[11k,5] Τὸν δὲ διὰ τῆς Σογδιανῆς ῥέοντα ποταμὸν καλεῖ Πολυτίμητον Ἀριστόβουλος, τῶν Μακεδόνων {τοὔνομα} θεμένων, καθάπερ καὶ ἄλλα πολλὰ τὰ μὲν καινὰ ἔθεσαν τὰ δὲ παρωνόμασαν· ἄρδοντα δὲ τὴν χώραν ἐκπίπτειν εἰς ἔρημον καὶ ἀμμώδη γῆν καταπίνεσθαί τε εἰς τὴν ἄμμον, ὡς καὶ τὸν Ἄριον τὸν δι' Ἀρίων ῥέοντα. Τοῦ δὲ Ὤχου ποταμοῦ πλησίον ὀρύττοντας εὑρεῖν ἐλαίου πηγὴν λέγουσιν· εἰκὸς δέ, ὥσπερ νιτρώδη τινὰ καὶ στύφοντα ὑγρὰ καὶ ἀσφαλτώδη καὶ θειώδη διαρρεῖ τὴν γῆν, οὕτω καὶ λιπαρὰ εὑρίσκεσθαι, τὸ δὲ σπάνιον ποιεῖ τὴν παραδοξίαν. Ῥεῖν δὲ τὸν Ὦχον οἱ μὲν διὰ τῆς Βακτριανῆς φασιν οἱ δὲ παρ' αὐτήν, καὶ οἱ μὲν ἕτερον τοῦ Ὤξου μέχρι τῶν ἐκβολῶν νοτιώτερον ἐκείνου, ἀμφοτέρων δ' ἐν τῇ Ὑρκανίᾳ τὰς εἰς τὴν θάλατταν ὑπάρχειν ἐκρύσεις, οἱ δὲ κατ' ἀρχὰς μὲν ἕτερον συμβάλλειν δ' εἰς ἓν τὸ τοῦ Ὤξου ῥεῖθρον, πολλαχοῦ καὶ ἓξ καὶ ἑπτὰ σταδίων ἔχοντα τὸ πλάτος. Ὁ μέντοι Ἰαξάρτης ἀπ' ἀρχῆς μέχρι τέλους ἕτερός ἐστι τοῦ Ὤξου, καὶ εἰς μὲν τὴν αὐτὴν τελευτῶν θάλατταν, αἱ δ' ἐμβολαὶ διέχουσιν ἀλλήλων, ὥς φησι Πατροκλῆς, παρασάγγας ὡς ὀγδοήκοντα· τὸν δὲ παρασάγγην τὸν περσικὸν οἱ μὲν ἑξήκοντα σταδίων φασίν, οἱ δὲ τριάκοντα ἢ τετταράκοντα. Ἀναπλεόντων δ' ἡμῶν τὸν Νεῖλον ἄλλοτ' ἄλλοις μέτροις χρώμενοι τὰς σχοίνους ὠνόμαζον ἀπὸ πόλεως ἐπὶ πόλιν, ὥστε τὸν αὐτὸν τῶν σχοίνων ἀριθμὸν ἀλλαχοῦ μὲν μείζω παρέχειν πλοῦν ἀλλαχοῦ δὲ βραχύτερον· οὕτως ἐξ ἀρχῆς παραδεδομένον καὶ φυλαττόμενον μέχρι νῦν.
| [11k,5] Le fleuve qui traverse la Sogdiane porte, dans Aristobule, le nom de Polytimétos ; or, il est probable que ce sont les Macédoniens qui lui ont donné {ce nom}, conformément à leur habitude, attestée par maint autre exemple, de changer ou de traduire tant bien que mal les dénominations locales. Aristobule ajoute que ce fleuve, après avoir arrosé et fertilisé la Sogdiane, pénètre dans une contrée déserte et sablonneuse et va se perdre dans les sables, comme fait l'Arius au sortir de l'Arie. Dans le voisinage de l'Ochus, maintenant, les Macédoniens, à ce qu'on prétend, auraient en creusant découvert une source d'huile. Certes la chose en elle-même n'offre rien d'invraisemblable, car on conçoit que le sein de la terre puisse être sillonné par des fluides gras, comme il l'est par des fluides nitreux et alumineux, bitumineux et sulfureux ; malheureusement, il suffit qu'un fait soit rare pour qu'on le range aussitôt parmi les fables. {Du reste, tout ce qui concerne l'Ochus est aussi incertain}, car, parmi les auteurs qui ont parlé de ce fleuve, les uns veulent qu'il traverse toute la Bactriane, les autres qu'il en longe seulement la frontière ; les uns, qu'il forme un cours d'eau plus méridional que l'Oxus et entièrement distinct et indépendant de celui-ci, les deux fleuves débouchant alors séparément dans la Caspienne, en Hyrcanie ; les autres, qu'après avoir coulé d'abord distinct et séparé de l'Oxus, avec une largeur qui en maint endroit atteint jusqu'à six et sept stades, il finisse par s'unir à ce fleuve et par ne plus former avec lui qu'un seul et même courant. En revanche, il est notoire que l'Iaxarte demeure d'un bout à l'autre distinct et indépendant de l'Oxus, se jetant, comme lui, directement dans la Caspienne. Patrocle fixe même à quelque chose comme 80 parasanges la distance qui sépare l'une de l'autre les deux embouchures. Seulement, la parasange persique est diversement évaluée : les uns la font de 60 stades, les autres de 30, les autres de 40. C'est ainsi qu'en Egypte, pendant que nous remontions le Nil, nous constatâmes qu'on se servait pour nous indiquer les distances d'une ville à l'autre de schoenes de diverses grandeurs, de sorte qu'à un même nombre de schoenes correspondait ici un trajet plus long, là un trajet plus court, et cela en vertu de coutumes locales fort anciennes soigneusement conservées.
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