HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XIII-1



Texte grec :

[13a,32] Ἔστι δὲ τὸ μῆκος τῆς παραλίας ταύτης ἀπὸ τοῦ Ῥοιτείου μέχρι Σιγείου καὶ τοῦ Ἀχιλλέως μνήματος εὐθυπλοούντων ἑξήκοντα σταδίων· ὑποπέπτωκε δὲ τῷ Ἰλίῳ πᾶσα, τῷ μὲν νῦν κατὰ τὸν Ἀχαιῶν λιμένα ὅσον δώδεκα σταδίους διέχουσα, τῷ δὲ προτέρῳ τριάκοντα ἄλλοις σταδίοις ἀνωτέρῳ κατὰ τὸ πρὸς τὴν Ἴδην μέρος. τοῦ μὲν οὖν Ἀχιλλέως καὶ ἱερόν ἐστι καὶ μνῆμα πρὸς τῷ Σιγείῳ, Πατρόκλου δὲ καὶ Ἀντιλόχου μνήματα, καὶ ἐναγίζουσιν οἱ Ἰλιεῖς πᾶσι καὶ τούτοις καὶ τῷ Αἴαντι. Ἡρακλέα δ´ οὐ τιμῶσιν αἰτιώμενοι τὴν ὑπ´ αὐτοῦ πόρθησιν. ἀλλ´ ἐκεῖνος μέν, φαίη τις ἄν, οὕτως ἐπόρθησεν ὥστ´ ἀπολιπεῖν τοῖς ὕστερον ἐκπορθήσουσι κεκακωμένην μέν, πόλιν δέ· διὸ καὶ οὕτως εἴρηκεν ποιητής „Ἰλίου ἐξαλάπαξε πόλιν, χήρωσε δ´ „ἀγυιάς.“ ἡ γὰρ χηρεία λειπανδρία τίς ἐστιν, οὐκ ἀφανισμὸς τέλειος· οὗτοι δ´ ἠφάνισαν τελέως, οἷς ἐναγίζειν ἀξιοῦσι καὶ τιμᾶν ὡς θεούς· εἰ μὴ τοῦτ´ αἰτιάσαιντο διότι οὗτοι μὲν δίκαιον πόλεμον ἐξήνεγκαν, ἐκεῖνος δὲ ἄδικον „ἕνεχ´ ἵππων Λαομέδοντος.“ πρὸς τοῦτο δὲ πάλιν ἀντιτίθεται μῦθος· οὐ γὰρ ἕνεκα ἵππων, ἀλλὰ μισθοῦ ὑπὲρ τῆς Ἡσιόνης καὶ τοῦ κήτους. ἀλλ´ ἐάσωμεν ταῦτα· εἰς γὰρ μύθων ἀνασκευὰς ἐκπίπτει· τάχα δὲ λανθάνουσί τινες ἡμᾶς αἰτίαι πιστότεραι δι´ ἃς τοῖς Ἰλιεῦσιν ἐπῆλθε τοὺς μὲν τιμᾶν τοὺς δὲ μή. ἔοικε δὲ ποιητὴς μικρὰν ἀποφαίνειν τὴν πόλιν ἐν τῷ περὶ Ἡρακλέους λόγῳ, εἴπερ „ἓξ οἴῃς σὺν νηυσὶ „καὶ ἀνδράσι παυροτέροισιν Ἰλίου ἐξαλάπαξε πόλιν.“ καὶ φαίνεται Πρίαμος τῷ τοιούτῳ λόγῳ μέγας ἐκ μικροῦ γεγονὼς καὶ βασιλεὺς βασιλέων, ὡς ἔφαμεν. μικρὸν δὲ προελθοῦσιν ἀπὸ τῆς παραλίας ταύτης ἐστὶ τὸ Ἀχαίιον ἤδη τῆς Τενεδίων περαίας ὑπάρχον.

Traduction française :

[13a,32] 32. Cette partie de la côte, depuis Rhoetéum jusqu'au cap Sigée et jusqu'au tombeau d'Achille, mesure 60 stades en ligne droite. Elle s'étend exactement au-dessous d'Ilion, tant de la Nouvelle Ilion (dont elle n'est distante, au port des Achéens, que de 12 stades environ) que de l'Ilium Vetus, dont 30 stades de plus la séparent, 30 stades à faire en montant dans la direction de l'Ida. Achille a son temple et son tombeau auprès de Sigée, qu'avoisinent également les tombeaux de Patrocle et d'Antiloque. Ces trois héros, ainsi qu'Ajax, sont l'objet d'un véritable culte de la part des Iliéens, qui, en revanche, ne rendent nul honneur à Hercule, lui reprochant le sac de leur ville. Ne pourrait-on pas cependant prendre contre eux la défense d'Hercule et leur dire que, s'il a saccagé Ilion, il a laissé du moins quelque chose à faire aux dévastateurs futurs, la ville étant sortie de ses mains, très maltraitée, il est vrai, mais encore à l'état de ville, comme Homère l'atteste expressément, quand il rappelle que «d'Ilion il dévasta l'enceinte et laissa les rues veuves de leurs habitants» (Il. V, 642). Cette idée de veuvage n'implique en effet qu'une perte d'hommes et nullement l'anéantissement de la ville elle-même, tandis qu'elle fut littéralement anéantie par ces autres héros que les Iliéens se plaisent à honorer de leurs pieux hommages et à adorer comme des dieux. Peut-être bien qu'aussi les Iliéens s'excuseraient en disant que ces derniers faisaient à Troie une guerre juste et Hercule, au contraire, une guerre injuste, dans le but uniquement de se rendre maître des coursiers de Laomédon. Mais à cela même il serait facile d'opposer le témoignage de la Fable ; car, suivant la Fable, les coursiers de Laomédon ne furent pour rien dans les violences d'Hercule, dont le seul motif fut le déni qui lui fut fait de la récompense solennellement promise à l'occasion d'Hésione et du monstre marin. Au surplus laissons ces discussions, qui n'aboutiraient qu'à réfuter la Fable par la Fable elle-même, d'autant qu'il y a eu sans doute d'autres motifs à nous cachés, et beaucoup plus plausibles, pour décider ainsi les Iliéens à honorer certains héros et à en négliger d'autres. Homère, d'ailleurs, nous donne une pauvre idée de l'importance et de l'étendue d'Ilion, dans ce passage relatif à Hercule, puisque, «avec six vaisseaux seulement et un très petit nombre de compagnons, Hercule put dévaster toute la cité d'Ilion» (Il. V, 641). En revanche le même témoignage rehausse singulièrement la gloire de Priam, puisqu'il nous le montre petit à ses débuts et grandissant ensuite rapidement, jusqu'à mériter, avons-nous dit d'être appelé «le roi des rois». Pour peu, maintenant, que l'on s'avance, le long de la mer, au delà des points que nous venons de décrire, on atteint Achadium, qui {n'appartient plus à la même côte}, mais qui dépend déjà de la portion du littoral correspondant à Ténédos.





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Dernière mise à jour : 12/03/2009