HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XIII-1

οἰκείως



Texte grec :

[13a,35] Ὑπὲρ δὲ τούτου μικρὸν ἡ τῶν Ἰλιέων κώμη ἐστίν, ἐν ᾗ νομίζεται τὸ παλαιὸν Ἴλιον ἱδρῦσθαι πρότερον, τριάκοντα σταδίους διέχον ἀπὸ τῆς νῦν πόλεως. ὑπὲρ δὲ τῆς Ἰλιέων κώμης δέκα σταδίοις ἐστὶν ἡ Καλλικολώνη, λόφος τις, παρ´ ὃν ὁ Σιμόεις ῥεῖ πενταστάδιον διέχων· γίνεται οὖν εὔλογον πρῶτον μὲν τὸ ἐπὶ τοῦ Ἄρεος „ὦρτο δ´ Ἄρης ἑτέρωθεν ἐρεμνῇ λαίλαπι ἶσος, „ὀξὺ κατ´ ἀκροτάτης πόλιος Τρώεσσι κελεύων, ἄλλοτε „πὰρ Σιμόεντι θέων ἐπὶ Καλλικολώνῃ.“ τῆς γὰρ μάχης ἐπὶ τῷ Σκαμανδρίῳ πεδίῳ συντελουμένης πιθανῶς ἂν ὁ Ἄρης ἄλλοτε μὲν τὴν ἐγκέλευσιν ἀπὸ τῆς ἀκροπόλεως ποιοῖτο, ἄλλοτε δ´ ἐκ τῶν πλησίον τόπων τοῦ τε Σιμόεντος καὶ τῆς Καλλικολώνης, μέχρι οὗ εἰκὸς καὶ τὴν μάχην παρατετάσθαι· τετταράκοντα δὲ σταδίους διεχούσης τῆς Καλλικολώνης ἀπὸ τοῦ νῦν Ἰλίου, τί χρήσιμον ἐπὶ τοσοῦτον μεταλαμβάνεσθαι τοὺς τόπους ἐφ´ ὅσον ἡ διάταξις οὐ διέτεινε; τό τε „πρὸς Θύμ„βρης δ´ ἔλαχον Λύκιοι“ οἰκειότερόν ἐστι τῷ παλαιῷ κτίσματι· πλησίον γάρ ἐστι τὸ πεδίον ἡ Θύμβρα καὶ ὁ δι´ αὐτοῦ ῥέων ποταμὸς Θύμβριος, ἐμβάλλων εἰς τὸν Σκάμανδρον κατὰ τὸ Θυμβραίου Ἀπόλλωνος ἱερόν, τοῦ δὲ νῦν Ἰλίου καὶ πεντήκοντα σταδίους διέχει. ὅ τε ἐρινεός, τραχύς τις τόπος καὶ ἐρινεώδης, τῷ μὲν ἀρχαίῳ κτίσματι ὑποπέπτωκεν, ὥστε τὸ „λαὸν δὲ στῆσον „παρ´ ἐρινεόν, ἔνθα μάλιστα ἀμβατός ἐστι πόλις καὶ „ἐπίδρομον ἔπλετο τεῖχος“ οἰκείως ἂν λέγοι ἡ Ἀνδρομάχη· τῆς δὲ νῦν πόλεως πάμπολυ ἀφέστηκε· καὶ ὁ φηγὸς δὲ μικρὸν κατωτέρω ἐστὶ τοῦ ἐρινεοῦ, ἐφ´ οὗ φησιν ὁ Ἀχιλλεύς „ὄφρα δ´ ἐγὼ μετ´ Ἀχαιοῖσιν πολέμιζον, „οὐκ ἐθέλεσκε μάχην ἀπὸ τείχεος ὀρνύμεν Ἕκτωρ, ἀλλ´ „ὅσον ἐς Σκαιάς τε πύλας καὶ φηγὸν ἵκανεν.“

Traduction française :

[13a,35] 35. Un peu au-dessus est l'Iliéôn-Comé ou bourg des Iliéens, qui occupe, à ce qu'on croit, l'emplacement de l'Ancienne Ilion et qui se trouve être distant de 30 stades de l'Ilion moderne. A 10 stades au-dessus de l'Iliéôn-Comé, on atteint Calli-Coloné, monticule pouvant avoir 5 stades de tour et dont le Simoïs baigne le pied. Cette disposition des lieux rend compte de la façon la plus satisfaisante de plusieurs passages {de l'Iliade}, de celui-ci d'abord qui se rapporte au dieu Mars : «D'autre part, déchaîné comme le sombre ouragan, il encourageait les Troyens, tantôt criant de sa voix perçante du point le plus élevé de la citadelle, tantôt courant tout le long du Simoïs, sur la crête du Calli-Coloné» (Il. XX, 51). Et en effet, le combat, se livrant dans la plaine du Scamandre, le poète a pu, sans invraisemblance, nous montrer Mars excitant les Troyens, tantôt du sommet de l'acropole, tantôt d'autres stations aux environs de la ville, telles que les bords du Simoïs et la crête du Calli-Coloné, jusqu'où le combat apparemment pouvait s'étendre, tandis qu'avec la distance de 40 stades, qui sépare le Calli-Coloné de la Nouvelle Ilion, on se demande à quoi bon avoir fait passer le dieu alternativement du sommet de l'acropole à d'autres points tellement éloignés, qu'il est évident que les combattants n'auraient pu y atteindre. Cet autre détail {de l'Iliade} : «Du côté de Thymbré est le campement échu aux soldats lyciens» (Il. X, 430), convient également mieux au site de l'Ancienne Ilion, site notoirement très rapproché de la plaine de Thymbra et du cours même du Thymbrius, qui au bout de la plaine, tout près du temple d'Apollon Thymbréen, se jette dans le Scamandre, tandis que la même plaine est éloignée de la Nouvelle Ilion au moins de 50 stades. Ajoutons qu'Erinée, lieu âpre, couvert uniquement de figuiers sauvages, est situé de même au-dessous d'{Iliéôn-Comé}, emplacement, avons-nous dit, de l'Ancienne Ilion, ce qui s'adapte au mieux aux paroles d'Andromaque : «Range tes troupes tout auprès d'Erinée, car c'est de ce côté que la ville est le plus accessible et son enceinte le plus menacée d'un assaut» (Il. VI, 433), mais implique en même temps un bien grand éloignement du site de la Nouvelle Ilion. Enfin où peut-on mieux placer qu'à une petite distance au-dessous d'Erinée le Hêtre dont parle Achille dans cet autre passage : «Tant que je combattis mêlé aux autres Grecs, Hector refusa d'engager le combat loin des remparts d'Ilion ; dès les portes Scées, il s'arrêtait et ne dépassait pas l'abri du Hêtre» (Il. IX, 352).





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Dernière mise à jour : 12/03/2009