HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XIII-1

ὡς



Texte grec :

[13a,48] Ἐν δὲ τῇ Χρύσῃ ταύτῃ καὶ τὸ τοῦ Σμινθέως Ἀπόλλωνός ἐστιν ἱερόν, καὶ τὸ σύμβολον τὸ τὴν ἐτυμότητα τοῦ ὀνόματος σῶζον, ὁ μῦς, ὑπόκειται τῷ ποδὶ τοῦ ξοάνου· Σκόπα δ´ ἐστὶν ἔργα τοῦ Παρίου· συνοικειοῦσι δὲ καὶ τὴν ἱστορίαν εἴτε μῦθον τούτῳ τῷ τόπῳ τὴν περὶ τῶν μυῶν. τοῖς γὰρ ἐκ τῆς Κρήτης ἀφιγμένοις Τεύκροις (οὓς πρῶτος παρέδωκε Καλλῖνος ὁ τῆς ἐλεγείας ποιητής, ἠκολούθησαν δὲ πολλοί) χρησμὸς ἦν, αὐτόθι ποιήσασθαι τὴν μονὴν ὅπου ἂν οἱ γηγενεῖς αὐτοῖς ἐπιθῶνται· συμβῆναι δὲ τοῦτ´ αὐτοῖς φασι περὶ Ἁμαξιτόν· νύκτωρ γὰρ πολὺ πλῆθος ἀρουραίων μυῶν ἐξανθῆσαν διαφαγεῖν ὅσα σκύτινα τῶν τε ὅπλων καὶ τῶν χρηστηρίων· τοὺς δὲ αὐτόθι μεῖναι· τούτους δὲ καὶ τὴν Ἴδην ἀπὸ τῆς ἐν Κρήτῃ προσονομάσαι. Ἡρακλείδης δ´ ὁ Ποντικὸς πληθύοντάς φησι τοὺς μύας περὶ τὸ ἱερὸν νομισθῆναί τε ἱεροὺς καὶ τὸ ξόανον οὕτω κατασκευασθῆναι βεβηκὸς ἐπὶ τῷ μυΐ. ἄλλοι δ´ ἐκ τῆς Ἀττικῆς ἀφῖχθαί τινα Τεῦκρόν φασιν ἐκ δήμου Τρώων, ὃς νῦν οἱ Ξυπετεῶνες λέγεται, Τεύκρους δὲ μηδένας ἐλθεῖν ἐκ τῆς Κρήτης. τῆς δὲ πρὸς τοὺς Ἀττικοὺς ἐπιπλοκῆς τῶν Τρώων τιθέασι σημεῖον καὶ τὸ παρ´ ἀμφοτέροις Ἐριχθόνιόν τινα γενέσθαι τῶν ἀρχηγετῶν. λέγουσι μὲν οὖν οὕτως οἱ νεώτεροι, τοῖς δ´ Ὁμήρου μᾶλλον ἔπεσι συμφωνεῖ τὰ ἐν τῷ Θήβης πεδίῳ καὶ τῇ αὐτόθι Χρύσῃ ἱδρυμένῃ ποτὲ δεικνύμενα ἴχνη, περὶ ὧν αὐτίκα ἐροῦμεν. πολλαχοῦ δ´ ἐστὶ τὸ τοῦ Σμινθέως ὄνομα· καὶ γὰρ περὶ αὐτὴν τὴν Ἁμαξιτὸν χωρὶς τοῦ κατὰ τὸ ἱερὸν Σμινθίου δύο τόποι καλοῦνται Σμίνθια· καὶ ἄλλοι δ´ ἐν τῇ πλησίον Λαρισαίᾳ· καὶ ἐν τῇ Παριανῇ δ´ ἔστι χωρίον τὰ Σμίνθια καλούμενον, καὶ ἐν Ῥόδῳ καὶ ἐν Λίνδῳ, καὶ ἄλλοθι δὲ πολλαχοῦ· καλοῦσι δὲ νῦν τὸ ἱερὸν Σμίνθιον. χωρὶς γοῦν καὶ τὸ Ἁλήσιον πεδίον οὐ μέγα ἐντὸς τοῦ Λεκτοῦ καὶ τὸ Τραγασαῖον ἁλοπήγιον αὐτόματον τοῖς ἐτησίαις πηγνύμενον πρὸς Ἁμαξιτῷ. ἐπὶ δὲ τῷ Λεκτῷ βωμὸς τῶν δώδεκα θεῶν δείκνυται, καλοῦσι δ´ Ἀγαμέμνονος ἵδρυμα· ἐν ἐπόψει δὲ τῷ Ἰλίῳ ἐστὶ τὰ χωρία ταῦτα, ὡς ἐν διακοσίοις σταδίοις ἢ μικρῷ πλείοσιν· ὡς δ´ αὕτως καὶ τὰ περὶ Ἄβυδον ἐκ θατέρου μέρους, μικρὸν δ´ ὅμως ἐγγυτέρω ἡ Ἄβυδος.

Traduction française :

[13a,48] 48. Ladite Chrysa possède, non seulement le temple d'Apollon Sminthien, mais aussi le fameux emblème auquel on doit d'avoir conservé le vrai sens de cette qualification ou épithète, à savoir une figure de rat sculptée sous le pied du dieu. La statue est de Scopas le Parien. Quant à l'histoire ou au mythe des rats, voici sous quelle forme la tradition locale se l'est appropriée. Dès en arrivant de Crète, les Teucriens (c'est Callinus, le poète élégiaque, qui le premier a mentionné ce peuple, et les autres auteurs n'ont fait que le suivre en répétant ce nom), les Teucriens furent avertis par un oracle d'avoir à fixer leur demeure dans le lieu où ils auraient été assaillis par les enfants de la terre. Or ils le furent, dit-on, aux environs d'Hamaxitos : la nuit, il y eut comme une irruption de rats des champs, qui, sortant de terre, vinrent dévorer tout le cuir des armes et des ustensiles des Teucriens. Ceux-ci naturellement s'arrêtèrent en ce lieu, et c'est à eux qu'on attribue d'avoir donné à la montagne le nom d'Ida, en souvenir de l'Ida de Crète. Mais Héraclide de Pont prétend qu'à force de voir les rats pulluler aux environs du temple la population en était venue à les considérer comme sacrés, et que c'est pour cela uniquement que la statue du dieu le représente un pied posé sur un rat. D'autres auteurs font venir d'Attique un certain Teucer, originaire du dème Troôn (ou comme on dirait aujourd'hui du dème Xypétéônes), mais ils nient en même temps qu'il soit jamais venu de Teucriens de l'île de Crète. Ils voient d'ailleurs un autre indice des antiques liens de parenté des Troyens avec les populations de l'Attique dans la présence d'un Erichthonius au nombre des auteurs de l'une et de l'autre race.Voilà ce que marquent les témoignages modernes. En revanche, celui d'Homère concorde mieux avec les vestiges que la plaine de Thébé et l'emplacement de l'ancienne Chrysa, bâtie dans cette plaine, ont conservés et que nous décrirons tout à l'heure. Quant au nom de Sminthe, il se rencontre en beaucoup d'autres lieux : dans le canton d'Hamaxitos, par exemple, indépendamment du Sminthium contigu au temple, on connaît deux localités du nom de Sminthies ; on en connaît d'autres aussi non loin de là, dans l'ancien territoire de Larisa. Aux environs de Parium également existe un petit endroit connu sous le nom de Sminthies, et le même nom se retrouve à Rhodes, à Lindos et dans maint autre pays. Ajoutons qu'aujourd'hui le temple de {Chrysa} n'est jamais appelé autrement que le Sminthium. Cela dit, il ne nous reste plus à signaler, en deçà du Lectum, que la petite plaine d'Halésium, et la saline de Tragasaeum, saline naturelle voisine d'Hamaxitos, dans laquelle le sel se forme de lui-même, sous l'influence des vents étésiens. Sur le Lectum même, s'élève l'autel des douze grands dieux, qui passe pour un monument de la piété d'Agamemnon. Toutes ces localités, comprises dans un rayon d'un peu plus de 200 stades, s'aperçoivent d'Ilion, qui, du côté opposé, découvre de même tous les environs d'Abydos : Abydos toutefois est un peu plus rapproché.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site MÉDITERRANÉES d'Agnès Vinas

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 12/03/2009