Texte grec :
[13a,50] Εἴρηται δὲ περὶ αὐτῶν καὶ πρότερον· καὶ νῦν δὲ
προσληπτέον ὅτι Πήδασόν τινα λέγει πόλιν αὐτῶν ὑπὸ
Ἄλτῃ τεταγμένην „Ἄλτεω, ὃς Λελέγεσσι φιλοπτολέμοισιν
ἀνάσσει, Πήδασον αἰπήεσσαν ἔχων ἐπὶ Σατνιόεντι.“
καὶ νῦν ὁ τόπος δείκνυται τῆς πόλεως ἔρημος.
γράφουσι δέ τινες οὐκ εὖ „ὑπὸ Σατνιόεντι,“ ὡς ὑπὸ
ὄρει Σατνιόεντι κειμένης τῆς πόλεως· οὐδὲν δ´ ἐστὶν
ὄρος ἐνταῦθα Σατνιόεις προσαγορευόμενον, ἀλλὰ ποταμὸς
ἐφ´ ᾧ ἵδρυται ἡ πόλις· νῦν δ´ ἐστὶν ἐρήμη. ὀνομάζει
δὲ τὸν ποταμὸν ὁ ποιητής· „Σάτνιον οὔτασε
„δουρὶ Οἰνοπίδην, ὃν ἄρα νύμφη τέκε Νηὶς ἀμύμων
„Οἴνοπι βουκολέοντι παρ´ ὄχθαις Σατνιόεντος“ καὶ πάλιν
„ναῖε δὲ Σατνιόεντος ἐυρρείταο παρ´ ὄχθαις Πήδασον
αἰπεινήν.“ Σατνιόεντα δ´ ὕστερον εἶπον, οἱ δὲ
Σαφνιόεντα· ἔστι δὲ χείμαρρος μέγας· ἄξιον δὲ μνήμης πεποίηκεν
ὀνομάζων ὁ ποιητὴς αὐτόν. οὗτοι δ´ οἱ
τόποι συνεχεῖς εἰσι τῇ Δαρδανίᾳ καὶ τῇ Σκηψίᾳ, ὥσπερ
ἄλλη τις Δαρδανία, ταπεινοτέρα δέ.
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Traduction française :
[13a,50] 50. Nous avons ci-dessus parlé tout au long des Lélèges ; nous
n'ajouterons qu'un mot au sujet d'une de leurs villes, Pédase, qu'Homère
nous donne pour la résidence du roi Altée :
«D'Altée, qui règne sur les hardis Lélèges, et occupe sur le Satnioïs la
citadelle élevée de Pédase» (Il. XXI, 86).
On peut voir, aujourd'hui encore, l'emplacement de ladite ville, mais
devenu complètement désert. C'est bien à tort que, dans ce passage
d'Homère, certains grammairiens ont admis la leçon g-upo g-Satnioenti, «sous
le Satnioïs», comme si la ville ou citadelle de Pédase eût été adossée à
une montagne appelée ainsi ; car il n'existe nulle part, dans le pays, de
montagne du nom de Satnioïs ; on n'y connaît sous ce nom qu'un fleuve qui
baignait le pied de la ville de Pédase, aujourd'hui déserte. Le poète
nomme ce fleuve en plus d'un endroit :
«(Ajax) d'un coup de sa lance blesse Satnius l'Enopide, que Naïs, belle
entre toutes les nymphes, engendra d'Enops quand celui-ci faisait paître
sur les rives du Satnioïs les troupeaux de son père » (Il. XIV, 443);
et ailleurs :
«Sur les rives du Satnioïs aux eaux vives et limpides se dresse comme un
pic la ville de Pédase : c'est là qu'habitait ( Elatus)» (Il. VI, 34).
Plus tard le nom de ce cours d'eau s'est altéré, et le Satnioïs n'est plus
appelé que le Saphnioïs. Ce n'est qu'un fort torrent, mais le poète l'a
rendu à tout jamais illustre en le mentionnant dans ses vers. Tout ce
canton confine à la Dardanie et à la Scepsie, et constitue en quelque
sorte une seconde Dardanie, plus basse seulement que la première.
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