Texte grec :
[13a,51] Ἀσσίων δ´ ἐστὶ νῦν καὶ Γαργαρέων ἕως τῆς κατὰ
Λέσβον θαλάττης περιεχόμενα τῇ τε Ἀντανδρίᾳ καὶ τῇ
Κεβρηνίων καὶ Νεανδριέων καὶ Ἁμαξιτέων. τῆς μὲν
γὰρ Ἁμαξιτοῦ Νεανδριεῖς ὑπέρκεινται, καὶ αὐτοὶ ὄντες ἐντὸς Λεκτοῦ,
μεσογειότεροι δὲ καὶ πλησιαίτεροι
τῷ Ἰλίῳ· διέχουσι γὰρ ἑκατὸν καὶ τριάκοντα σταδίους.
τούτων δὲ καθύπερθε Κεβρήνιοι, τούτων δὲ Δαρδάνιοι μέχρι
Παλαισκήψεως καὶ αὐτῆς τῆς Σκήψεως.
τὴν δὲ Ἄντανδρον Ἀλκαῖος μὲν καλεῖ Λελέγων πόλιν
„πρῶτα μὲν Ἄντανδρος Λελέγων πόλις.“ ὁ δὲ Σκήψιος
ἐν ταῖς παρακειμέναις τίθησιν, ὥστ´ ἐκπίπτοι ἂν
εἰς τὴν τῶν Κιλίκων· οὗτοι γάρ εἰσι συνεχεῖς τοῖς Λέλεξι μᾶλλόν πως τὸ νότιον
πλευρὸν τῆς Ἴδης ἀφορίζοντες· ταπεινοὶ δ´ ὅμως καὶ οὗτοι καὶ τῇ παραλίᾳ
συνάπτοντες μᾶλλον τῇ κατὰ Ἀδραμύττιον. μετὰ γὰρ τὸ
Λεκτὸν τὸ Πολυμήδειον ἔστι χωρίον τι ἐν τετταράκοντα σταδίοις, εἶτ´ ἐν
ὀγδοήκοντα Ἄσσος μικρὸν ὑπὲρ τῆς θαλάττης, εἶτ´ ἐν ἑκατὸν καὶ τετταράκοντα Γάργαρα· κεῖται δὲ τὰ Γάργαρα ἐπ´ ἄκρας ποιούσης τὸν
ἰδίως Ἀδραμυττηνὸν καλούμενον κόλπον. λέγεται γὰρ
καὶ πᾶσα ἡ ἀπὸ Λεκτοῦ μέχρι Κανῶν παραλία τῷ
αὐτῷ τούτῳ ὀνόματι, ἐν ᾧ καὶ ὁ Ἐλαϊτικὸς περιλαμβάνεται· ἰδίως
μέντοι τοῦτον φασὶν Ἀδραμυττηνόν, τὸν
κλειόμενον ὑπὸ ταύτης τε τῆς ἄκρας ἐφ´ ᾗ τὰ Γάργαρα,
καὶ τῆς Πυρρᾶς ἄκρας προσαγορευομένης ἐφ´ ᾗ καὶ
ἀφροδίσιον ἵδρυται. πλάτος δὲ τοῦ στόματός ἐστιν
ἀπὸ τῆς ἄκρας ἐπὶ τὴν ἄκραν δίαρμα ἑκατὸν καὶ εἴκοσι
σταδίων. ἐντὸς δὲ ἥ τε Ἄντανδρός ἐστιν ὑπερκείμενον
ἔχουσα ὄρος ὃ καλοῦσιν Ἀλεξάνδρειαν, ὅπου τὰς θεὰς
κριθῆναί φασιν ὑπὸ τοῦ Πάριδος, καὶ ὁ Ἀσπανεὺς τὸ
ὑλοτόμιον τῆς Ἰδαίας ὕλης· ἐνταῦθα γὰρ διατίθενται
κατάγοντες τοῖς δεομένοις. εἶτ´ Ἄστυρα, κώμη καὶ ἄλσος
τῆς Ἀστυρηνῆς Ἀρτέμιδος ἅγιον. πλησίον δ´ εὐθὺς τὸ
Ἀδραμύττιον, Ἀθηναίων ἄποικος πόλις ἔχουσα καὶ λιμένα
καὶ ναύσταθμον· ἔξω δὲ τοῦ κόλπου καὶ τῆς Πυρρᾶς ἄκρας
ἥ τε Κισθήνη ἐστὶ πόλις ἔρημος ἔχουσα
λιμένα. ὑπὲρ αὐτῆς δ´ ἐν τῇ μεσογαίᾳ τό τε τοῦ χαλκοῦ
μέταλλον καὶ Περπερηνὴ καὶ Τράριον καὶ ἄλλαι τοιαῦται κατοικίαι.
ἐν δὲ τῇ παραλίᾳ τῇ ἐφεξῆς αἱ τῶν
Μιτυληναίων κῶμαι Κορυφαντίς τε καὶ Ἡράκλεια, καὶ
μετὰ ταῦτα Ἄττεα, εἶτ´ Ἀταρνεὺς καὶ Πιτάνη καὶ αἱ
τοῦ Καΐκου ἐκβολαί· ταῦτα δ´ ἤδη τοῦ Ἐλαϊτῶν κόλπου· καὶ ἔστιν
ἐν τῇ περαίᾳ ἡ Ἐλαία καὶ ὁ λοιπὸς μέχρι
Κανῶν κόλπος. λέγωμεν δὲ ἀναλαβόντες περὶ τῶν καθ´
ἕκαστα πάλιν, εἴ τι παραλέλειπται μνήνης ἄξιον, καὶ
πρῶτον περὶ τῆς Σκήψεως.
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Traduction française :
[13a,51] 51. Sa partie maritime, c'est-à-dire tout ce que baigne la mer de Lesbos,
dépend actuellement du territoire des Assiens et des Gargaréens, et se
trouve avoir pour ceinture l'Antandrie, la Cébrénie, la Néandrie et
l'Hamaxitie. La Néandrie s'étend juste au-dessus d'Hamaxitos, en deçà du
Lectum, comme cette ville, mais plus avant dans les terres et plus près
d'Ilion, puisqu'elle n'en est plus qu'à 130 stades. Puis la Cébrénie
s'étend au-dessus de la Néandrie, et la Dardanie à son tour au-dessus de
la Cébrénie jusqu'à Palaescepsis, de manière à comprendre Scepsis
elle-même. Quant à Antandros, qu'Alcée qualifie expressément de ville des
Lélèges : «Et d'abord Antandros, cette cité des Lélèges»,
Démétrius se borne à la ranger au nombre des villes limitrophes du
territoire Lélège, mais cela équivaut, ce semble, à l'avoir rejetée en
dedans du territoire cilicien, car, d'après leur situation sur le versant
méridional de l'Ida, les Ciliciens peuvent bien être considérés comme les
plus proches voisins des Lélèges : disons seulement que leur territoire
était plus bas, se rapprochant davantage du golfe d'Adramyttium. Après le
Lectum, on rencontre successivement Polymédium, petite localité à 40
stades dudit promontoire ; 80 stades plus loin et un peu au-dessus de la
mer, Assos ; puis, à 140 stades d'Assos, Gargara. Cette dernière ville est
située sur la pointe qui forme le golfe proprement dit. A la vérité, on
désigne quelquefois sous ce même nom de golfe d'Adramyttium tout
l'enfoncement entre le Lectum et les Cana, y compris le golfe Elaïtique,
mais cette dénomination s'applique plus particulièrement au golfe formé
d'un côté par la pointe sur laquelle est bâtie Gargara, et de l'autre par
la pointe de Pyrrha que couronne de même un Aphrodisium, golfe dont
l'ouverture, représentée par le trajet d'une pointe à l'autre, peut avoir
120 stades de largeur. En dedans de ce golfe, on rencontre d'abord
Antandros au pied d'une montagne que les gens du pays nomment
l'Alexandria, parce qu'ils croient qu'elle fut le théâtre du jugement de
Pâris entre les trois déesses. Vient ensuite Aspanée, qu'on peut appeler
le chantier des forêts de l'Ida, car c'est sur ce point qu'on dirige tout
le bois abattu, pour l'y ranger et le débiter au fur et à mesure de la
demande ; puis le bourg d'Astyra avec l'enclos sacré de Diane Astyrène ;
et, immédiatement après Astyra, la ville d'Adramyttium, colonie
athénienne, pourvue d'un port et d'un arsenal maritime. Une fois hors du
golfe, après qu'on a doublé la pointe de Pyrrha, on atteint vite le port
de Cisthène et l'emplacement d'une ville qui portait le même nom, mais qui
est aujourd'hui complétement déserte. Juste au-dessus, dans l'intérieur,
on signale, outre la fameuse mine de cuivre, Perpéréné, Trarium et
d'autres localités d'aussi mince importance. Puis, en continuant à ranger
la côte, on reconnaît successivement les bourgs des Mityléniens,
Coryphantis et Héraclée, suivis d'Attée, d'Atarnée, de Pitané et des
bouches du Caïcus, tous points compris déjà dans l'intérieur du golfe
Elaïtique. De l'autre côté du Caïcus, maintenant, on aperçoit Elea et l'on
voit le reste de la côte du golfe se dérouler jusqu'au cap Cane.
Mais reprenons chaque localité en particulier et notons ce que nous
pouvons avoir omis d'intéressant en commençant par Scepsis.
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