Texte grec :
[13a,4] Τῶν Αἰολέων τοίνυν καθ´ ὅλην σκεδασθέντων
τὴν χώραν, ἣν ἔφαμεν ὑπὸ τοῦ ποιητοῦ λέγεσθαι Τρωικήν,
οἱ ὕστερον οἱ μὲν πᾶσαν Αἰολίδα προσαγορεύουσιν οἱ δὲ μέρος,
καὶ Τροίαν οἱ μὲν ὅλην οἱ δὲ μέρος
αὐτῆς, οὐδὲν ὅλως ἀλλήλοις ὁμολογοῦντες. εὐθὺς γὰρ
ἐπὶ τῶν κατὰ τὴν Προποντίδα τόπων ὁ μὲν Ὅμηρος ἀπὸ
Αἰσήπου τὴν ἀρχὴν ποιεῖται τῆς Τρῳάδος, Εὔδοξος
δὲ ἀπὸ Πριάπου καὶ Ἀρτάκης τοῦ ἐν τῇ Κυζικηνῶν
νήσῳ χωρίου ἀνταίροντος τῷ Πριάπῳ, συστέλλων ἐπ´
ἔλαττον τοὺς ὅρους, Δαμάστης δ´ ἔτι μᾶλλον συστέλλει
ἀπὸ Παρίου· καὶ γὰρ οὗτος μὲν ἕως Λεκτοῦ προάγει,
ἄλλοι δ´ ἄλλως· Χάρων δ´ ὁ Λαμψακηνὸς τριακοσίους
ἄλλους ἀφαιρεῖ σταδίους, ἀπὸ Πρακτίου ἀρχόμενος
(τοσοῦτοι γάρ εἰσιν ἀπὸ Παρίου εἰς Πράκτιον), ἕως
μέντοι Ἀτραμυττίου πρόεισι· Σκύλαξ δὲ ὁ Καρυανδεὺς
ἀπὸ Ἀβύδου ἄρχεται· ὁμοίως δὲ τὴν Αἰολίδα Ἔφορος μὲν λέγει
ἀπὸ Ἀβύδου μέχρι Κύμης, ἄλλοι δ´ ἄλλως.
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Traduction française :
[13a,4] 4. Déroutés naturellement par cette dissémination de la nation aeolienne
dans toute l'étendue de la contrée qu'Homère appelle, avons-nous dit, le
Pays des Troyens, les écrivains postérieurs à Homère donnent le nom
d'Aeolide tantôt à l'ensemble, tantôt à une partie seulement de cette
contrée ; et le nom de Troade pareillement, tantôt à cette contrée tout
entière, tantôt à une partie seulement, les limites assignées à cette
partie variant, qui plus est, du tout au tout d'un auteur à l'autre. Car,
tandis qu'Homère faisait commencer la Troade, sur le littoral de la
Propontide, dès l'embouchure de l'Aesépus, Eudoxe ne la fait plus partir
que de Priapus et de la petite localité d'Artacé, sise dans l'île de
Cyzique, juste en face de Priapus, resserrant par là sensiblement ses
limites, que Damastès resserre encore davantage, puisqu'il fait commencer
la Troade à Parium seulement, sans la prolonger, comme d'autres ont fait,
au delà du promontoire Lectum. Avec Charon de Lampsaque, la Troade perd
encore trois cents stades, car cet auteur ne la fait plus partir que du
fleuve Practius, et c'est exactement trois cents stades que l'on compte
entre Parium et le Practius ; mais au moins porte-t-il la limite opposée
jusqu'à Adramyttium. Enfin, pour Scylax de Caryande, la Troade ne commence
plus qu'à Abydos. Et la même diversité s'observe en ce qui concerne
l'Aeolide, qu'Ephore, par exemple, fera partir d'Abydos et prolongera
jusqu'à Cymé, tandis que d'autres auteurs lui assignent des limites très
différentes.
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