[13d,8] Φησὶ δὲ Καλλισθένης ἁλῶναι τὰς Σάρδεις ὑπὸ
Κιμμερίων πρῶτον, εἶθ´ ὑπὸ Τρηρῶν καὶ Λυκίων,
ὅπερ καὶ Καλλῖνον δηλοῦν τὸν τῆς ἐλεγείας ποιητήν,
ὕστατα δὲ τὴν ἐπὶ Κύρου καὶ Κροίσου γενέσθαι ἅλωσιν. λέγοντος δὲ τοῦ
Καλλίνου τὴν ἔφοδον τῶν Κιμμερίων ἐπὶ τοὺς Ἠσιονῆας γεγονέναι καθ´ ἣν αἱ
Σάρδεις ἑάλωσαν, εἰκάζουσιν οἱ περὶ τὸν Σκήψιον ἰαστὶ
λέγεσθαι Ἠσιονεῖς τοὺς Ἀσιονεῖς· „τάχα γὰρ ἡ Μῃο„νία“ φησίν „Ἀσία ἐλέγετο,
καθ´ ὃ καὶ Ὅμηρος εἴρηκεν „Ἀσίῳ ἐν λειμῶνι Καϋστρίου ἀμφὶ ῥέεθρα.“
ἀναληφθεῖσα δ´ ἀξιολόγως ὕστερον διὰ τὴν ἀρετὴν τῆς
χώρας ἡ πόλις καὶ οὐδεμιᾶς λειπομένη τῶν ἀστυγειτόνων, νεωστὶ ὑπὸ σεισμῶν
ἀπέβαλε πολλὴν τῆς κατοικίας. ἡ δὲ τοῦ Τιβερίου πρόνοια τοῦ καθ´ ἡμᾶς
ἡγεμόνος καὶ ταύτην καὶ τῶν ἄλλων συχνὰς ἀνέλαβε ταῖς εὐεργεσίαις,
ὅσαι περὶ τὸν αὐτὸν καιρὸν ἐκοινώνησαν τοῦ αὐτοῦ πάθους.
| [13d,8] 8. Callisthène assure que Sardes fut prise une première fois par les
Cimmériens ; qu'elle le fut ensuite par les Trères et les Lyciens ; que le
témoignage de Callinus (de Callinus, le poète élégiaque) est formel sur ce
point ; qu'enfin, au temps de Cyrus et de Crésus, elle fut prise une
dernière fois. Mais comme, en parlant de l'invasion des Cimmériens pendant
laquelle Sardes fut prise, Callinus ajoutait qu'elle avait été dirigée
contre les Esionéens, le Scepsien conjecture que Esionéens est une forme
ionienne mise là pour Asionéens et que la Mêonie a pu s'appeler
primitivement l'Asie, puisque Homère a dit :
«Dans la prairie Asienne, sur les bords du Caystrius» (Il. II, 461).
Cependant, grâce à la fertilité de son territoire, Sardes s'était
sensiblement relevée ; on peut même dire qu'elle ne le cédait à aucune des
villes voisines, lorsque de récents tremblements de terre la couvrirent
encore une fois de ruines. Mais elle a trouvé dans la libéralité de
Tibère, l'empereur actuel, un secours providentiel, et s'est vu
magnifiquement restaurer par lui, en même temps que plusieurs villes qui
avaient partagé son infortune.
|