HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XIII-3

ἀπὸ



Texte grec :

[13c,2] Εἰκοτολογεῖν δ´ ἔστι κἂν εἴ τις τὸν ἀκριβῆ ζητεῖ κατὰ τὸν ποιητὴν ὅρον μέχρι τίνος οἱ Κίλικες διέτεινον καὶ οἱ Πελασγοὶ καὶ ἔτι οἱ μεταξὺ τούτων Κήτειοι λεγόμενοι οἱ ὑπὸ τῷ Εὐρυπύλῳ. περὶ μὲν οὖν τῶν Κιλίκων καὶ τῶν ὑπ´ Εὐρυπύλῳ τὰ ἐνόντα εἴρηται, καὶ διότι {ἐπὶ} τὰ περὶ τὸν Κάικον μάλιστα περατοῦνται. τοὺς δὲ Πελασγοὺς εὔλογον τούτοις ἐφεξῆς τιθέναι ἔκ τε τῶν ὑφ´ Ὁμήρου λεγομένων καὶ ἐκ τῆς ἄλλης ἱστορίας. ὁ μὲν γὰρ οὕτω φησίν „Ἱππόθοος δ´ ἄγε „φῦλα Πελασγῶν ἐγχεσιμώρων, τῶν οἳ Λάρισαν ἐριβώλακα ναιετάασκον· τῶν ἦρχ´ Ἱππόθοός τε Πύλαιός τ´ ὄζος Ἄρηος, υἷε δύω Λήθοιο Πελασγοῦ Τευταμίδαο.“ ἐξ ὧν πλῆθός τε ἐμφαίνει ἀξιόλογον τὸ τῶν Πελασγῶν (οὐ γὰρ φῦλον, ἀλλὰ φῦλα ἔφη) καὶ τὴν οἴκησιν ἐν Λαρίσῃ φράζει. πολλαὶ μὲν οὖν αἱ Λάρισαι, δεῖ δὲ τῶν ἐγγύς τινα δέξασθαι, μάλιστα δ´ ἂν τὴν περὶ Κύμην ὑπολάβοι τις ὀρθῶς· τριῶν γὰρ οὐσῶν ἡ μὲν καθ´ Ἁμαξιτὸν ἐν ὄψει τελέως ἐστὶ τῷ Ἰλίῳ, καὶ ἐγγὺς σφόδρα ἐν διακοσίοις που σταδίοις, ὥστ´ οὐκ ἂν λέγοιτο πιθανῶς ὁ Ἱππόθοος πεσεῖν ἐν τῷ ὑπὲρ Πατρόκλου ἀγῶνι „τῆλ´ ἀπὸ Λαρίσης,“ ταύτης γε, ἀλλὰ μᾶλλον τῆς περὶ Κύμην· χίλιοι γάρ που στάδιοι μεταξύ· τρίτη δ´ ἐστὶ Λάρισα κώμη τῆς Ἐφεσίας ἐν τῷ Καϋστρίῳ πεδίῳ, ἥν φασι πόλιν ὑπάρξαι πρότερον, ἔχουσαν καὶ ἱερὸν Ἀπόλλωνος Λαρισηνοῦ, πλησιάζουσαν τῷ Τμώλῳ μᾶλλον ἢ τῇ Ἐφέσῳ· ταύτης γὰρ ἑκατὸν καὶ ὀγδοήκοντα διέχει σταδίους, ὥστε ὑπὸ τοῖς Μῄοσιν ἄν τις τάττοι ταύτην. Ἐφέσιοι δ´ αὐξηθέντες ὕστερον πολλὴν τῆς τῶν Μῃόνων, οὓς νῦν Λυδοὺς φαμέν, ἀπετέμοντο, ὥστ´ οὐδ´ αὕτη ἂν ἡ τῶν Πελασγῶν Λάρισα εἴη, ἀλλ´ ἐκείνη μᾶλλον. καὶ γὰρ τῆς μὲν ἐν τῇ Καϋστριανῇ Λαρίσης οὐδὲν ἔχομεν τεκμήριον ἰσχυρὸν ὡς ἦν ἤδη τότε· οὐδὲ γὰρ τῆς Ἐφέσου. τῆς δὲ περὶ τὴν Κύμην μαρτύριόν ἐστι πᾶσα ἡ Αἰολικὴ ἱστορία μικρὸν ὕστερον τῶν Τρωικῶν γενομένη.

Traduction française :

[13c,2] 2. On peut, avec le même degré de vraisemblance, déterminer les limites qu'Homère assignait aux possessions des Ciliciens et des Pélasges, voire aux possessions intermédiaires des Cétéens, les sujets d'Eurypyle. Des Ciliciens et des sujets d'Eurypyle, nous avons dit ci-dessus tout ce qu'il y avait à dire, nous avons notamment démontré que leurs possessions n'avaient jamais dépassé le cours du Caïcus. Quant aux Pélasges, il nous paraît rationnel de les placer immédiatement à la suite des deux autres peuples, pour nous conformer aux paroles d'Homère et aux différentes indications fournies par l'histoire. Voici ce que dit Homère : «Hippothoüs guide au combat les tribus des Pélasges et la lance redoutable des Pélasges habitants de la fertile Larisse. Ils ont pour chef, outre Hippothoüs, le vaillant Pylaeus, l'autre fils du Pélasge Léthus, fils lui-même du héros Teutamus» (Il. II, 840). Or ces paroles du poète, en même temps qu'elles donnent à entendre que les Pélasges étaient extrêmement nombreux (Homère ne dit pas, en effet, la tribu des Pélasges, mais bien les tribus), contiennent une indication précise {sur la question qui nous occupe}, en leur assignant Larisse pour demeure. Car, si l'on connaît beaucoup de villes portant ce nom de Larisse, celle dont Homère parle ici ne saurait être que l'une des Larisses les plus rapprochées d'Ilion, et des trois qui sont dans ce cas, celle qui réunit toutes les présomptions en sa faveur paraît être la Larisse du canton de Cymé. Quant à la Larisse du canton d'Hamaxitos, située comme elle est tout à fait en vue d'Ilion, à une distance qui n'excède pas 200 stades, elle est beaucoup trop près pour qu'Homère, en décrivant le combat furieux engagé sur le corps de Patrocle, ait pu dire raisonnablement qu'Hippothoüs était tombé loin de Larisse (Il. XVII, 301). Ces paroles évidemment ne s'appliquent pas à elle, mais bien plutôt à son homonyme du canton de Cymé, que 1000 stades environ séparent d'Ilion. Reste la troisième Larisse, simple bourg aujourd'hui du territoire d'Ephèse et de la plaine du Caystre, mais qui passe pour avoir eu autrefois l'importance d'une ville, et pour avoir possédé un temple fameux, celui d'Apollon Larissène : or cette Larisse, située plus près du Tmole qu'elle ne l'est d'Ephèse (il peut bien y avoir 180 stades entre Ephèse et Larisse), devait faire anciennement partie de la Maeonie (on sait qu'avec le temps les Ephésiens s'accrurent considérablement aux dépens de la Maeonie ou de la Lydie actuelle) : il est donc impossible qu'elle ait été la Larisse des Pélasges, et cet honneur {nous le répétons} revient bien plutôt à l'autre Larisse du canton de Cume ou de Cymé. Nous n'avons d'ailleurs aucune preuve positive que cette Larisse de la plaine du Caystre, non plus qu'Ephèse elle-même, existât déjà à l'époque de la guerre de Troie, tandis que l'existence à cette époque de l'autre Larisse, voisine de Cume, est attestée de la manière la plus formelle par tout ce qu'on sait de l'histoire des établissements aeoliens, établissements de très peu postérieurs à la guerre de Troie.





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Dernière mise à jour : 12/03/2009