HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XIII-3



Texte grec :

[13c,3] Φασὶ γὰρ τοὺς ἐκ τοῦ Φρικίου τοῦ ὑπὲρ Θερμοπυλῶν Λοκρικοῦ ὄρους ὁρμηθέντας κατᾶραι μὲν εἰς τὸν τόπον ὅπου νῦν Κύμη ἐστί, καταλαβόντας δὲ τοὺς Πελασγοὺς κεκακωμένους ὑπὸ τοῦ Τρωικοῦ πολέμου, κατέχοντας δ´ ὅμως ἔτι τὴν Λάρισαν διέχουσαν τῆς Κύμης ὅσον ἑβδομήκοντα σταδίους, ἐπιτειχίσαι αὐτοῖς τὸ νῦν ἔτι λεγόμενον Νέον τεῖχος ἀπὸ τριάκοντα σταδίων τῆς Λαρίσης, ἑλόντας δὲ κτίσαι τὴν Κύμην καὶ τοὺς περιγενομένους ἀνθρώπους ἐκεῖσε ἀνοικίσαι· ἀπὸ δὲ τοῦ Λοκρικοῦ ὄρους τήν τε Κύμην Φρικωνίδα καλοῦσιν, ὁμοίως δὲ καὶ τὴν Λάρισαν· ἐρήμη δ´ ἐστὶ νῦν. ὅτι δ´ οἱ Πελασγοὶ μέγα ἦν ἔθνος, καὶ ἐκ τῆς ἄλλης ἱστορίας οὕτως ἐκμαρτυρεῖσθαί φασι· Μενεκράτης γοῦν ὁ Ἐλαΐτης ἐν τοῖς περὶ κτίσεων φησὶ τὴν παραλίαν τὴν νῦν Ἰωνικὴν πᾶσαν ἀπὸ Μυκάλης ἀρξαμένην ὑπὸ Πελασγῶν οἰκεῖσθαι πρότερον καὶ τὰς πλησίον νήσους. Λέσβιοι δ´ ὑπὸ Πυλαίῳ τετάχθαι λέγουσι σφᾶς τῷ ὑπὸ τοῦ ποιητοῦ λεγομένῳ τῶν Πελασγῶν ἄρχοντι, ἀφ´ οὗ καὶ τὸ παρ´ αὐτοῖς ὄρος ἔτι Πύλαιον καλεῖσθαι. καὶ Χῖοι δὲ οἰκιστὰς ἑαυτῶν Πελασγούς φασι τοὺς ἐκ τῆς Θετταλίας. πολύπλανον δὲ καὶ ταχὺ τὸ ἔθνος πρὸς ἀπαναστάσεις, ηὐξήθη τε ἐπὶ πολὺ καὶ ἀθρόαν ἔλαβε τὴν ἔκλειψιν καὶ μάλιστα κατὰ τὴν τῶν Αἰολέων καὶ τῶν Ἰώνων περαίωσιν εἰς τὴν Ἀσίαν.

Traduction française :

[13c,3] 3. Cette histoire, en effet, nous apprend que, partis du Phricius, lequel est situé en Locride au-dessus des Thermopyles, les Aeoliens abordèrent au lieu où est Cume aujourd'hui, et qu'ayant trouvé les Pélasges, bien que très maltraités par la guerre de Troie, maîtres encore de Larisse (c'est-à-dire d'une position distante de Cume de 70 stades à peine), ils élevèrent contre eux, à 30 stades de Larisse, le fort de Néon-Tichos, encore debout aujourd'hui. De là ils purent aisément s'emparer de Larisse, et, ayant fondé Cume, ils y transportèrent le peu de Pélasges qui avaient survécu. En souvenir du Phricius de la Locride, Cume et Larisse elle-même reçurent le surnom de Phriconide. Mais Larisse est aujourd'hui déserte. Les mêmes historiens, pour prouver la grandeur de la nation pélasge, invoquent différentes circonstances, le témoignage, par exemple, de Ménécrate d'Elée, qui, dans son livre des Origines des villes, affirme que toute la côte d'Ionie depuis Mycale, ainsi que les îles qui la bordent, eurent les Pélasges pour premiers habitants ; puis la prétention des Lesbiens d'avoir combattu {pendant la guerre de Troie} sous les ordres de Pylaeus, ce chef qu'Homère qualifie de roi des Pelasges et qui aurait donné son nom à leur mont Pylaeus ; la conviction enfin où sont tous les habitants de Chio qu'ils descendent directement des Pélasges de la Thessalie. Malheureusement la nation des Pélasges était toujours errante, toujours prompte à se déplacer ; et il s'ensuivit qu'après avoir atteint un haut degré de puissance elle déclina très rapidement. Ajoutons que ce déclin de leur puissance coïncide justement avec l'époque du passage en Asie des Eoliens et des Ioniens.





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Dernière mise à jour : 12/03/2009