Texte grec :
[8,3,11] Λεγομένων δέ τινων ἐν τῇ Τριφυλίᾳ Καυκώνων
πρὸς τῇ Μεσσηνίᾳ, λεγομένης δὲ καὶ τῆς Δύμης Καυκωνίδος
ὑπό τινων, ὄντος δὲ καὶ ποταμοῦ ἐν τῇ Δυμαίᾳ
μεταξὺ Δύμης καὶ Τριταίας ὃς καλεῖται Καύκων,
ζητοῦσι περὶ τῶν Καυκώνων μὴ διττοὶ λέγονται, οἱ
μὲν περὶ τὴν Τριφυλίαν οἱ δὲ περὶ Δύμην καὶ Ἦλιν
καὶ τὸν Καύκωνα· ἐμβάλλει δ´ οὗτος εἰς ἕτερον, ὃς
Τευθέας ἀρσενικῶς καλεῖται, ὁμώνυμος πολίχνῃ τινὶ
τῶν εἰς τὴν Δύμην συνῳκισμένων, πλὴν ὅτι χωρὶς τοῦ
σίγμα Τευθέα λέγεται θηλυκῶς αὕτη, ἐκτεινόντων τὴν
ἐσχάτην συλλαβήν, ὅπου τὸ τῆς * Νεμυδίας Ἀρτέμιδος
ἱερόν. ὁ δὲ Τευθέας εἰς τὸν Ἀχελῶον ἐμβάλλει τὸν
κατὰ Λύμην ῥέοντα, ὁμώνυμον τῷ κατὰ Ἀκαρνανίαν,
καλούμενον καὶ Πεῖρον. τοῦ δ´ Ἡσιόδου εἰπόντος
„ᾤκεε δ´ Ὠλενίην πέτρην ποταμοῖο παρ´ ὄχθας εὐρεῖος
„Πείροιο,“ μεταγράφουσί τινες Πώροιο οὐκ εὖ. οὔτε
γὰρ τὴν Δύμην ὁπόθεν Καυκωνίδα εἰρῆσθαι συμβέβηκε
παραλιπεῖν ἄξιον, οὔτε τὸν ποταμὸν ὁπόθεν Καύκων
εἴρηται, διὰ τὸ τοὺς Καύκωνας παρέχειν ζήτησιν,
οἵ τινές ποτέ εἰσιν, ὅπου φησὶν ἡ Ἀθηνᾶ βαδίζειν κατὰ
τὴν τοῦ χρέους κομιδήν. εἰ γὰρ δὴ δεχοίμεθα τοὺς ἐν
τῇ Τριφυλίᾳ λέγεσθαι τοὺς περὶ Λέπρειον, οὐκ οἶδ´
ὅπως πιθανὸς ἔσται ὁ λόγος· διὸ καὶ γράφουσί τινες
„ἔνθα χρεῖός μοι ὀφείλεται Ἤλιδι δίῃ, οὐκ ὀλίγον.“
σαφεστέραν δ´ ἕξει τὴν ἐπίσκεψιν τοῦτο, ἐπειδὰν τὴν
ἑξῆς χώραν περιοδεύσωμεν τήν τε Πισᾶτιν καὶ τὴν
Τριφυλίαν μέχρι τῆς τῶν Μεσσηνίων μεθορίας.
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Traduction française :
[8,3,11] Au sujet des Caucones, comme l'histoire mentionne un peuple de ce nom en Triphylie sur la
frontière de Messénie, que Dymé en outre est qualifiée quelquefois de Cauconide et qu'il existe dans
le territoire de Dymé, entre cette ville et Tritée, un cours d'eau appelé le Caucon, on s'est demandé s'il
n'y aurait pas eu deux Cauconies distinctes, celle de la Triphylie et celle des environs de Dymé, d'Elis
et du Caucon. Le Caucon se jette dans un autre cours d'eau portant le nom de Teuthéas, c'est-à-dire
le nom même d'une des petites villes qui furent réunies naguère à Dymé, avec cette seule différence
que le nom du fleuve est masculin, tandis que celui de la ville est féminin et se prononçait Teuthéa
sans sigma avec la dernière syllabe longue. C'est sur l'emplacement de cette petite ville que s'élève
aujourd'hui le temple de Diane Némaeenne. Le Teuthéas à son tour se réunit à un fleuve, appelé
Achéloüs tout comme le fleuve d'Acarnanie, et qui passe à Dymé même. Quelquefois aussi on donne
à ce fleuve le nom de Piros, Hésiode, par exemple, le lui donne dans ce vers :
«Il habitait la Roche Olénie, près des bords du Piros au large lit».
Certains grammairiens à la vérité changent la leçon Peiroio en Pieroio (Piros en Piéros), mais c'est à
tort. Ce qui fait qu'il est intéressant de rechercher ainsi l'origine de l'épithète de Cauconide donnée
quelquefois à Dymé et du nom de Caucon que porte une des rivières des environs, c'est qu'autrement
on est embarrassé de savoir quels peuvent être les Caucones chez qui Minerve annonce qu'elle se
rend pour réclamer le montant d'une ancienne créance. Qu'on entende en effet ces paroles des
Caucones de Lépréum en Triphylie, je n'y vois plus, pour ma part, aucun sens raisonnable et c'est
aussi pourquoi certains grammairiens ont cru devoir proposer la leçon que voici :
«Car il m'est dû là, dans la divine Elis, une forte somme d'argent».
Mais ceci s'éclaircira mieux quand nous aurons décrit ce qui suit, à savoir la Pisatide et la Triphylie
jusqu'à la frontière de Messénie.
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