Texte grec :
[11h,7] Οἱ μὲν οὖν ἐν ταῖς νήσοις οὐκ ἔχοντες σπόριμα ῥιζοφαγοῦσι καὶ ἀγρίοις χρῶνται καρποῖς, ἀμπέχονται δὲ τοὺς τῶν δένδρων φλοιούς ̔οὐδὲ γὰρ βοσκήματα ἔχουσἰ, πίνουσι δὲ τὸν ἐκ τῶν δένδρων καρπὸν ἐκθλίβοντες· οἱ δ' ἐν τοῖς ἕλεσιν ἰχθυοφαγοῦσιν, ἀμπέχονται δὲ τὰ τῶν φωκῶν δέρματα τῶν ἐκ θαλάττης ἀνατρεχουσῶν· οἱ δ' ὄρειοι τοῖς ἀγρίοις τρέφονται καὶ αὐτοὶ καρποῖς· ἔχουσι δὲ καὶ πρόβατα ὀλίγα ὥστ' οὐδὲ κατακόπτουσι φειδόμενοι τῶν ἐρίων χάριν καὶ τοῦ γάλακτος· τὴν δ' ἐσθῆτα ποικίλλουσιν ἐπιχρίστοις φαρμάκοις δυσεξίτηλον ἔχουσι τὸ ἄνθος. Οἱ δὲ πεδινοὶ καίπερ ἔχοντες χώραν οὐ γεωργοῦσιν, ἀλλὰ ἀπὸ προβάτων καὶ ἰχθύων ζῶσι νομαδικῶς καὶ Σκυθικῶς. Ἔστι γάρ τις καὶ κοινὴ δίαιτα πάντων τῶν τοιούτων ἣν πολλάκις λέγω, καὶ ταφαὶ δ' εἰσὶ παραπλήσιαι καὶ ἤθη καὶ ὁ σύμπας βίος, αὐθέκαστος μὲν σκαιός τε καὶ ἄγριος καὶ πολεμικός, πρὸς δὲ τὰ συμβόλαια ἁπλοῦς καὶ ἀκάπηλος.
|
|
Traduction française :
[11h,7] Les Massagètes des îles n'ayant point de grains vivent de racines et de fruits sauvages. Faute de bêtes à laine, ils tissent leurs vêtements avec l'écorce des arbres. Leur boisson habituelle consiste en une espèce de liqueur qu'ils expriment des fruits des arbres en les écrasant. Les Massagètes des marais sont ichthyophages et ils n'ont pour se vêtir que la peau des phoques qui remontent le cours des fleuves depuis leur embouchure. Comme les Massagètes des îles, ceux des montagnes se nourrissent de fruits sauvages ; comme eux aussi ils ne possèdent que peu de bétail, de sorte qu'ils n'en abattent jamais, réservant tout celui qu'ils ont en vue de la laine et du lait qu'il peut leur fournir. A l'aide des sucs de certaines plantes ils appliquent sur leurs vêtements des dessins, dont les couleurs ont une fraîcheur et un éclat qui s'effacent difficilement. Enfin les Massagètes de la plaine, bien que la terre ne leur fasse pas défaut, dédaignent l'agriculture et aiment mieux vivre de la chair et du lait de leurs troupeaux, ainsi que du produit de leur pêche, et cela à la façon des Nomades et des Scythes ; car il n'y a en réalité qu'un seul et même genre de vie pour tous les peuples de ces contrées et c'est celui que j'ai eu souvent déjà l'occasion de décrire. J'ajoute que chez tous les sépultures se ressemblent, que leurs moeurs sont partout identiques et qu'en somme toutes leurs habitudes accusent un esprit indépendant, mais grossier, sauvage et belliqueux, joint, il faut bien le dire, à une grande droiture dans les transactions et à une ignorance complète des fraudes propres aux nations commerçantes.
|
|