HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XIII-3

Μυρίνης



Texte grec :

[13c,6] Μεγίστη δέ ἐστι τῶν Αἰολικῶν καὶ ἀρίστη Κύμη καὶ σχεδὸν μητρόπολις αὕτη τε καὶ ἡ Λέσβος τῶν ἄλλων πόλεων περὶ τριάκοντά που τὸν ἀριθμόν, ὧν ἐκλελοίπασιν οὐκ ὀλίγαι. σκώπτεται δ´ εἰς ἀναισθησίαν ἡ Κύμη κατὰ τοιαύτην τινά, ὥς φασιν ἔνιοι, δόξαν, ὅτι τριακοσίοις ἔτεσιν ὕστερον τῆς κτίσεως ἀπέδοντο τοῦ λιμένος τὰ τέλη, πρότερον δ´ οὐκ ἐκαρποῦτο τὴν πρόσοδον ταύτην ὁ δῆμος· κατέσχεν οὖν δόξα ὡς ὀψὲ ᾐσθημένων ὅτι ἐπὶ θαλάττῃ πόλιν οἰκοῖεν. ἔστι δὲ καὶ ἄλλος λόγος, ὅτι δανεισάμενοι χρήματα δημοσίᾳ τὰς στοὰς ὑπέθεντο, εἶτ´ οὐκ ἀποδιδόντες κατὰ τὴν ὡρισμένην ἡμέραν εἴργοντο τῶν περιπάτων· ὅτε μέντοι ὄμβρος εἴη, κατ´ αἰδῶ τινα κηρύττοιεν οἱ δανεισταί, κελεύοντες ὑπὸ τὰς στοὰς ὑπέρχεσθαι· τοῦ δὴ κήρυκος οὕτω φθεγγομένου „ὑπὸ τὰς στοὰς ὑπέλθετε,“ ἐκπεσεῖν λόγον ὡς Κυμαίων οὐκ αἰσθανομένων ὡς ἐν τοῖς ὄμβροις ὑπὸ τὰς στοὰς ὑπελθετέον, ἂν μὴ σημάνῃ τις αὐτοῖς διὰ κηρύγματος. ἀνὴρ δ´ ἄξιος μνήμης ἐκ τῆσδε τῆς πόλεως ἀναντιλέκτως μέν ἐστιν Ἔφορος, τῶν Ἰσοκράτους γνωρίμων τοῦ ῥήτορος, ὁ τὴν ἱστορίαν συγγράψας καὶ τὰ περὶ τῶν εὑρημάτων· καὶ ἔτι πρότερος τούτου Ἡσίοδος ὁ ποιητής· αὐτὸς γὰρ εἴρηκεν ὅτι ὁ πατὴρ αὐτοῦ Δῖος μετῴκησεν εἰς Βοιωτοὺς Κύμην Αἰολίδα προλιπών „νάσσατο δ´ ἄγχ´ Ἑλικῶνος ὀιζυρῇ ἐνὶ κώμῃ Ἄσκρῃ, „χεῖμα κακῇ, θέρει ἀργαλέῃ, οὐδέ ποτ´ ἐσθλῇ.“ Ὅμηρος δ´ οὐχ ὁμολογουμένως· πολλοὶ γὰρ ἀμφισβητοῦσιν αὐτοῦ. τὸ δ´ ὄνομα ἀπὸ Ἀμαζόνος τῇ πόλει τεθεῖσθαι, καθάπερ καὶ τῇ Μυρίνῃ ἀπὸ τῆς ἐν τῷ Τρωικῷ πεδίῳ κειμένης ὑπὸ τῇ Βατιείᾳ „τὴν ἤτοι ἄνδρες Βατίειαν „κικλήσκουσιν, ἀθάνατοι δέ τε σῆμα πολυσκάρθμοιο „Μυρίνης.“ Σκώπτεται δὲ καὶ ὁ Ἔφορος, διότι τῆς πατρίδος ἔργα οὐκ ἔχων φράζειν ἐν τῇ διαριθμήσει τῶν ἄλλων πράξεων, οὐ μὴν οὐδ´ ἀμνημόνευτον αὐτὴν εἶναι θέλων, οὕτως ἐπιφωνεῖ „κατὰ δὲ τὸν αὐτὸν καιρὸν Κυμαῖοι τὰς ἡσυχίας ἦγον.“ Ἐπεὶ δὲ διεληλύθαμεν τὴν Τρωικὴν ἅμα καὶ τὴν Αἰολικὴν παραλίαν, ἐφεξῆς ἂν εἴη τὴν μεσόγαιαν ἐπιδραμεῖν μέχρι τοῦ Ταύρου, φυλάττοντας τὴν αὐτὴν τῆς ἐφόδου τάξιν.

Traduction française :

[13c,6] 6. Cymé est la plus grande des villes aeoliennes et la plus importante à tous égards ; on peut même dire qu'elle et Lesbos ont été les métropoles des autres villes aeoliennes, qui, après avoir été au nombre de trente environ, ont aujourd'hui en grande partie disparu. On se moque beaucoup de la stupidité des habitants de Cymé, et voici, à ce que prétendent certains auteurs, d'où leur serait venu ce fâcheux renom : quand ils affermèrent les droits {d'entrée et de sortie} de leur port, il y avait trois cents ans que Cymé existait, tout ce temps-là donc le trésor public n'avait rien perçu de cet important revenu, ce qui avait fait dire que les Cuméens ne s'étaient aperçus qu'à la longue qu'ils habitaient une ville maritime. Mais on explique la chose encore d'autre manière : on assure qu'à l'occasion d'un emprunt public les Cuméens avaient donné leurs portiques en garantie, et que, comme ils n'avaient pu s'acquitter au jour fixé, ils s'étaient vu exclure de leur promenade favorite ; que toutefois, quand il pleuvait, les créanciers de l'Etat, par respect humain, chargeaient le crieur de la ville d'inviter le public à chercher un abri sous les portiques : «Rentrez sous vos portiques», telle était la formule du crieur. Or on en fit une manière de dicton dont le sens est que les Cuméens sont trop bêtes pour deviner qu'il faut, quand il pleut, se retirer sous les portiques, et qu'on est obligé de les en avertir par la voix du héraut. Cymé n'en a pas moins produit quelques personnages célèbres, Ephore notamment, l'un des disciples du rhéteur Isocrate, auteur d'une Histoire et d'un Traité des inventions, et plus anciennement le poète Hésiode, qui nous a appris lui-même comment Dios, son père, quitta l'Aeolide et Cume, pour venir en Béotie «Habiter un méchant village de l'Hélicon, Ascra, séjour malsain l'hiver, incommode l'été, désagréable en tout temps» (Hes. Trvx, 639). Pour Homère, la chose est moins sûre et beaucoup d'auteurs placent ailleurs le lieu de sa naissance. En revanche, on croit généralement que le nom que porte la ville de Cymé lui vient d'une Amazone ; de même que Myrine paraît avoir emprunté le sien de l'Amazone dont on voit le tombeau dans la plaine de Troie, au-dessous de Batiée : «{Cette colline} appelée Batiée dans le langage des humains, mais que les Immortels ne nomment jamais que le tombeau de la bondissante Myrine» (Il. II, 814). Ephore, du reste, Ephore lui-même a trouvé moyen de faire rire à ses dépens : n'ayant rien pu dire des exploits des Cuméens dans son Histoire où il énumère toutes les actions mémorables, et ne voulant pas cependant passer sous silence le nom de sa patrie, il a écrit cette phrase en manière d'épilogue : «Dans le même temps Cymé était tranquille !» - Mais nous avons fini de parcourir et la côte de Troade et la côte d'Aeolide : engageons-nous maintenant dans l'intérieur, et, en nous avançant jusqu'au Taurus, ne changeons rien à l'ordre observé par nous jusqu'ici.





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Dernière mise à jour : 12/03/2009