapolis, des bassins ou bains naturels.





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Dernière mise à jour : 12/03/2009