[11k,3] Τὸ μὲν οὖν παλαιὸν οὐ πολὺ διέφερον τοῖς βίοις καὶ τοῖς ἔθεσι τῶν νομάδων οἵ τε Σογδιανοὶ καὶ οἱ Βακτριανοί, μικρὸν δ' ὅμως ἡμερώτερα ἦν τὰ τῶν Βακτριανῶν, ἀλλὰ καὶ περὶ τούτων οὐ τὰ βέλτιστα λέγουσιν οἱ περὶ Ὀνησίκριτον· τοὺς γὰρ ἀπειρηκότας διὰ γῆρας ἢ νόσον ζῶντας παραβάλλεσθαι τρεφομένοις κυσὶν ἐπίτηδες πρὸς τοῦτο, οὓς ἐνταφιαστὰς καλεῖσθαι τῇ πατρῴᾳ γλώττῃ, καὶ ὁρᾶσθαι τὰ μὲν ἔξω τείχους τῆς μητροπόλεως τῶν Βάκτρων καθαρά, τῶν δ' ἐντὸς τὸ πλέον ὀστέων πλῆρες ἀνθρωπίνων· καταλῦσαι δὲ τὸν νόμον Ἀλέξανδρον. Τοιαῦτα δέ πως καὶ τὰ περὶ τοὺς Κασπίους ἱστοροῦσι· τοὺς γὰρ γονέας, ἐπειδὰν ὑπὲρ ἑβδομήκοντα ἔτη γεγονότες τυγχάνωσιν, ἐγκλεισθέντας λιμοκτονεῖσθαι. Τοῦτο μὲν οὖν ἀνεκτότερον καὶ τῷ Κείων νόμῳ παραπλήσιον καίπερ ὂν σκυθικόν, πολὺ μέντοι σκυθικώτερον τὸ τῶν Βακτριανῶν. Καὶ δὴ διαπορεῖν ἄξιον ἦν, ἡνίκα Ἀλέξανδρος τοιαῦτα κατελάμβανε τἀνταῦθα, τί χρὴ εἰπεῖν τὰ ἐπὶ τῶν πρώτων Περσῶν καὶ τῶν ἔτι πρότερον ἡγεμόνων ὁποῖα εἰκὸς ἦν παρ' αὐτοῖς νενομίσθαι.
| [11k,3] Anciennement, il n'y avait guère de différence, sous le rapport du genre de vie et de l'ensemble des moeurs et des coutumes, entre les Nomades, d'une part, et les Sogdiens et les Bactriens, de l'autre. Les Bactriens étaient bien au fond un peu plus civilisés, mais le portrait qu'Onésicrite nous a laissé d'eux n'est pas des plus flatteurs. On y voit, par exemple, que tous ceux d'entre eux qui, pour vieillesse ou pour maladie, étaient déclarés incurables, étaient jetés vivants en proie à des chiens dressés et entretenus exprès et qu'on appelait dans la langue du pays d'un mot qui équivaut à notre locution de fossoyeurs ou de croque-morts, et que, par suite de cet usage, tandis que les alentours de leur capitale n'offraient aux yeux aucun objet impur, presque tous les quartiers de l'intérieur n'étaient remplis que d'ossements humains. Au reste Onésicrite ajoutait qu'Alexandre avait eu soin d'abolir cette coutume. Les historiens, à la vérité, signalent un usage à peu près semblable chez les Caspii, lorsqu'ils nous montrent ce peuple jetant en prison et y laissant mourir de faim tous les grands parents passé l'âge de soixante-dix ans. Il semble pourtant que cet usage d'un peuple scythe soit moins odieux, se rapprochant en somme beaucoup de la fameuse loi des Céiens, tandis que l'usage bactrien a quelque chose de plus foncièrement scythique. Mais on comprend qu'en présence de semblables usages Alexandre ait été embarrassé pour se faire une idée de ce que pouvaient être les coutumes en vigueur dans le pays au temps des premiers rois perses et plus anciennement encore au temps des gouverneurs {assyriens}.
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