Texte grec :
[13a,21] Τῶν δὲ ποταμῶν τὸν μὲν Σελλήεντά φησιν ὁ ποιητὴς
πρὸς τῇ Ἀρίσβῃ ῥεῖν, εἴπερ ὁ Ἄσιος Ἀρίσβηθέν
τε ἧκε καὶ ποταμοῦ ἄπο Σελλήεντος· ὁ δὲ Πράκτιος
ποταμὸς μὲν ἔστι, πόλις δ´ οὐχ εὑρίσκεται, ὥς τινες
ἐνόμισαν· ῥεῖ δὲ καὶ οὗτος μεταξὺ Ἀβύδου καὶ Λαμψάκου· τὸ οὖν
„καὶ Πράκτιον ἀμφενέμοντο“ οὕτω
δεκτέον ὡς περὶ ποταμοῦ, καθάπερ κἀκεῖνα „οἵ τ´ ἄρα
„πὰρ ποταμὸν Κηφισὸν δῖον ἔναιον,“ καὶ „ἀμφί τε
„Παρθένιον ποταμὸν κλυτὰ ἔργ´ ἐνέμοντο.“ ἦν δὲ καὶ
ἐν Λέσβῳ πόλις Ἀρίσβα, ἧς τὴν χώραν ἔχουσι Μηθυμναῖοι· ἔστι δὲ καὶ ποταμὸς
Ἄρισβος ἐν Θρᾴκῃ, ὥσπερ εἴρηται, καὶ τούτου πλησίον οἱ Κεβρήνιοι Θρᾷκες. πολλαὶ δ´ ὁμωνυμίαι Θρᾳξὶ καὶ Τρωσίν, οἷον Σκαιοὶ Θρᾷκές τινες καὶ Σκαιὸς ποταμὸς καὶ Σκαιὸν τεῖχος καὶ ἐν Τροίᾳ Σκαιαὶ πύλαι· Ξάνθιοι Θρᾷκες, Ξάνθος ποταμὸς ἐν Τροίᾳ· Ἄρισβος ὁ ἐμβάλλων εἰς τὸν Ἕβρον,
Ἀρίσβη ἐν Τροίᾳ· Ῥῆσος ποταμὸς ἐν Τροίᾳ, Ῥῆσος δὲ
καὶ ὁ βασιλεὺς τῶν Θρᾳκῶν. ἔστι δὲ καὶ τῷ Ἀσίῳ ὁμώνυμος
ἕτερος παρὰ τῷ ποιητῇ Ἄσιος „ὃς μήτρως ἦν
„Ἕκτορος ἱπποδάμοιο, αὐτοκασίγνητος Ἑκάβης, υἱὸς
„δὲ Δύμαντος, ὃς Φρυγίην ναίεσκε ῥοῇς ἐπὶ Σαγγαρίοιο.“
|
|
Traduction française :
[13a,21] 21. En fait de fleuves, outre le Selléis, qu'il nous montre coulant près
d'Arisbé, lorsqu'il fait venir Asius d'Arisbé et des bords du Selléis,
Homère nomme aussi le Practius. Ce nom, en effet, ne peut être que celui
d'un fleuve, et d'un fleuve coulant, comme le Selléis, entre Abydos et
Lampsaque, puisque, en dépit de ce que certains auteurs ont pu dire, on ne
trouve nulle part de ville appelée ainsi : il faut donc entendre du
voisinage d'un fleuve la phrase g-kai g-Praktion g-amphenemonto, ni plus ni
moins que ces autres expressions :
«Et ceux qui habitaient auprès des bords du divin Céphise» (Il. II, 522),
«Et ceux qui cultivaient d'heureux champs dans le voisinage du fleuve
Parthénius» (Il. II, 854).
On connaît dans Lesbos une autre ville du nom d'Arisba dont le territoire
dépend aujourd'hui de Méthymne ; on connaît de même, en Thrace, un fleuve
Arisbus : il en a été parlé plus haut, et les Thraces Cébrènes habitent
dans son voisinage. Au surplus, on retrouve fréquemment les mêmes noms en
Thrace et en Troade : citons, par exemple, les Scaei, l'un des principaux
peuples de la Thrace, le fleuve Scaeus, le Scaeontichos ; et, en Troade,
les portes Scées ; de même, en regard des Thraces Xanthii, citons le
fleuve Xanthus de la Troade ; en regard de l'Arisbus, affluent de l'Hèbre,
la ville d'Arisbé en Troade ; en regard du fleuve Rhésus, qui passe près
de Troie, le fameux Rhésus, roi des Thraces. Asius d'Arisbé n'est pas non
plus le seul héros de ce nom que mentionne Homère : il parle d'un autre Asius,
«oncle maternel du bouillant Hector, frère germain d'Hécube et fils de Dymas,
lequel habitait en Phrygie, sur les bords mêmes du Sangarius» (Il. XVI, 717).
|
|