HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XIII-1

τῇ



Texte grec :

[13a,22] Ἄβυδος δὲ Μιλησίων ἐστὶ κτίσμα ἐπιτρέψαντος Γύγου τοῦ Λυδῶν βασιλέως· ἦν γὰρ ἐπ´ ἐκείνῳ τὰ χωρία καὶ ἡ Τρῳὰς ἅπασα, ὀνομάζεται δὲ καὶ ἀκρωτήριόν τι πρὸς Δαρδάνῳ Γύγας· ἐπίκειται δὲ τῷ στόματι τῆς Προποντίδος καὶ τοῦ Ἑλλησπόντου, διέχει δὲ τὸ ἴσον Λαμψάκου καὶ Ἰλίου, σταδίους περὶ ἑβδομήκοντα καὶ ἑκατόν. ἐνταῦθα δ´ ἔστι τὸ ἑπταστάδιον ὅπερ ἔζευξε Ξέρξης, τὸ διορίζον τὴν Εὐρώπην καὶ τὴν Ἀσίαν. καλεῖται δ´ ἡ ἄκρα τῆς Εὐρώπης Χερρόνησος διὰ τὸ σχῆμα, ἡ ποιοῦσα τὰ στενὰ τὰ κατὰ τὸ ζεῦγμα· ἀντίκειται δὲ τὸ ζεῦγμα τῇ Ἀβύδῳ. Σηστὸς δὲ ἀρίστη τῶν ἐν Χερρονήσῳ πόλεων· διὰ δὲ τὴν γειτοσύνην ὑπὸ τῷ αὐτῷ ἡγεμόνι καὶ αὕτη ἐτέτακτο, οὔπω ταῖς ἠπείροις διοριζόντων τῶν τότε τὰς ἡγεμονίας. ἡ μὲν οὖν Ἄβυδος καὶ ἡ Σηστὸς διέχουσιν ἀλλήλων τριάκοντά που σταδίους ἐκ λιμένος εἰς λιμένα, τὸ δὲ ζεῦγμά ἐστι μικρὸν ἀπὸ τῶν πόλεων παραλλάξαντι ἐξ Ἀβύδου μὲν ὡς ἐπὶ τὴν Προποντίδα, ἐκ δὲ Σηστοῦ εἰς τοὐναντίον· ὀνομάζεται δὲ πρὸς τῇ Σηστῷ τόπος Ἀποβάθρα, καθ´ ὃν ἐζεύγνυτο ἡ σχεδία. ἔστι δὲ ἡ Σηστὸς ἐνδοτέρω κατὰ τὴν Προποντίδα ὑπερδέξιος τοῦ ῥοῦ τοῦ ἐξ αὐτῆς· διὸ καὶ εὐπετέστερον ἐκ τῆς Σηστοῦ διαίρουσι παραλεξάμενοι μικρὸν ἐπὶ τὸν τῆς Ἡροῦς πύργον, κἀκεῖθεν ἀφιέντες τὰ πλοῖα συμπράττοντος τοῦ ῥοῦ πρὸς τὴν περαίωσιν· τοῖς δ´ ἐξ Ἀβύδου περαιουμένοις παραλεκτέον ἐστὶν εἰς τἀναντία ὀκτώ που σταδίους ἐπὶ πύργον τινὰ κατ´ ἀντικρὺ τῆς Σηστοῦ, ἔπειτα διαίρειν πλάγιον καὶ μὴ τελέως ἐναντίον ἔχουσι τὸν ῥοῦν. ᾤκουν δὲ τὴν Ἄβυδον μετὰ τὰ Τρωικὰ Θρᾷκες, εἶτα Μιλήσιοι. τῶν δὲ πόλεων ἐμπρησθεισῶν ὑπὸ Δαρείου τοῦ Ξέρξου πατρὸς τῶν κατὰ τὴν Προποντίδα, ἐκοινώνησε καὶ ἡ Ἄβυδος τῆς αὐτῆς συμφορᾶς· ἐνέπρησε δὲ πυθόμενος μετὰ τὴν ἀπὸ τῶν Σκυθῶν ἐπάνοδον τοὺς νομάδας παρασκευάζεσθαι διαβαίνειν ἐπ´ αὐτὸν κατὰ τιμωρίαν ὧν ἔπαθον, δεδιὼς μὴ αἱ πόλεις πορθμεῖα παράσχοιεν τῇ στρατιᾷ. συνέβη δὲ πρὸς ταῖς ἄλλαις μεταβολαῖς καὶ τῷ χρόνῳ καὶ τοῦτο αἴτιον τῆς συγχύσεως τῶν τόπων. περὶ δὲ Σηστοῦ καὶ τῆς ὅλης Χερρονήσου προείπομεν ἐν τοῖς περὶ τῆς Θρᾴκης τόποις. φησὶ δὲ τὴν Σηστὸν Θεόπομπος βραχεῖαν μὲν εὐερκῆ δέ, καὶ σκέλει διπλέθρῳ συνάπτειν πρὸς τὸν λιμένα, καὶ διὰ ταῦτ´ οὖν καὶ διὰ τὸν ῥοῦν κυρίαν εἶναι τῶν παρόδων.

Traduction française :

[13a,22] 22. Abydos fut fondée par les Milésiens avec l'autorisation de Gygès, roi de Lydie. Tout ce canton, en effet, comme le reste de la Troade, était rangé sous la domination de ce prince : le nom de Gygas est même resté attaché à un cap voisin de Dardanus. Abydos commande le détroit qui donne accès, d'une part, dans la Propontide, de l'autre, dans l'Hellespont, et elle se trouve à égale distance (170 stades environ) de Lampsaque et d'Ilion. Ici même est l'Heptastade que Xerxès franchit naguère sur un pont de bateaux et qui sépare l'Europe de l'Asie. L'extrémité du continent d'Europe qui forme l'étroit canal sur lequel fut jeté ce pont a reçu le nom de Chersonnèse à cause de sa configuration. Sestos, la ville la plus forte de ladite Chersonnèse, est située en face d'Abydos, et, par suite de sa proximité, a souvent appartenu au même maître, dans un temps où la délimitation des Etats ne se faisait pas encore d'après la division naturelle des continents. A mesurer le trajet du port d'Abydos à celui de Sestos, la distance entre les deux villes est de 30 stades environ ; quant à la ligne même du Zeugma, elle s'écarte un peu de l'une et de l'autre ville, inclinant plus vers la Propontide du côté d'Abydos, et plus vers l'Hellespont du côté de Sestos. On donne le nom d'Apobathra au lieu voisin d'Abydos où l'une des deux extrémités du pont était attachée. Située comme elle est en deçà d'Abydos par rapport à la Propontide, Sestos se trouve au-dessus du courant qui sort de cette mer ; aussi la traversée est-elle plus facile quand on vient de Sestos : on commence par s'écarter un peu en gouvernant droit sur la tour d'Héro ; puis, à la hauteur de ce point, on abandonne l'embarcation à elle-même, et, avec l'aide du courant, on atteint promptement Abydos. En partant d'Abydos, au contraire, il faut remonter le long de la côte, l'espace de 8 stades, jusqu'à une certaine tour qui fait face juste à Sestos, et, de ce point, traverser, mais en biais, de manière à n'aller jamais droit à l'encontre du courant. Abydos, postérieurement à la guerre de Troie, fut habitée par des Thraces d'abord, puis par des Milésiens. Lors de l'incendie des villes de la Propontide ordonné par Darius, père de Xerxès, Abydos partagea l'infortune commune. Darius avait appris, depuis son retour de l'expédition contre les Scythes, que ces peuples nomades se préparaient à franchir le détroit pour tirer vengeance de tout ce qu'il leur avait fait souffrir, et il avait donné ordre qu'on brûlât les villes de la Propontide, dans la crainte qu'elles ne fournissent aux barbares les moyens de passer la mer. S'ajoutant aux révolutions antérieures et aux effets désastreux du temps, cette catastrophe acheva de porter la confusion dans la géographie de cette contrée. Nous avons déjà parlé de Sestos et du reste de la Chersonnèse dans notre chorographie de la Thrace, rappelons cependant encore, d'après Théopompe, que Sestos, malgré son peu d'étendue, est munie d'une forte enceinte et qu'elle se trouve reliée à son port par un skélos ou long mur de 2 plèthres, et que ce double avantage, joint à ce qu'elle est située juste au-dessus du courant, la rend absolument maîtresse du passage.





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Dernière mise à jour : 12/03/2009