Texte grec :
[13a,34] Ἀπὸ δὲ τῆς κατὰ {τούτους} τοὺς τόπους Ἰδαίας
ὀρεινῆς δύο φησὶν ἀγκῶνας ἐκτείνεσθαι πρὸς θάλατταν,
τὸν μὲν εὐθὺ Ῥοιτείου τὸν δὲ Σιγείου, ποιοῦντας
ἐξ ἀμφοῖν γραμμὴν ἡμικυκλιώδη· τελευτᾶν δ´ ἐν τῷ
πεδίῳ, τοσοῦτον ἀπέχοντας τῆς θαλάττης ὅσον τὸ νῦν
Ἴλιον. τοῦτο μὲν δὴ μεταξὺ τῆς τελευτῆς τῶν λεχθέντων ἀγκώνων εἶναι,
τὸ δὲ παλαιὸν κτίσμα μεταξὺ τῆς
ἀρχῆς· ἀπολαμβάνεσθαι δ´ ἐντὸς τό τε Σιμοείσιον πεδίον δι´ οὗ ὁ Σιμόεις
φέρεται, καὶ τὸ Σκαμάνδριον δι´
οὗ Σκάμανδρος ῥεῖ. τοῦτο δὲ καὶ ἰδίως Τρωικὸν λέγεται,
καὶ τοὺς πλείστους ἀγῶνας ὁ ποιητὴς ἐνταῦθα
ἀποδίδωσι· πλατύτερον γάρ ἐστι, καὶ τοὺς ὀνομαζομένους
τόπους ἐνταῦθα δεικνυμένους ὁρῶμεν, τὸν
ἐρινεόν, τὸν τοῦ Αἰσυήτου τάφον, τὴν Βατίειαν, τὸ
τοῦ Ἴλου σῆμα. οἱ δὲ ποταμοὶ ὅ τε Σκάμανδρος καὶ ὁ
Σιμόεις, ὁ μὲν τῷ Σιγείῳ πλησιάσας ὁ δὲ τῷ Ῥοιτείῳ,
μικρὸν ἔμπροσθεν τοῦ νῦν Ἰλίου συμβάλλουσιν, εἶτ´
ἐπὶ τὸ Σίγειον ἐκδιδόασι καὶ ποιοῦσι τὴν στομαλίμνην
καλουμένην. διείργει δ´ ἑκάτερον τῶν λεχθέντων πεδίων ἀπὸ θατέρου
μέγας τις αὐχὴν τῶν εἰρημένων
ἀγκώνων ἐπ´ εὐθείας, ἀπὸ τοῦ νῦν Ἰλίου τὴν ἀρχὴν
ἔχων συμφυὴς αὐτῷ, τεινόμενος δ´ ἕως τῆς Κεβρηνίας καὶ ἀποτελῶν
τὸ Ε γράμμα πρὸς τοὺς ἑκατέρωθεν ἀγκῶνας.
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Traduction française :
[13a,34] 34. Suivant le même auteur, des parties du mont Ida qui avoisinent la
Cébrénie se détachent deux bras {ou contre-forts}, qui descendent vers la
mer, l'un droit sur Rhoetéum, et l'autre sur Sigée, en décrivant ensemble
comme une demi-circonférence, vu qu'ils se terminent l'un et l'autre dans
la plaine à la même distance de la mer où est la Nouvelle Ilion et que
celle-ci est située juste à égale distance des extrémités de ces deux
bras, tandis que l'Ancienne occupait l'intersection de leurs deux points
de départ. Démétrius ajoute que cette demi-circonférence circonscrit à la
fois la plaine Simoïsienne où coule le Simoïs, et la Scamandrienne que le
Scamandre arrose. Or cette dernière plaine représente proprement la plaine
de Troie, théâtre des principaux combats chantés par Homère : d'abord elle
est plus large que l'autre, puis nous y retrouvons encore aujourd'hui la
plupart des lieux mentionnés dans l'Iliade, l'Erinée, par exemple, et le
tombeau d'Aesyétès, Batiéa et le monument d'Ilus. Quant au Scamandre et au
Simoïs, après avoir fait mine de s'approcher l'un de Sigée, l'autre de
Rhoetéum, ils unissent leurs eaux un peu en avant de la Nouvelle Ilion et
vont déboucher dans la mer près de Sigée, en formant le Stomalimné. Les
deux plaines Scamandrienne et Simoïsienne sont séparées l'une de l'autre
par une longue arête montagneuse, s'étendant perpendiculairement au point
d'intersection des deux bras de l'Ida, depuis la Nouvelle Ilion qui semble
faire corps avec elle jusqu'à la Cébrénie, et figurant avec les deux mêmes
bras exactement la lettre E.
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