Texte grec :
[13d,12] Τὰ δ´ ἑξῆς ἐπὶ τὰ νότια μέρη τοῖς τόποις τούτοις
ἐμπλοπὰς ἔχει μέχρι πρὸς τὸν Ταῦρον, ὥστε καὶ τὰ
Φρύγια καὶ τὰ Καρικὰ καὶ τὰ Λύδια καὶ ἔτι τὰ τῶν
Μυσῶν δυσδιάκριτα εἶναι παραπίπτοντα εἰς ἄλληλα·
εἰς δὲ τὴν σύγχυσιν ταύτην οὐ μικρὰ συλλαμβάνει τὸ
τοὺς Ῥωμαίους μὴ κατὰ φῦλα διελεῖν αὐτούς, ἀλλὰ
ἕτερον τρόπον διατάξαι τὰς διοικήσεις, ἐν αἷς τὰς ἀγοραίους
ποιοῦνται καὶ τὰς δικαιοδοσίας. ὁ μέν γε Τμῶλος ἱκανῶς συνῆκται καὶ περιγραφὴν ἔχει μετρίαν ἐν αὐτοῖς ἀφοριζόμενος τοῖς Λυδίοις μέρεσιν,
ἡ δὲ Μεσωγὶς εἰς τὸ ἀντικείμενον μέρος διατείνει μέχρι Μυκάλης
ἀπὸ Κελαινῶν ἀρξάμενον, ὥς φησι Θεόπομπος, ὥστε
τὰ μὲν αὐτοῦ Φρύγες κατέχουσι τὰ πρὸς ταῖς Κελαιναῖς καὶ τῇ Ἀπαμείᾳ,
τὰ δὲ Μυσοὶ καὶ Λυδοί, τὰ δὲ
Κᾶρες καὶ Ἴωνες. οὕτω δὲ καὶ οἱ ποταμοὶ καὶ μάλιστα
ὁ Μαίανδρος τὰ μὲν διορίζοντες τῶν ἐθνῶν, δι´ ὧν δὲ
μέσοι φερόμενοι δύσληπτον ποιοῦσι τἀκριβές· καὶ περὶ
τῶν πεδίων δὲ τῶν ἐφ´ ἑκάτερα τῆς τε ὀρεινῆς καὶ τῆς
ποταμίας ὁ αὐτὸς λόγος. οὐδ´ ἡμῖν ἴσως ἐπὶ τοσοῦτον
φροντιστέον ὡς ἀναγκαῖον χωρομετροῦσιν, ἀλλὰ τοσοῦτον
μόνον ὑπογραπτέον ὅσον καὶ οἱ πρὸ ἡμῶν παραδεδώκασι.
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Traduction française :
[13d,12] 12. Au sud de la Catakékaumène, les différents cantons qui se succèdent
jusqu'au Taurus présentent un véritable enchevêtrement ; et, à la façon
dont leurs limites s'entrecroisent, on est souvent embarrassé pour démêler
s'ils sont phrygiens, cariens, lydiens, voire même mysiens. Ce qui
d'ailleurs ne contribue pas peu à entretenir la confusion, c'est que les
Romains, au lieu de diviser ces pays conformément à la nationalité des
habitants, ont adopté un tout autre mode de distribution et créé autant de
diocèses ou de préfectures qu'il y avait de grands centres de population
pouvant servir de lieux d'assemblées et de sièges de tribunaux. Ainsi,
tandis que le Tmole, ramassé comme il est, n'a qu'un médiocre circuit et
se trouve enfermé tout entier dans les limites de la Lydie, le Mésogis,
tel que nous le dépeint Théopompe, s'étend tout en longueur à l'opposite
du Tmole, depuis Célènes jusqu'à Mycale, et est occupé à la fois par des
Phrygiens (ici, aux environs de Célènes et d'Apamée) ; par des Mysiens
ailleurs et par des Lydiens, ailleurs enfin par des Cariens et des
Ioniens. Ajoutons que les fleuves, et surtout le Méandre, n'aident pas
davantage à reconnaître la limite véritable ; car, si quelquefois les
fleuves séparent deux peuples différents, souvent aussi ils coupent en
deux le même peuple, et l'on peut en dire autant des plaines qu'interrompt
souvent, soit une chaîne de montagnes, soit le cours d'un fleuve. Mais
peut-être ne devons-nous pas, en notre qualité de géographe, poursuivre
dans nos descriptions un degré de précision nécessaire seulement aux
travaux de l'agrimensor, et n'avons-nous qu'à reproduire fidèlement les
recherches de nos devanciers.
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