Texte grec :
[8,4,8] Ἡ δὲ Μεσσηνίων πόλις ἔοικε Κορίνθῳ· ὑπέρκειται
γὰρ τῆς πόλεως ἑκατέρας ὄρος ὑψηλὸν καὶ ἀπότομον
τείχει κοινῷ περιειλημμένον ὥστ´ ἀκροπόλει χρῆσθαι,
τὸ μὲν καλούμενον Ἰθώμη τὸ δὲ Ἀκροκόρινθος·
ὥστ´ οἰκείως δοκεῖ Δημήτριος ὁ Φάριος πρὸς Φίλιππον
εἰπεῖν τὸν Δημητρίου, παρακελευόμενος τούτων
ἔχεσθαι τῶν πόλεων ἀμφοῖν ἐπιθυμοῦντα τῆς Πελοποννήσου·
„τῶν κεράτων γὰρ κρατῶν“ ἔφη „καθέξεις
τὴν βοῦν.“ κέρατα μὲν λέγων τὴν Ἰθώμην καὶ
τὸν Ἀκροκόρινθον, βοῦν δὲ τὴν Πελοπόννησον. καὶ
δὴ διὰ τὴν εὐκαιρίαν ταύτην ἀμφήριστοι γεγόνασιν αἱ
πόλεις αὗται. Κόρινθον μὲν οὖν κατέσκαψαν {Ῥωμαῖοι}
καὶ ἀνέστησαν πάλιν· Μεσσήνην δὲ ἀνεῖλον
μὲν Λακεδαιμόνιοι, πάλιν δ´ ἀνέλαβον Θηβαῖοι καὶ
μετὰ ταῦτα Φίλιππος Ἀμύντου· αἱ δ´ ἀκροπόλεις ἀοίκητοι
διέμειναν.
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Traduction française :
[8,4,8] Messène ressemble à Corinthe : au-dessus de chacune de ces deux cités, en effet, et comprise
dans leur enceinte même de manière à pouvoir leur servir de citadelle ou d'acropole, s'élève une
montagne très haute, très escarpée, ici l'Ithome, là l'Acrocorinthe. Cette ressemblance avait frappé
Démétrius de Pharos, et, en homme avisé, ce semble, sachant que Philippe, fils de Démétrius, ne
désirait rien tant que de se voir maître de tout le Péloponnèse, il lui avait conseillé de s'assurer
d'abord de ces deux villes : «Une fois que vous tenez les deux cornes, lui disait-il, la vache est à
vous». Dans sa pensée l'Ithome et l'Acrocorinthe figuraient les deux cornes et la vache n'était autre
que le Péloponnèse. Du reste l'importance de leur situation explique l'acharnement avec lequel, à
différentes reprises, on s'est disputé la possession de ces deux places. Détruite {par les Romains},
Corinthe fut rebâtie par eux ; Messène de même, après avoir été ruinée par les Lacédémoniens, fut
restaurée, une première fois par les Thébains et plus tard par Philippe, fils d'Amyntas ; seules les
deux acropoles sont demeurées inhabitées.
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