Texte grec :
[13a,40] Λέγουσι δ´ οἱ νῦν Ἰλιεῖς καὶ τοῦτο ὡς οὐδὲ τελέως
ἠφανίσθαι συνέβαινεν τὴν πόλιν κατὰ τὴν ἅλωσιν ὑπὸ
τῶν Ἀχαιῶν, οὐδ´ ἐξελείφθη οὐδέποτε. αἱ γοῦν Λοκρίδες παρθένοι μικρὸν
ὕστερον ἀρξάμεναι ἐπέμποντο
κατ´ ἔτος· καὶ ταῦτα δ´ οὐχ Ὁμηρικά· οὐδὲ γὰρ τῆς
Κασάνδρας φθορὰν οἶδεν Ὅμηρος, ἀλλ´ ὅτι μὲν παρθένος ἦν
ὑπ´ ἐκεῖνον τὸν χρόνον λέγει „πέφνε γὰρ
„Ὀθρυονῆα, Καβησόθεν ἔνδον ἐόντα, ὅς ῥα νέον πτο„λέμοιο μετὰ κλέος
εἰληλούθει. ᾔτεε δὲ Πριάμοιο θυ„γατρῶν εἶδος ἀρίστην, Κασσάνδρην, ἀνάεδνον.“ βίας δὲ οὐδὲ μέμνηται, οὐδ´ ὅτι ἡ φθορὰ τοῦ Αἴαντος ἐν τῇ
ναυαγίᾳ κατὰ μῆνιν Ἀθηνᾶς συνέβη ἢ κατὰ τοιαύτην
αἰτίαν, ἀλλ´ ἀπεχθανόμενον μὲν τῇ Ἀθηνᾷ κατὰ τὸ
κοινὸν εἴρηκεν (ἁπάντων γὰρ εἰς τὸ ἱερὸν ἀσεβησάντων ἅπασιν
ἐμήνιεν), ἀπολέσθαι δὲ ὑπὸ Ποσειδῶνος
μεγαλορρημονήσαντα· τὰς δὲ Λοκρίδας πεμφθῆναι
Περσῶν ἤδη κρατούντων συνέβη.
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Traduction française :
[13a,40] 40. Les habitants de la Nouvelle Ilion prétendent bien encore que la prise
de Troie par les Grecs ne fut pas suivie de la destruction totale de la
ville, et que celle-ci ne fut même jamais complètement abandonnée, puisque
l'envoi annuel à Ilion de {deux} vierges locriennes commença presque tout
de suite. Malheureusement cette dernière tradition n'a rien d'homérique.
Homère n'a rien su du viol de Cassandre ; il indique bien qu'elle était
restée vierge jusque dans les derniers temps du siège, lorsqu'il dit :
«Le héros (Idoménée) immole ensuite Othryonée qui, à peine arrivé de
Cabesus pour chercher la gloire dans les combats, avait demandé à Priam
d'épouser Cassandre, la plus belle de ses filles, et de l'épouser sans dot» (Il. XIII, 363),
mais nulle part il n'a mentionné l'attentat d'Ajax sur sa personne, non
plus que la tradition qui fait périr ce héros dans un naufrage par suite
du courroux de Minerve ou de toute cause analogue, il se borne à dire en
thèse générale qu'Ajax était odieux à la déesse (odieux, ni plus ni moins
que les autres Grecs qui, ayant participé tous à la profanation de son
temple, se trouvaient confondus par elle sans exception dans un même
sentiment de haine), et il le montre succombant sous les coups de Neptune,
victime uniquement de sa jactance. Ajoutons qu'il est avéré que, lorsque
l'envoi des vierges locriennes commença, les Perses occupaient déjà la Troade.
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