Texte grec :
[8,3,28] Καὶ μὴν ἥ γε τοῦ Νέστορος διήγησις, ἣν διατίθεται
πρὸς Πάτροκλον περὶ τοῦ γενομένου τοῖς Πυλίοις
πρὸς Ἠλείους πολέμου, συνηγορεῖ τοῖς ὑφ´ ἡμῶν ἐπιχειρουμένοις,
ἐὰν σκοπῇ τις τὰ ἔπη. φησὶ γὰρ ἐν αὐτοῖς,
ὅτι πορθήσαντος Ἡρακλέους τὴν Πυλίαν ὥστε
τὴν νεότητα ἐκλειφθῆναι πᾶσαν, δώδεκα δὴ παίδων
ὄντων τῷ Νηλεῖ, μόνον αὐτῷ περιγενέσθαι τὸν Νέστορα
νέον τελέως· καταφρονήσαντες δ´ οἱ Ἐπειοὶ τοῦ
Νηλέως διὰ γῆρας καὶ ἐρημίαν ὑπερηφάνως καὶ ὑβριστικῶς
ἐχρῶντο τοῖς Πυλίοις. ἀντὶ τούτων οὖν ὁ Νέστωρ
συναγαγὼν τοὺς οἰκείους ὅσους οἷός τε ἦν ἐπελθεῖν
φησιν ἐπὶ τὴν Ἠλείαν, καὶ περιελάσαι παμπόλλην
λείαν „πεντήκοντα βοῶν ἀγέλας, τόσα πώεα οἰῶν,
„τόσσα συῶν συβόσια,“ τοσαῦτα δὲ καὶ αἰπόλια, „ἵππους
δὲ ξανθὰς ἑκατὸν καὶ πεντήκοντα,“ ὑποπώλους
τὰς πλείστας. „καὶ τὰ μὲν ἠλασάμεσθα Πύλον“ φησί
„Νηλήιον εἴσω, ἐννύχιοι προτὶ ἄστυ,“ ὡς μεθ´ ἡμέραν
μὲν τῆς λεηλασίας γενομένης καὶ τῆς τροπῆς τῶν ἐκβοηθησάντων,
ὅτε κτανεῖν λέγει τὸν Ἰτυμονέα, νύκτωρ
δὲ τῆς ἀφόδου γενομένης ὥστ´ ἐννυχίους πρὸς
τῷ ἄστει γενέσθαι· περὶ δὲ τὴν διανομὴν καὶ θυσίαν
ὄντων οἱ Ἐπειοὶ τῇ τρίτῃ τῶν ἡμερῶν κατὰ πλῆθος
ἀθροισθέντες πεζοί τε καὶ ἱππεῖς ἀντεπεξῆλθον
καὶ τὸ Θρύον ἐπὶ τῷ Ἀλφειῷ κείμενον περιεστρατοπέδευσαν.
αἰσθόμενοι δ´ εὐθὺς οἱ Πύλιοι βοηθεῖν ὥρμησαν·
νυκτερεύσαντες δὲ περὶ τὸν Μινυήιον ποταμὸν
ἐγγύθεν Ἀρήνης, ἐντεῦθεν ἔνδιοι πρὸς τὸν Ἀλφειὸν
ἀφικνοῦνται· τοῦτο δ´ ἐστὶ κατὰ μεσημβρίαν·
θύσαντες δὲ τοῖς θεοῖς καὶ νυκτερεύσαντες ἐπὶ τῷ ποταμῷ
συμβάλλουσιν εἰς μάχην εὐθὺς ἕωθεν· λαμπρᾶς
δὲ τῆς τροπῆς γενομένης οὐκ ἐπαύσαντο διώκοντές
τε καὶ κτείνοντες πρὶν Βουπρασίου ἐπέβησαν „πέτρης
„τ´ Ὠλενίης καὶ Ἀλεισίου ἔνθα κολώνη κέκληται, ὅθεν
αὖτις ἀπέτραπε λαὸν Ἀθήνη.“ καὶ ὑποβάς „αὐτὰρ
„Ἀχαιοὶ ἂψ ἀπὸ Βουπρασίοιο Πύλονδ´ ἔχον ὠκέας ἵππους.“
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Traduction française :
[8,3,28] Du reste, le récit que fait Nestor à Patrocle de la guerre entre les Pyliens et les Eléens, vient
confirmer encore notre thèse {en faveur du Pylos Triphyliaque} : on n'a pour s'en convaincre qu'à bien
examiner le passage même dans Homère. Que dit Nestor en effet ? qu'après la dévastation de la
Pylie par Hercule et l'extermination de toute la jeunesse mâle du pays, comme il n'était resté à Nélée
de ses douze enfants que lui, lui seul, à peine adolescent, les Epéens s'étaient aussitôt pris de dédain
pour Nélée à cause de sa vieillesse et de son abandon et avaient commencé à traiter les Pyliens avec
orgueil et brutalité ; qu'il avait alors, lui Nestor, pour venger ces outrages, rassemblé tout ce qu'il avait
pu des serviteurs de son père, et se mettant à leur tête avait envahi le territoire Eléen, qu'il y avait
ramassé un immense butin,
«Cinquante troupeaux de boeufs, cinquante parcs de moutons, cinquante seurres de porcs» (Iliade, XI, 677),
autant de bandes de chèvres, plus cent cinquante juments baies, suivies pour la plupart de leurs
poulains. Après quoi il ajoute,
«Chassant alors devant nous tout ce bétail que nous voulions conduire dans la ville de Nélée, nous
atteignîmes Pylos vers le milieu de la nuit» (Ibid, 684),
comme pour bien marquer que c'était en plein jour qu'avaient eu lieu et l'enlèvement du butin et le
combat dans lequel il avait mis en fuite les Eléens accourus au secours de leurs troupeaux et tué de
sa main leur chef Itymonée. Que la retraite, maintenant, eût commencé dès la tombée du jour, ils
avaient fort bien pu eux-mêmes être rentrés dans Pylos vers le milieu de la nuit. Mais trois jours après,
comme ils étaient occupés au partage du butin et au sacrifice {d'actions de grâce}, les Epéens,
rassemblés en grand nombre, prennent l'offensive à leur tour et viennent camper, fantassins et
cavaliers, autour de Thryum sur l'Alphée. Immédiatement avertis, les Pyliens se portent au secours de
cette place, ils s'arrêtent pour passer la nuit sur les bords du fleuve Minyeus, non loin d'Aréné, et
n'atteignent l'Alphée que le lendemain vers midi. Ils célèbrent le sacrifice sur les bords mêmes de ce
fleuve et y passent cette seconde nuit, mais, le lendemain matin dès l'aurore, ils engagent le combat,
ont bientôt mis l'ennemi en pleine déroute et ne cessent la poursuite et le carnage qu'aux abords de
Buprasium,
«En vue de la Roche Olénie et des lieux où d'Alisius on voit s'élever le tombeau : là, Minerve les
arrête et fait reculer leurs bataillons» ;
ce que le poète confirme un peu plus bas quand il dit :
«Cependant, les Achéens, tournant le dos à Buprase, ramenaient vers Pylos leurs rapides coursiers».
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