Texte grec :
[9a,1] Περιωδευκόσι δὲ τὴν Πελοπόννησον,
ἣν πρώτην ἔφαμεν καὶ ἐλαχίστην τῶν συντιθεισῶν τὴν Ἑλλάδα χερρονήσων,
ἐφεξῆς ἂν εἴη τὰς συνεχεῖς ἐπελθεῖν. ἦν δὲ δευτέρα μὲν ἡ προστιθεῖσα τῇ
Πελοποννήσῳ τὴν Μεγαρίδα, ὥστε τὸν Κρομμυῶνα Μεγαρέων εἶναι καὶ μὴ
Κορινθίων· τρίτη δὲ ἡ πρὸς ταύτῃ προσλαμβάνουσα τὴν Ἀττικὴν καὶ τὴν
Βοιωτίαν καὶ τῆς Φωκίδος τι μέρος καὶ τῶν Ἐπικνημιδίων Λοκρῶν. περὶ τούτων
οὖν {λεκτέον}. φησὶ δ´ Εὔδοξος, εἴ τις νοήσειεν ἀπὸ τῶν Κεραυνίων ὀρῶν ἐπὶ
Σούνιον τὸ τῆς Ἀττικῆς ἄκρον ἐπὶ τὰ πρὸς ἕω μέρη τεταμένην εὐθεῖαν, ἐν δεξιᾷ
μὲν ἀπολείψειν τὴν Πελοπόννησον ὅλην πρὸς νότον, ἐν ἀριστερᾷ δὲ καὶ πρὸς
τὴν ἄρκτον τὴν ἀπὸ τῶν Κεραυνίων ὀρῶν συνεχῆ παραλίαν μέχρι τοῦ Κρισαίου
κόλπου καὶ τῆς Μεγαρίδος καὶ συμπάσης τῆς Ἀττικῆς· νομίζει δ´ οὐδ´ ἂν
κ{οιλαίνεσθαι οὕτως} τὴν ᾐόνα τὴν ἀπὸ Σουνίου μέχρι {τοῦ Ἰσθμοῦ ὥστε
μεγάλην} ἔχειν ἐπιστροφήν, εἰ μὴ προσῆν τῇ {ᾐόνι ταύτῃ καὶ} τὰ συνεχῆ τῷ
Ἰσθμῷ χωρία τὰ {ποιοῦντα τὸν κόλπον τὸν} Ἑρμιονικὸν καὶ τὴν Ἀκτήν· ὡς δ´
αὕ{τως οὐδ´ ἂν τὴν ἀπὸ τῶν Κεραυν}ίων ἐπὶ τὸν Κορινθιακὸν κόλπον ἔχειν τινὰ
τοσαύ{την ἐπιστρο}φὴν ὥστε κοιλαίνεσθαι κολποειδῶς καθ´ αὑ{τήν, εἰ μὴ τὸ}
Ῥίον καὶ τὸ Ἀντίρριον συναγόμενα εἰς στενὸν {ἐποίει τὴν} ἔμφασιν ταύτην·
ὁμοίως δὲ καὶ τὰ περι{έχοντα} τὸν μυχόν, εἰς ἃ καταλήγειν συμβαίνει τὴν
{ταύτῃ} θάλατταν.
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Traduction française :
[9a,1] Après avoir parcouru tout le Péloponnèse, qui forme, avons-nous dit, la
première et la moins grande des cinq presqu'îles dont se compose la Grèce,
il nous faut décrire les quatre autres dans l'ordre naturellement où elles
se présentent : or, on se souvient que la seconde de ces presqu'îles
n'ajoutait rien de plus au Péloponnèse que la Mégaride, augmentée
toutefois de la Crommyonie, qui, avec ce mode de division, cesse
d'appartenir à la Corinthie ; et que la troisième se composait, d'un côté,
de la presqu'île précédente, et, de l'autre, de l'Attique, de la Béotie,
d'une partie de la Phocide, et d'une partie aussi de la Locride
Epicnémidienne. Décrivons donc actuellement ces différentes contrées. «Si
l'on conçoit, dit Eudoxe, une ligne partant des monts Cérauniens et se
prolongeant directement vers l'est jusqu'au cap Sunium en Attique, cette
ligne laissera à droite, c'est-à-dire au midi, tout le Péloponnèse, et à
gauche, c'est-à-dire au nord, toute cette suite de côtes qui, des monts
Cérauniens, s'étend jusqu'au fond du golfe de Crissa et à la Mégaride,
voire jusqu'à l'extrémité de l'Attique». Dans la pensée d'Eudoxe, du
moment qu'on retranche de la côte comprise entre le cap Sunium et l'Isthme
la portion attenante à l'Isthme même qui incline vers le golfe d'Hermione
et l'Acté {Argolique}, la courbure de la portion restante n'est plus assez
forte pour produire dans la direction générale de la ligne en question une
déviation sensible. De même, sans le brusque rapprochement de la côte
opposée qui rétrécit le passage entre Rhium et Antirrhium et dessine ainsi
la figure d'un golfe, la courbure que peut offrir la côte comprise entre
les monts Cérauniens et le golfe de Corinthe ne serait pas assez marquée
pour déterminer à elle seule cette configuration particulière, et l'on
peut en dire autant de la portion du littoral où vient finir la mer {dite
de Crissa} et qui forme proprement le fond du golfe.
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