[12b,11] Συνέβη δέ, ἡνίκα πρῶτον Ῥωμαῖοι τὰ κατὰ τὴν Ἀσίαν διῴκουν νικήσαντες
Ἀντίοχον, καὶ φιλίας καὶ συμμαχίας ἐποιοῦντο πρός τε τὰ ἔθνη καὶ τοὺς βασιλέας, τοῖς μὲν
ἄλλοις βασιλεῦσιν αὐτοῖς καθ' ἑαυτοὺς δοθῆναι τὴν τιμὴν ταύτην, τῷ δὲ Καππάδοκι καὶ
αὐτῷ δὲ τῷ ἔθνει κοινῇ. Ἐκλιπόντος δὲ τοῦ βασιλικοῦ γένους οἱ μὲν Ῥωμαῖοι συνεχώρουν
αὐτοῖς αὐτονομεῖσθαι κατὰ τὴν συγκειμένην φιλίαν τε καὶ συμμαχίαν πρὸς τὸ ἔθνος, οἱ δὲ
πρεσβευσάμενοι τὴν μὲν ἐλευθερίαν παρῃτοῦντο ̔οὐ γὰρ δύνασθαι φέρειν αὐτὴν ἔφασαν̓,
βασιλέα δ' ἠξίουν αὐτοῖς ἀποδειχθῆναι. Οἱ δὲ θαυμάσαντες εἴ τινες οὕτως εἶεν ἀπειρηκότες
πρὸς τὴν ἐλευθερίαν . . . ἐπέτρεψαν δ' οὖν αὐτοῖς ἐξ ἑαυτῶν ἑλέσθαι κατὰ χειροτονίαν ὃν
ἂν βούλωνται· καὶ εἵλοντο Ἀριοβαρζάνην· εἰς τριγονίαν δὲ προελθόντος τοῦ γένους
ἐξέλιπε, κατεστάθη δ' ὁ Ἀρχέλαος οὐδὲν προσήκων αὐτοῖς Ἀντωνίου καταστήσαντος.
Ταῦτα καὶ περὶ τῆς μεγάλης Καππαδοκίας· περὶ δὲ τῆς τραχείας Κιλικίας τῆς προστεθείσης
αὐτῇ βέλτιόν ἐστιν ἐν τῷ περὶ τῆς ὅλης Κιλικίας λόγῳ διελθεῖν.
| [12b,11] Quand les Romains, après la défaite d'Antiochus, commencèrent à prendre en
main la direction des affaires de l'Asie, on les vit conclure avec les peuples et les rois
différents traités d'amitié et d'alliance : mais tandis qu'en général cet honneur était un
hommage personnel rendu aux souverains, en Cappadoce il fut commun à la nation aussi
bien qu'à son roi ; et, comme la famille royale n'avait pas tardé à s'éteindre, les Romains,
eu égard au traité d'alliance et d'amitié contracté avec la nation elle-même, permirent à
celle-ci de se gouverner désormais d'après ses propres lois ; mais la Cappadoce ayant
député à Rome déclina l'autonomie qui lui était ainsi octroyée, s'avouant incapable de
supporter un pareil régime et demandant qu'on lui donnât un roi. Les Romains
s'étonnèrent qu'il y eût au monde des hommes dégoûtés à ce point de la liberté {...} ils
autorisèrent donc la nation cappadocienne à choisir dans son sein par voie d'élection tel
roi qu'elle voudrait. Ariobarzane fut élu ; mais parvenue à la troisième génération sa
famille s'éteignit à son tour. Archélaüs monta alors sur le trône, bien qu'il n'appartînt
aucunement au pays : c'était Antoine qui avait choisi et installé ce nouveau roi. - Voilà ce
que nous avions à dire de la Grande Cappadoce. Quant à la Cilicie Trachée, bien qu'elle
ait été, {comme nous l'avons dit plus haut,} annexée à la Cappadoce, le mieux sera de
n'en parler qu'en décrivant l'ensemble de la Cilicie.
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