Texte grec :
[8,3,10] Ὑρμίνη μὲν οὖν πολίχνιον ἦν, νῦν δ´ οὐκ ἔστιν·
ἀλλ´ ἀκρωτήριον πλησίον Κυλλήνης ὀρεινόν ἐστι, καλούμενον
Ὅρμινα ἢ Ὕρμινα· Μύρσινος δὲ τὸ νῦν
Μυρτούντιον, ἐπὶ θάλατταν καθήκουσα κατὰ τὴν ἐκ
Δύμης εἰς Ἦλιν ὁδὸν κατοικία, στάδια τῆς Ἠλείων πόλεως
διέχουσα ἑβδομήκοντα. πέτρην δ´ Ὠλενίην εἰκάζουσι
τὴν νῦν Σκόλλιν· ἀνάγκη γὰρ εἰκότα λέγειν, καὶ
τῶν τόπων καὶ τῶν ὀνομάτων μεταβεβλημένων, ἐκείνου
τε μὴ σφόδρα ἐπὶ πολλῶν σαφηνίζοντος· ἔστι δ´
ὄρος πετρῶδες κοινὸν Δυμαίων τε καὶ Τριταιέων καὶ
Ἠλείων, ἐχόμενον ἑτέρου τινὸς Ἀρκαδικοῦ ὄρους Λαμπείας,
ὃ τῆς Ἤλιδος μὲν διέστηκεν ἑκ{ατὸν καὶ} τριάκοντα
σταδίους, Τριταίας δὲ ἑκατόν, {καὶ Δύμης} τοὺς
ἴσους, Ἀχαϊκῶν πόλεων. τὸ δ´ Ἀλείσιον ἔστι τὸ νῦν
Ἀλεσιαῖον, χώρα περὶ τὴν Ἀμφιδολίδα, ἐν ᾗ καὶ κατὰ
μῆνα ἀγορὰν συνάγουσιν οἱ περίοικοι· κεῖται δὲ ἐπὶ
τῆς ὀρεινῆς ὁδοῦ τῆς ἐξ Ἤλιδος εἰς Ὀλυμπίαν· πρότερον
δ´ ἦν πόλις τῆς Πισάτιδος, ἄλλοτ´ ἄλλως τῶν ὅρων
ἐπαλλαττόντων διὰ τὰς τῶν ἡγεμόνων μεταβολάς· τὸ
δ´ Ἀλείσιον καὶ Ἀλεισίου κολώνην ὁ ποιητὴς καλεῖ
ὅταν φῇ „μέσφ´ ἐπὶ Βουπρασίου πολυπύρου βήσαμεν
„ἵππους πέτρης τ´ Ὠλενίης καὶ Ἀλεισίου ἔνθα κολώνη
„κέκληται.“ ὑπερβατῶς γὰρ δεῖ δέξασθαι ἴσον τῷ „καὶ
„ἔνθ´ Ἀλεισίου κολώνη κέκληται.“ ἔνιοι δὲ καὶ ποταμὸν
δεικνύουσιν Ἀλείσιον.
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Traduction française :
[8,3,10] La petite ville qui portait le nom d'Hyrminé n'existe plus ; mais i1 y a encore près de Cyllène un
promontoire escarpé qui se nomme Hermine ou Hyrmine. Quant à Myrsine, elle se reconnaît dans une
localité appelée aujourd'hui Myrtuntium et située sur la route de Dymé à Elis à 70 stades de cette
dernière ville en tirant vers la mer. On suppose, maintenant, que la Roche Olénie n'est autre que le
Scollis : on en est réduit en effet à des suppositions, quand les lieux ont comme ici changé d'aspect et
de nom et qu'on n'a pour se guider que les indications souvent bien vagues d'Homère. Le Scollis est
une montagne toute rocheuse, qui se rattache à cette autre montagne d'Arcadie nommée le Lampée,
et qui se trouve former la limite commune des territoires de Dymé, de Tritée et d'Elis, n'étant qu'à 130
stades d'Elis, à 100 stades de Tritée et à 100 stades aussi de Dymé : ces deux dernières villes
appartiennent l'une et l'autre à l'Achaïe. Enfin l'ancien Alisium se retrouve dans une localité de
l'Amphidolie, nommée aujourd'hui Alesiaeum, et située sur la route qui mène d'Elis à Olympie par la
montagne : c'est même là que se tient l'assemblée mensuelle de tout le canton. Il fut un temps, il est
vrai, où Alisium comptait parmi les villes de la Pisatide, mais on sait que les révolutions politiques font
sou-vent varier les frontières des Etats. Homère paraît l'avoir appelée aussi Aleisiou Kolônê (Alisiou-
Koloné), comme qui dirait le tertre ou tombeau d'Alisius :
«Jusqu'à ce que notre char eut atteint les champs fertiles de Buprase et la roche Olénie, et le lieu où
d'Alisius s'élève le tombeau (Kolônê)» (Iliade, XI, 756).
Otez en effet l'inversion, reste le nom de lieu Aleisiou-kolônê. J'ajoute que, suivant certains auteurs, il
y aurait aujourd'hui encore dans le pays un cours d'eau appelé l'Alisius.
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