Texte grec :
[8,7,4] Ἡ δὲ τάξις τῶν τόπων, οὓς κατῴκουν εἰς δώδεκα
μέρη διῃρημένοι, τοιαύτη τίς ἐστι· μετὰ Σικυῶνα Πελλήνη
κεῖται· εἶτα Αἴγειρα δευτέρα· τρίτη Αἰγαί, Ποσειδῶνος
ἱερὸν ἔχουσα· τετάρτη Βοῦρα· μετ´ αὐτὴν
Ἑλίκη, εἰς ἣν καταπεφεύγεισαν Ἴωνες, μάχῃ κρατηθέντες
ὑπ´ Ἀχαιῶν, καὶ τὸ τελευταῖον ἐξέπεσον ἐνθένδε·
μετὰ δὲ Ἑλίκην Αἴγιον καὶ Ῥύπες καὶ Πατρεῖς καὶ
Φαρεῖς· εἶτ´ Ὤλενος, παρ´ ὃν ποταμὸς μέγας * Μέλας·
εἶτα Δύμη καὶ Τριταιεῖς. οἱ μὲν οὖν Ἴωνες κωμηδὸν
ᾤκουν, οἱ δ´ Ἀχαιοὶ πόλεις ἔκτισαν, ὧν εἴς τινας ὕστερον
συνῴκισαν καὶ ἐκ τῶν ἄλλων μερίδων ἐνίας, καθάπερ
τὰς Αἰγὰς εἰς Αἴγειραν (Αἰγαῖοι δ´ ἐλέγοντο οἱ
ἐνοικοῦντες), Ὤλενον δὲ εἰς Δύμην. δείκνυται δ´ ἴχνη
μεταξὺ Πατρῶν καὶ Δύμης τοῦ παλαιοῦ τῶν Ὠλενίων
κτίσματος· αὐτοῦ δὲ καὶ τὸ τοῦ Ἀσκληπιοῦ ἱερὸν ἐπίσημον,
{ὃ} Δύμης μὲν ἀπέχει τετταράκοντα σταδίους,
Πατρῶν δὲ ὀγδοήκοντα. ὁμώνυμοι δ´ εἰσὶ ταῖς μὲν Αἰγαῖς
ταύταις αἱ ἐν Εὐβοίᾳ, τῷ δὲ Ὠλένῳ τὸ ἐν Αἰτωλίᾳ
κτίσμα καὶ αὐτὸ ἴχνη σῶζον μόνον. ὁ δὲ ποιητὴς
τοῦ μὲν ἐν Ἀχαΐᾳ Ὠλένου οὐ μέμνηται, ὥσπερ οὐδ´
ἄλλων πλειόνων τῶν περὶ τὸν Αἰγιαλὸν οἰκούντων,
ἀλλὰ κοινότερον λέγει „Αἰγιαλόν τ´ ἀνὰ πάντα καὶ
„ἀμφ´ Ἑλίκην εὐρεῖαν.“ τοῦ δ´ Αἰτωλικοῦ μέμνηται
ὅταν φῇ „οἳ Πλευρῶν´ ἐνέμοντο καὶ Ὤλενον.“ τὰς δ´
Αἰγὰς ἀμφοτέρας λέγει, τὴν μὲν Ἀχαϊκήν „οἱ δέ τοι
„εἰς Ἑλίκην τε καὶ Αἰγὰς δῶρ´ ἀνάγουσι.“ ὅταν δὲ φῇ
„Αἰγάς, ἔνθα τέ οἱ κλυτὰ δώματα βένθεσι λίμνης·
„ἔνθ´ ἵππους ἔστησε Ποσειδάων,“ βέλτιον δέχεσθαι τὰς
ἐν Εὐβοίᾳ, ἀφ´ ὧν εἰκὸς καὶ τὸ πέλαγος Αἰγαῖον λεχθῆναι·
ἐκεῖ δὲ καὶ τῷ Ποσειδῶνι ἡ πραγματεία πεποίηται
ἡ περὶ τὸν Τρωικὸν πόλεμον. πρὸς δὲ ταῖς
Ἀχαϊκαῖς Αἰγαῖς ὁ Κρᾶθις ῥεῖ ποταμὸς ἐκ δυεῖν ποταμῶν
αὐξόμενος, ἀπὸ τοῦ κίρνασθαι τὴν ὀνομασίαν
ἔχων· ἀφ´ οὗ καὶ ὁ ἐν Ἰταλίᾳ Κρᾶθις.
|
|
Traduction française :
[8,7,4] Voici dans quel ordre se succèdent les douze villes qui se partageaient naguère le territoire de
l'Achaïe. Après Sicyone, la première qui se présente est Pellène ; puis vient Agira ; la troisième était
Aegae, si célèbre par son temple de Neptune ; la quatrième Bura et la cinquième Hélicé. C'est dans
cette dernière que les Ioniens se retirèrent après avoir été vaincus en bataille rangée par les Achéens
et qu'ils essayèrent, mais en vain, de se maintenir. Au delà d'Hélicé, on rencontre successivement
Aegium, Rhypes, Patrées, Pharées, et l'emplacement d'Olénus sur les bords du {Pirus}, cours d'eau
assez considérable Dymé enfin et Tritée. Du temps des Ioniens, les populations vivaient disséminées
dans des bourgs ouverts ; ce furent les Achéens qui les enfermèrent dans des villes. Il arriva aussi
dans la suite que deux de ces villes fussent réunies ensemble et que les populations fussent
transportées d'un point sur un autre : c'est ainsi qu'Aegae (les habitants de cette ville se nommaient
Aegaeens) fut réunie à Agira et Olénus réunie à Dymé. On peut voir aujourd'hui encore, entre Patrae
et Dymé, les vestiges de l'ancienne cité des Oléniens : son fameux temple d'Esculape, notamment,
est encore debout et se trouve à 40 stades de Dymé et à 80 stades de Patrae. Il ne faut pas
confondre cette ancienne ville d'Aegae avec la ville de même nom située en Eubée, non plus
qu'Olénus avec la ville de même nom située en Béotie, qui du reste aujourd'hui n'offre plus également
que des ruines. Homère ne parle pas de l'Olénus d'Achaïe, non plus que de mainte autre ville de
l'Aegiale, qu'il se borne à indiquer d'une façon générale (Il. II, 576),
«Et tous les peuples de l'Aegiale et ceux qui habitent aux environs de la vaste Hélicé»,
il nomme uniquement l'Olénus d'Atolie,
«Possesseurs de Pleuron, d'Olénus...» (Ibid. II, 639).
En revanche, il a fait mention de l'une et de l'autre Aegae, car si, dans le vers suivant,
«Ils t'offrent cependant dans Hélicé, comme dans Aegae, ils t'offrent sans cesse de nouveaux dons»
(Ibid. VIII, 203),
l'Aegae d'Achaïe est clairement indiquée, dans cet autre passage,
«Il atteint Aegae, où, dans les profondeurs de la mer, Neptune s'est bâti une splendide demeure : c'est
là que le dieu arrête ses fiers coursiers» (Ibid. XIII, 21, 34),
il vaut mieux reconnaître l'Aegae de l'île d'Eubée, d'autant que c'est elle qui paraît avoir donné son
nom à la mer Egée et que dans l'Iliade l'action et le rôle de Neptune sont comme concentrés au sein
de cette mer. Le Crathis, qui passe près de l'Aegae d'Achaïe, est un fleuve formé de deux cours d'eau
et qui tire son nom précisément de ce mélange ou confluent. Il y a aussi en Italie un fleuve Crathis,
mals qui n'a été appelé de la sorte qu'en souvenir de celui-ci.
|
|