Texte grec :
[8,4,1] Ἡ δὲ Μεσσηνία συνεχής ἐστι τῇ Ἠλείᾳ, περινεύουσα
τὸ πλέον ἐπὶ τὸν νότον καὶ τὸ Λιβυκὸν πέλαγος.
αὕτη δ´ ἐπὶ μὲν τῶν Τρωικῶν ὑπὸ Μενελάῳ ἐτέτακτο,
μέρος οὖσα τῆς Λακωνικῆς, ἐκαλεῖτο δ´ ἡ χώρα Μεσσήνη·
τὴν δὲ νῦν ὀνομαζομένην πόλιν Μεσσήνην, ἧς
ἀκρόπολις ἡ Ἰθώμη ὑπῆρξεν, οὔπω συνέβαινεν ἐκτίσθαι·
μετὰ δὲ τὴν Μενελάου τελευτήν, ἐξασθενησάντων
τῶν διαδεξαμένων τὴν Λακωνικήν, οἱ Νηλεῖδαι
τῆς Μεσσηνίας ἐπῆρχον. καὶ δὴ κατὰ τὴν τῶν Ἡρακλειδῶν
κάθοδον καὶ τὸν τότε γενηθέντα μερισμὸν
τῆς χώρας ἦν Μέλανθος βασιλεὺς τῶν Μεσσηνίων
καθ´ αὑτοὺς ταττομένων, πρότερον δ´ ὑπήκοοι ἦσαν
τοῦ Μενελάου. σημεῖον δέ· ἐκ γὰρ τοῦ Μεσσηνιακοῦ
κόλπου καὶ τοῦ συνεχοῦς Ἀσιναίου λεγομένου ἀπὸ τῆς
Μεσσηνιακῆς Ἀσίνης αἱ ἑπτὰ ἦσαν πόλεις, ἃς ὑπέσχετο
δώσειν ὁ Ἀγαμέμνων τῷ Ἀχιλλεῖ „Καρδαμύλην Ἐνόπην
τε καὶ Ἱρὴν ποιήεσσαν Φηράς τε ζαθέας ἠδ´ Ἄνθειαν
βαθύλειμον καλήν τ´ Αἴπειαν καὶ Πήδασον
„ἀμπελόεσσαν,“ οὐκ ἂν τάς γε μὴ προσηκούσας μήτ´
αὐτῷ μήτε τῷ ἀδελφῷ ὑποσχόμενος. ἐκ δὲ τῶν Φηρῶν
καὶ συστρατεύσαντας τῷ Μενελάῳ δηλοῖ ὁ ποιητής,
τὸν δὲ {Οἴτυλον} καὶ συγκαταλέγει τῷ Λακωνικῷ καταλόγῳ,
ἱδ{ρυμένον} ἐν τῷ Μεσσηνιακῷ κόλπῳ. ἔστι
δ´ ἡ Μεσσήνη μετὰ Τριφυλίαν· κοινὴ δ´ ἐστὶν ἀμφοῖν
ἄκρα, μεθ´ ἣν τὸ Κορυφάσιον· ὑπέρκειται δ´ ὄρος ἐν
ἑπτὰ σταδίοις τὸ Αἰγαλέον τούτου τε καὶ τῆς θαλάττης.
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Traduction française :
[8,4,1] La Messénie, qui fait suite à l'Elide, regarde principalement le midi et la mer de Libye. Elle se
trouvait, à l'époque de la guerre de Troie, faire partie intégrante de la Laconie, et, comme telle, était
rangée sous la domination de Ménélas. On l'appelait alors Messène. Quant à la ville qui porte
aujourd'hui ce nom, et qui eut longtemps pour acropole le mont Ithome, elle n'était pas encore bâtie.
Après la mort de Ménélas, les rois de Laconie, ses successeurs, ne tardèrent pas à décliner, les
Nélides en profitèrent pour étendre leur autorité sur la Messénie même. C'est ainsi que nous trouvons,
lors du retour des Héraclides et du partage qui s'ensuivit, la Messénie indépendante sous un roi
national, Mélanthus. Mais auparavant, je le répète, elle obéissait à Ménélas. On en a la preuve dans
ce fait, que les sept villes promises par Agamemnon à Achille étaient toutes situées sur les bords du
golfe de Messénie et du golfe adjacent d'Asiné, lequel tire son nom apparemment de l'Asiné de Messénie :
«C'étaient Cardamyle, Enopé, et la verdoyante Hira, et Phères la divine, et Anthée aux vastes
pâturages, et la belle Aepée et Pédase riche en vignes» (Il. IX, 150).
Agamemnon eût-il promis, en effet, de donner ce qui n'était ni à lui ni à son frère ? J'ajoute que le
poète fait figurer ailleurs (Ibid. II, 582) les Phéréens parmi les soldats ou compagnons de Ménélas et
que la ville {d'Oetylus} indiquée comme faisant partie du Catalogue ou contingent laconien se trouve
également située sur le golfe de Messénie. - L'antique Messène et la Triphylie se touchaient et la
pointe {de Cyparissie} qui précède le Coryphasium marquait la limite commune. Une autre montagne,
l'Aegaléôn distante de sept stades du Coryphasium et de la mer, court dans l'intérieur parallèlement à
la côte.
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