Texte grec :
[11h,4] Σάκαι μέντοι παραπλησίας ἐφόδους ἐποιήσαντο τοῖς Κιμμερίοις καὶ Τρήρεσι, τὰς μὲν μακροτέρας τὰς δὲ καὶ ἐγγύθεν· καὶ γὰρ τὴν Βακτριανὴν κατέσχον καὶ τῆς Ἀρμενίας κατεκτήσαντο τὴν ἀρίστην γῆν, ἣν καὶ ἐπώνυμον ἑαυτῶν κατέλιπον τὴν Σακασηνήν, καὶ μέχρι Καππαδόκων καὶ μάλιστα τῶν πρὸς Εὐξείνῳ οὓς Ποντικοὺς νῦν καλοῦσι, προῆλθον. Ἐπιθέμενοι δ' αὐτοῖς πανηγυρίζουσιν ἀπὸ τῶν λαφύρων οἱ ταύτῃ τότε τῶν Περσῶν στρατηγοὶ νύκτωρ ἄρδην αὐτοὺς ἠφάνισαν. Ἐν δὲ τῷ πεδίῳ πέτραν τινὰ προσχώματι συμπληρώσαντες εἰς βουνοειδὲς σχῆμα ἐπέθηκαν τεῖχος καὶ τὸ τῆς Ἀναί̈τιδος καὶ τῶν συμβώμων θεῶν ἱερὸν ἱδρύσαντο, Ὠμανοῦ καὶ Ἀναδάτου Περσικῶν δαιμόνων, ἀπέδειξάν τε πανήγυριν κατ' ἔτος ἱεράν, τὰ Σάκαια, ἣν μέχρι νῦν ἐπιτελοῦσιν οἱ τὰ Ζῆλα ἔχοντες· οὕτω γὰρ καλοῦσι τὸν τόπον· ἔστι δὲ ἱεροδούλων πόλισμα τὸ πλέον· Πομπήιος δὲ προσθεὶς χώραν ἀξιόλογον καὶ τοὺς ἐν αὐτῇ συνοικίσας εἰς τὸ τεῖχος μίαν τῶν πόλεων ἀπέφηνεν ὧν διέταξε μετὰ τὴν Μιθριδάτου κατάλυσιν.
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Traduction française :
[11h,4] A le bien prendre pourtant, les incursions des Saces soit sur les terres de leurs voisins soit dans des pays plus éloignés, rappelleraient plutôt les grandes migrations des Cimmériens et des Trères : ils ont en effet conquis et occupé toute la Bactriane, pris possession également du canton le plus fertile de l'Arménie (lequel même a retenu en souvenir de leur occupation le nom de Sacasène) et se sont avancés jusqu'à la Cappadoce, voire jusqu'à la partie qui avoisine l'Euxin et qu'on nomme aujourd'hui la Cappadoce Pontique. Mais ils furent surpris à leur tour la nuit au milieu d'une de ces grandes réjouissances qui suivent chez eux le partage du butin et exterminés jusqu'au dernier par les généraux perses qui commandaient alors dans cette province. La plaine en cet endroit était dominée par un énorme rocher, les vainqueurs entassèrent tout autour des masses de terre de manière à former une butte arrondie, puis ils élevèrent sur cette base un mur d'enceinte et un temple dédié à Anaïtis, ainsi qu'à Oman et à Anadate, divinités persiques toujours associées au culte d'Anaïtis, et instituèrent finalement, pour être célébrée chaque année, la fête religieuse des Sacées, que les habitants de Zéla (tel est le nom de cette localité) observent aujourd'hui encore. Zéla n'a été longtemps qu'une toute petite ville, peuplée surtout de hiérodules, mais Pompée en fit une grande cité en lui annexant un territoire considérable dont les habitants durent venir se fixer dans ses murs. Pompée avait voulu, on le sait, après la ruine de Mithridate, créer {dans le Pont} quelques grands centres de population : Zéla fut du nombre.
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