Texte grec :
[8,3,3] Ἦν δὲ ταῦτα ἥ τε Πισᾶτις, ἧς ἡ Ὀλυμπία μέρος,
καὶ ἡ Τριφυλία καὶ ἡ τῶν Καυκώνων. Τριφύλιοι δ´
ἐκλήθησαν ἀπὸ τοῦ συμβεβηκότος, ἀπὸ τοῦ τρία φῦλα
συνεληλυθέναι, τό τε τῶν ἀπ´ ἀρχῆς Ἐπειῶν καὶ τὸ
τῶν ἐποικησάντων ὕστερον Μινυῶν καὶ τὸ τῶν ὕστατα
ἐπικρατησάντων Ἠλείων· οἱ δ´ ἀντὶ τῶν Μινυῶν Ἀρκάδας
φασίν, ἀμφισβητήσαντας τῆς χώρας πολλάκις,
ἀφ´ οὗ καὶ Ἀρκαδικὸς Πύλος ἐκλήθη ὁ αὐτὸς καὶ Τριφυλιακός.
Ὅμηρος δὲ ταύτην ἅπασαν τὴν χώραν μέχρι
Μεσσήνης καλεῖ Πύλον ὁμωνύμως τῇ πόλει. ὅτι
δὲ διώριστο ἡ κοίλη Ἦλις ἀπὸ τῶν ὑπὸ τῷ Νέστορι
τόπων, ὁ τῶν νεῶν κατάλογος δηλοῖ τοῖς τῶν ἡγεμόνων
καὶ τῶν κατοικιῶν ὀνόμασι. λέγω δὲ ταῦτα συμβάλλων
τά τε νῦν καὶ τὰ ὑφ´ Ὁμήρου λεγόμενα·
ἀνάγκη γὰρ ἀντεξετάζεσθαι ταῦτα ἐκείνοις διὰ τὴν τοῦ
ποιητοῦ δόξαν καὶ συντροφίαν πρὸς ἡμᾶς, τότε νομίζοντος
ἑκάστου κατορθοῦσθαι τὴν παροῦσαν πρόθεσιν,
ὅταν ᾖ μηδὲν ἀντιπῖπτον τοῖς οὕτω σφόδρα πιστευθεῖσι
περὶ τῶν αὐτῶν λόγοις· δεῖ δὴ τά τε ὄντα
λέγειν καὶ τὰ τοῦ ποιητοῦ παρατιθέντας ἐφ´ ὅσον προσήκει
προσσκοπεῖν.
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Traduction française :
[8,3,3] Les possessions de Nestor comprenaient : 1° la Pisatide avec Olympie ; 2° la Triphylie ; 3° la
Cauconie. La Triphylie doit son nom à cette circonstance qu'elle fut naguère le théâtre de la fusion ou
réunion de trois peuples (tria phula), de trois races distinctes, à savoir les Epéens, habitants primitifs,
les Minyens, colonie étrangère, et les Eléens, conquérants du pays. A la place des Minyens,
cependant, certains auteurs nomment les Arcadiens, qui ont effectivement à différentes reprises élevé
des prétentions sur la Triphylie, ce qui a même fait appeler quelquefois le Pylos de Triphylie du nom
de Pylos Arcadique. Homère, lui, donne à toute cette contrée jusqu'à Messène, le nom de Pylos ni
plus ni moins qu'à la ville, mais il nous fournit la preuve en même temps, dans son Catalogue ou
Dénombrement des vaisseaux, par les noms de chefs et de localités qu'il indique, que la Coelé-Elide
était restée en dehors des possessions de Nestor. Si je rapproche ainsi l'état actuel du pays de la
description qu'en a donnée Homère, c'est qu'il y a là, je le répète, pour le géographe une sorte de
contrôle rendu indispensable et par l'autorité du poète et par l'étroit commerce que nous entretenons
tous avec lui dès notre enfance, chacun de nous ne croyant avoir bien traité le sujet qui l'occupe que
s'il n'a choqué en rien cette tradition homérique si universellement accréditée : continuons donc de la
sorte, et à la description de l'état actuel des lieux joignons toujours celle qu'en a donnée Homère, puis,
dans la mesure de ce qui peut être utile, comparons les deux descriptions.
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