Texte grec :
[8,6,19] Ἑξῆς δὲ λέγωμεν περὶ τῶν ὑπὸ Μυκήναις καὶ τῷ
Ἀγαμέμνονι τεταγμένων τόπων ἐν τῷ καταλόγῳ τῶν
νεῶν· ἔχει δ´ οὕτω τὰ ἔπη „οἳ δὲ Μυκήνας εἶχον, ἐυκτίμενον
πτολίεθρον, ἀφνειόν τε Κόρινθον ἐυκτιμένας
τε Κλεωνάς, Ὀρνειάς τ´ ἐνέμοντο Ἀραιθυρέην
„{τ´ ἐρατεινὴν} καὶ Σικυῶν´, ὅθ´ {ἄρ´} Ἄδρηστος πρῶτ´
„ἐμβασίλευεν, οἵ θ´ Ὑπερησίην τε καὶ αἰπεινὴν Γονόεσσαν
Πελλήνην τ´ εἶχον, ἠδ´ Αἴγιον ἀμφενέμοντο,
Αἰγιαλόν τ´ ἀνὰ πάντα καὶ ἀμφ´ Ἑλίκην εὐρεῖαν.“
αἱ μὲν οὖν Μυκῆναι νῦν οὐκέτ´ εἰσίν, ἔκτισε
δ´ αὐτὰς Περσεύς, διεδέξατο δὲ Σθένελος, εἶτ´ Εὐρυσθεύς·
οἱ δ´ αὐτοὶ καὶ τοῦ Ἄργους ἦρξαν. Εὐρυσθεὺς
μὲν οὖν στρατεύσας εἰς Μαραθῶνα ἐπὶ τοὺς Ἡρακλέους
παῖδας καὶ Ἰόλαον βοηθησάντων Ἀθηναίων ἱστορεῖται
πεσεῖν ἐν τῇ μάχῃ, καὶ τὸ μὲν ἄλλο σῶμα Γαργηττοῖ
ταφῆναι, τὴν δὲ κεφαλὴν χωρὶς ἐν Τρικορύνθῳ,
ἀποκόψαντος αὐτὴν Ἰολάου περὶ τὴν κρήνην τὴν Μακαρίαν
ὑπὸ ἁμαξιτόν· καὶ ὁ τόπος καλεῖται Εὐρυσθέως
κεφαλή. αἱ δὲ Μυκῆναι μετέπεσον εἰς τοὺς Πελοπίδας
ὁρμηθέντας ἐκ τῆς Πισάτιδος, εἶτ´ εἰς τοὺς Ἡρακλείδας
καὶ τὸ Ἄργος ἔχοντας. μετὰ δὲ τὴν ἐν Σαλαμῖνι
ναυμαχίαν Ἀργεῖοι μετὰ Κλεωναίων καὶ Τεγεατῶν
ἐπελθόντες ἄρδην τὰς Μυκήνας ἀνεῖλον καὶ τὴν χώραν
διενείμαντο. διὰ δὲ τὴν ἐγγύτητα τὰς δύο πόλεις ὡς
μίαν οἱ τραγικοὶ συνωνύμως προσαγορεύουσιν, Εὐριπίδης
δὲ καὶ ἐν τῷ αὐτῷ δράματι τοτὲ μὲν Μυκήνας
καλῶν τοτὲ δ´ Ἄργος τὴν αὐτὴν πόλιν, καθάπερ ἐν
Ἰφιγενείᾳ καὶ Ὀρέστῃ. Κλεωναὶ δ´ εἰσὶ πόλισμα ἐπὶ
τῇ ὁδῷ κείμενον τῇ ἐξ Ἄργους εἰς Κόρινθον ἐπὶ λόφου
περιοικουμένου πανταχόθεν καὶ τετειχισμένου καλῶς,
ὥστ´ οἰκείως εἰρῆσθαί μοι δοκεῖ τὸ ἐυκτιμένας Κλεωνάς.
ἐνταῦθα δὲ καὶ ἡ Νεμέα μεταξὺ Κλεωνῶν καὶ
Φλιοῦντος καὶ τὸ ἄλσος, ἐν ᾧ καὶ τὰ Νέμεα συντελεῖν
ἔθος τοῖς Ἀργείοις, καὶ τὰ περὶ τὸν Νεμεαῖον λέοντα
μυθευόμενα, καὶ ἡ Βέμβινα κώμη· διέχουσι δ´ αἱ Κλεωναὶ
τοῦ μὲν Ἄργους σταδίους ἑκατὸν εἴκοσι, Κορίνθου
δὲ ὀγδοήκοντα. καὶ ἡμεῖς ἀπὸ τοῦ Ἀκροκορίνθου
κατωπτεύσαμεν τὸ κτίσμα.
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Traduction française :
[8,6,19] Parlons à présent des lieux que le Catalogue des vaisseaux nous donne comme situés dans le
territoire de Mycènes et comme appartenant à Agamemnon. Voici le passage (Iliade, II, 569) :
«Ceux qui possédaient la belle et forte Mycènes, l'opulente Corinthe et Cléone aux beaux remparts ;
les habitants d'Ornées et de la riante Arnthyrée, de Sicyone, où régnait jadis Adraste, et ceux
d'Hypérésie, de la sourcilleuse Gonoesse, de Pellène et d'Aegium ; ceux enfin qui occupaient tout le
littoral ou Aegialée et la vaste enceinte d'Hélicé».
De ces villes, la première, c'est-à-dire Mycènes, n'existe plus aujourd'hui. Bâtie par Persée, elle fut
ensuite occupée par Sthénélus et par Eurysthée, successeurs de Persée, lesquels régnaient en
même temps sur Argos. Eurysthée s'étant avancé jusqu'à Marathon à la rencontre de l'Héraclide
Iolaüs et de ses frères, que soutenait une armée athénienne, périt, dit-on, les armes à la main. Son
corps fut enseveli à Gargette, moins la tête que Iolaüs avait séparée du tronc et qui fut déposée à
Tricorynthus, près de la fontaine {M}acarie, laquelle se trouve, comme on sait, en contre-bas de la
chaussée : cet endroit en a retenu le nom d'Eurysthéocéphale. Mycènes passa ensuite sous l'autorité
des Pélopides, quand ceux-ci eurent quitté la Pisatide, puis sous l'autorité des Héraclides, qui, eux
aussi, régnèrent à la fois sur Mycènes et sur Argos. Enfin après le combat naval de Salamine, les
Argiens, aidés des gens de Cléones et de Tégée, attaquèrent Mycènes, et, l'ayant détruite de fond en
comble, se partagèrent son territoire. L'extrême proximité de Mycènes et d'Argos est cause que ces
deux villes ont été souvent réunies et confondues par les Tragiques : Euripide, notamment, dans la
même pièce (dans Iphigénie, par exemple, et aussi dans Oreste), l'appelle tantôt Mycènes, tantôt
Argos. Cléones, qui suit, est une petite ville située sur le chemin d'Argos à Corinthe, qui couvre tout le
sommet et le pourtour d'une colline, et possède encore un bon mur d'enceinte, ce qui justifie bien,
suivant moi, l'épithète d'euktimenas que lui donne le poète. Du même côté, entre Cléones et Phlionte,
se trouvent Némée, avec l'alsos ou bois sacré, dans lequel les Argiens célèbrent toujours les jeux
Néméens et dont la Fable a fait le théâtre du combat contre le lion de Némée, et tout près de Némée
le bourg de Bembina. Cléones est à 120 stades d'Argos et à 80 stades de Corinthe. Du haut de
l'Acrocorinthe (nous en avons fait l'expérience nous-même) on l'aperçoit à merveille.
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