HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XI-14

Chapitre 8

  Chapitre 8

[11m,8] Εἰσὶ δὲ καὶ λίμναι κατὰ τὴν Ἀρμενίαν μεγάλαι, μία μὲν Μαντιανή, Κυανῆ ἑρμηνευθεῖσα, μεγίστη, ὥς φασι, μετὰ τὴν Μαιῶτιν, ἁλμυροῦ ὕδατος, διήκουσα μέχρι τῆς Ἀτροπατίας, ἔχουσα καὶ ἁλοπήγια· δὲ Ἀρσηνή, ἣν καὶ Θωπῖτιν καλοῦσιν· ἔστι δὲ νιτρῖτις, τὰς δ' ἐσθῆτας ῥήττει καὶ διαξαίνει· διὰ δὲ τοῦτο καὶ ἄποτόν ἐστι τὸ ὕδωρ. Φέρεται δὲ δι' αὐτῆς Τίγρις ἀπὸ τῆς κατὰ τὸν Νιφάτην ὀρεινῆς ὁρμηθείς, ἄμικτον φυλάττων τὸ ῥεῦμα διὰ τὴν ὀξύτητα, ἀφ' οὗ καὶ τοὔνομα, Μήδων τίγριν καλούντων τὸ τόξευμα· καὶ οὗτος μὲν ἔχει πολυειδεῖς ἰχθῦς, οἱ δὲ λιμναῖοι ἑνὸς εἴδους εἰσί· κατὰ δὲ τὸν μυχὸν τῆς λίμνης εἰς βάραθρον ἐμπεσὼν ποταμὸς καὶ πολὺν τόπον ἐνεχθεὶς ὑπὸ γῆς ἀνατέλλει κατὰ τὴν Χαλωνῖτιν· ἐκεῖθεν δ' ἤδη πρὸς τὴν Ὦπιν καὶ τὸ τῆς Σεμιράμιδος καλούμενον διατείχισμα ἐκεῖνός τε καταφέρεται τοὺς Γορδυαίους ἐν δεξιᾷ ἀφεὶς καὶ τὴν Μεσοποταμίαν ὅλην, καὶ Εὐφράτης τοὐναντίον ἐν ἀριστερᾷ ἔχων τὴν αὐτὴν χώραν· πλησιάσαντες δὲ ἀλλήλοις καὶ ποιήσαντες τὴν Μεσοποταμίαν μὲν διὰ Σελευκείας φέρεται πρὸς τὸν Περσικὸν κόλπον, δὲ διὰ Βαβυλῶνος, καθάπερ εἴρηταί που ἐν τοῖς πρὸς Ἐρατοσθένην καὶ Ἵππαρχον λόγοις. [11m,8] Le pays contient aussi de grands lacs. Il y en a un, entre autres, appelé le lac Matiané (comme qui dirait le lac Cyané ou le lac Bleu), qui passe pour être, après le Palus Maeotis, le plus grand des lacs salés et qui s'étend jusqu'à la Médie Atropatène en formant sur ses bords d'importantes salines naturelles. Il y a encore le lac Arséné, ou, comme on l'appelle quelquefois, le lac Thopitis ; mais les eaux de ce lac sont chargées de nitre, et la même raison qui fait qu'elles sont excellentes pour enlever les taches et blanchir le linge fait qu'elles ne sont pas bonnes à boire. Le Tigre, à sa descente du mont Niphatès, traverse le lac Arséné, sans se mêler toutefois à ses eaux, grâce à l'extrême rapidité de son propre courant, circonstance à laquelle il doit son nom, car le mot tigris, dans la langue des Mèdes, équivaut à notre mot toxeuma et exprime l'action de bander l'arc et de lancer la flèche. Ajoutons que les eaux du Tigre nourrissent une grande variété de poissons, tandis que celles du lac n'en contiennent que d'une seule et même espèce. Parvenu à l'autre bout du lac, le Tigre se perd dans une espèce de gouffre, mais, après avoir coulé longtemps sous terre, il reparaît à l'entrée de la Chalonitide et se dirige alors vers Opis et le Mur de Sémiramis, en laissant à sa droite, avec la Gordyène, toute cette contrée que l'Euphrate de son côté laisse à sa gauche et que nous connaissons sous le nom de Mésopotamie. Après quoi, s'étant rapprochés l'un de l'autre et ayant achevé de former ensemble ladite Mésopotamie, le Tigre et l'Euphrate (le Tigre par Séleucie, l'Euphrate par Babylone) se portent vers le golfe Persique, ce que nous avons du reste exposé tout au long dans notre Relevé des erreurs d'Eratosthène et d'Hipparque.


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Dernière mise à jour : 5/02/2009