[11m,2] Ὁ γὰρ Εὐφράτης ἀπὸ τῆς βορείου πλευρᾶς τοῦ Ταύρου τὰς ἀρχὰς ἔχων τὸ μὲν πρῶτον ῥεῖ πρὸς δύσιν διὰ τῆς Ἀρμενίας, εἶτ' ἐπιστρέφει πρὸς νότον καὶ διακόπτει τὸν Ταῦρον μεταξὺ τῶν Ἀρμενίων τε καὶ Καππαδόκων καὶ Κομμαγηνῶν, ἐκπεσὼν δ' ἔξω καὶ γενόμενος κατὰ τὴν Συρίαν ἐπιστρέφει πρὸς χειμερινὰς ἀνατολὰς μέχρι Βαβυλῶνος καὶ ποιεῖ τὴν Μεσοποταμίαν πρὸς τὸν Τίγριν· ἀμφότεροι δὲ τελευτῶσιν εἰς τὸν Περσικὸν κόλπον. Τὰ μὲν δὴ κύκλῳ τοιαῦτα, ὀρεινὰ σχεδόν τι πάντα καὶ τραχέα πλὴν τῶν πρὸς τὴν Μηδίαν κεκλιμένων ὀλίγων. Πάλιν δὲ τοῦ λεχθέντος Ταύρου τὴν ἀρχὴν λαμβάνοντος ἀπὸ τῆς περαίας τῶν Κομμαγηνῶν καὶ τῶν Μελιτηνῶν ἣν ὁ Εὐφράτης ποιεῖ, Μάσιον μέν ἐστι τὸ ὑπερκείμενον ὄρος τῶν ἐν τῇ Μεσοποταμίᾳ Μυγδόνων ἐκ νότου, ἐν οἷς ἡ Νίσιβίς ἐστιν· ἐκ δὲ τῶν πρὸς ἄρκτον μερῶν ἡ Σωφηνὴ κεῖται μεταξὺ τοῦ τε Μασίου καὶ τοῦ Ἀντιταύρου. Οὗτος δ' ἀπὸ τοῦ Εὐφράτου καὶ τοῦ Ταύρου τὴν ἀρχὴν λαβὼν τελευτᾷ πρὸς τὰ ἑῷα τῆς Ἀρμενίας ἀπολαμβάνων μέσην τὴν Σωφηνήν, ἐκ θατέρου δὲ μέρους ἔχων τὴν Ἀκιλισηνὴν μεταξὺ ἱδρυμένην τοῦ Ταύρου τε καὶ τῆς τοῦ Εὐφράτου ποταμίας πρὶν ἢ κάμπτειν αὐτὴν ἐπὶ νότον. Βασίλειον δὲ τῆς Σωφηνῆς Καρκαθιόκερτα. Τοῦ δὲ Μασίου ὑπέρκειται πρὸς ἕω πολὺ κατὰ τὴν Γορδυηνὴν ὁ Νιφάτης, εἶθ' ὁ Ἄβος, ἀφ' οὗ καὶ ὁ Εὐφράτης ῥεῖ καὶ ὁ Ἀράξης, ὁ μὲν πρὸς δύσιν ὁ δὲ πρὸς ἀνατολάς· εἶθ' ὁ Νίβαρος μέχρι τῆς Μηδίας παρατείνει.
| [11m,2] L'Euphrate, en effet, qui prend sa source sur le côté septentrional du Taurus et qui se dirige d'abord au couchant pour traverser toute l'Arménie, se détourne ensuite au midi et franchit le Taurus par une brèche profonde qui sépare précisément l'Arménie de la Cappadoce et de la Commagène ; puis, une fois parvenu dans la région trans-taurique, en Syrie, il commence à décrire dans la direction du levant d'hiver un nouveau coude qui l'amène jusqu'à Babylone et pendant lequel il forme avec le Tigre ce qu'on a appelé la Mésopotamie ; après quoi, les deux fleuves vont se jeter dans le golfe Persique. Comme on le voit, à l'exception de la frontière relativement peu étendue qui borde la Médie, le pourtour de l'Arménie presque tout entier consiste en terrains âpres et montagneux. Dans le Taurus (notamment dans le Taurus proprement dit, lequel recommence de l'autre côté de l'Euphrate en face de la Commagène et de la Mélitène), le mont Masius forme une première chaîne dont le versant méridional domine la Mygdonie (c'est-à-dire le canton de la Mésopotamie où est Nisibe), tandis que son versant septentrional domine la Sophène, qui se trouve ainsi resserrée entre le Masius et l'Antitaurus. On nomme Antitaurus une autre chaîne qui part de l'Euphrate et du Taurus même pour aller finir vers l'extrémité orientale de l'Arménie, et qui, en même temps qu'elle forme avec le Masius cette vallée intermédiaire de la Sophène, domine par son autre versant toute l'Akilisène, laquelle se trouve à son tour comprise entre l'{Antitaurus} et la partie du cours de l'Euphrate qui précède immédiatement le coude décrit par ce fleuve dans la direction du midi. La ville royale de la Sophène, {disons-le en passant,} est Carcathiocerta.
Au-dessus du Masius, mais bien plus loin vers l'E., commence à son tour la chaîne du Niphatès qui longe la Gordyène ; puis au Niphatès succède l'Abus, autre chaîne des flancs de laquelle descendent à la fois et l'Euphrate et l'Araxe, le premier à l'O., le second à l'E. ; enfin une dernière chaîne, celle du Nibarus qui fait suite à l'Abus, se prolonge jusqu'à la Médie.
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