HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VIII

πόλις



Texte grec :

[8,6,16] Αἴγινα δ´ ἔστι μὲν καὶ τόπος τις τῆς Ἐπιδαυρίας, ἔστι δὲ καὶ νῆσος πρὸ τῆς ἠπείρου ταύτης, ἣν ἐν τοῖς ἀρτίως παρατεθεῖσιν ἔπεσι βούλεται φράζειν ὁ ποιητής· διὸ καὶ γράφουσί τινες „νῆσόν τ´ Αἴγιναν“ ἀντὶ τοῦ „οἵ τ´ ἔχον Αἴγιναν,“ διαστελλόμενοι τὴν ὁμωνυμίαν. ὅτι μὲν οὖν τῶν σφόδρα γνωρίμων ἐστὶν ἡ νῆσος, τί δεῖ λέγειν; ἐντεῦθεν γὰρ Αἰακός τε λέγεται καὶ οἱ ἀπ´ αὐτοῦ. αὕτη δ´ ἐστὶν ἡ καὶ θαλαττοκρατήσασά ποτε καὶ περὶ πρωτείων ἀμφισβητήσασα πρὸς Ἀθηναίους ἐν τῇ περὶ Σαλαμῖνα ναυμαχίᾳ κατὰ τὰ Περσικά. λέγεται δὲ σταδίων ἑκατὸν ὀγδοήκοντα ὁ κύκλος τῆς νήσου, πόλιν δ´ ὁμώνυμον ἔχει τετραμμένην πρὸς λίβα· περιέχουσι δ´ αὐτὴν ἥ τε Ἀττικὴ καὶ ἡ Μεγαρὶς καὶ τῆς Πελοποννήσου τὰ μέχρι Ἐπιδαύρου, σχεδόν τι ἑκατὸν σταδίους ἑκάστη διέχουσα· τὸ δὲ ἑωθινὸν μέρος καὶ τὸ νότιον πελάγει κλύζεται τῷ τε Μυρτῴῳ καὶ τῷ Κρητικῷ· νησίδια δὲ περίκειται πολλὰ μὲν πρὸς τῇ ἠπείρῳ, Βέλβινα δὲ πρὸς τὸ πέλαγος ἀνατείνουσα. ἡ δὲ χώρα αὐτῆς κατὰ βάθους μὲν γεώδης ἐστί, πετρώδης δ´ ἐπιπολῆς καὶ μάλιστα ἡ πεδιάς· διόπερ ψιλὴ πᾶσά ἐστι, κριθοφόρος δὲ ἱκανῶς. Μυρμιδόνας δὲ κληθῆναί φασιν οὐχ ὡς ὁ μῦθος τοὺς Αἰγινήτας, ὅτι λοιμοῦ μεγάλου συμπεσόντος οἱ μύρμηκες ἄνθρωποι γένοιντο κατ´ εὐχὴν Αἰακοῦ, ἀλλ´ ὅτι μυρμήκων τρόπον ὀρύττοντες τὴν γῆν ἐπιφέροιεν ἐπὶ τὰς πέτρας ὥστ´ ἔχειν γεωργεῖν, ἐν δὲ τοῖς ὀρύγμασιν οἰκεῖν φειδόμενοι πλίνθων. ὠνομάζετο δ´ Οἰνώνη πάλαι. ἐπῴκησαν δ´ αὐτὴν Ἀργεῖοι καὶ Κρῆτες καὶ Ἐπιδαύριοι καὶ Δωριεῖς, ὕστερον δὲ κατεκληρούχησαν τὴν νῆσον Ἀθηναῖοι· ἀφελόμενοι δὲ Λακεδαιμόνιοι τοὺς Ἀθηναίους τὴν νῆσον ἀπέδοσαν τοῖς ἀρχαίοις οἰκήτορσιν. ἀποίκους δ´ ἔστειλαν Αἰγινῆται εἴς τε Κυδωνίαν τὴν ἐν Κρήτῃ καὶ εἰς Ὀμβρικούς. Ἔφορος δ´ ἐν Αἰγίνῃ ἄργυρον πρῶτον κοπῆναί φησιν ὑπὸ Φείδωνος· ἐμπόριον γὰρ γενέσθαι, διὰ τὴν λυπρότητα τῆς χώρας τῶν ἀνθρώπων θαλαττουργούντων ἐμπορικῶς, ἀφ´ οὗ τὸν ῥῶπον Αἰγιναίαν ἐμπολὴν λέγεσθαι.

Traduction française :

[8,6,16] Le nom d'Aegine désigne à la fois une localité de l'Epidaurie et l'île située vis-à-vis. Mais c'est bien de l'île qu'Homère a voulu parler dans le passage rapporté ci-dessus ; quelques grammairiens y ont même substitué la leçon g-nehson g-t' g-Aiginan, «Et l'île d'Aegine», à la leçon habituelle g-oi g-t' g-echon g-Aiginan, «et ceux qui occupaient Aegine», pour empêcher qu'on ne se laissât tromper à l'homonymie. Faut-il rappeler d'ailleurs que l'île d'Aegine est une des parties les plus connues de la Grèce, qu'Aeaque et les Aeacides en étaient originaires, qu'il fut un temps où elle possédait l'empire de la mer, et que, durant les guerres médiques, après le combat naval de Salamine, elle disputa à Athènes le prix de la valeur ? Elle a, dit-on, 180 stades de circuit, et renferme dans sa partie S. O. une ville appelée de même Aegine. Les côtes de l'Attique et de la Mégaride, et celles du Péloponnèse jusqu'à Epidaure décrivent une circonférence, dont elle forme à proprement parler le centre, se trouvant à 100 stades environ de chacun de ces pays. A l'E. et au S., elle est baignée par les mers de Myrtos et de Crète. D'autres îles plus petites l'entourent ; mais la plupart sont situées du côté de la terre-ferme ; seule Belbina tire du côté de la haute mer. Le sol de l'île d'Aegine n'offre de bonne terre qu'à une certaine profondeur, à la surface (et ceci s'observe surtout dans la plaine) il est pierreux. Aussi l'île est-elle en général nue et découverte. Elle donne pourtant d'assez beaux produits en orge. On prétend que les Éginètes ont été appelés d'abord Myrmidons : ce n'est pas, comme le dit la Fable, qu'à la suite d'une terrible famine et sur le voeu d'Éaque toutes les fourmis de l'île aient été changées en hommes, mais c'est qu'apparemment les premiers habitants s'étaient mis, comme les fourmis, à fouir le sol, et qu'après avoir étendu sur la roche l'humus ainsi extrait pour avoir un peu de terre à cultiver, ils s'étaient, par économie, et pour ne pas avoir à faire la dépense de briques, logés dans ces excavations. Quant à l'île elle-même, elle s'était appelée primitivement Oenoé. Occupée successivement par les Argiens, les Crétois, les Epidauriens et les Doriens, elle avait fini par tomber au pouvoir des Athéniens, qui en avaient partagé les terres à des colons par la voie du sort, mais les Lacédémoniens l'enlevèrent aux Athéniens et rendirent les terres aux anciens propriétaires. Les Aeginètes, à leur tour, envoyèrent une colonie à Cydonie et une autre chez les Ombriques. Suivant Ephore, c'est à Aegine que Phidon fit frapper la première monnaie d'argent. Aegine on le sait, était alors devenue un emporium ou marché de grande importance, la stérilité de son sol ayant tourné l'industrie des habitants vers le commerce et la navigation ; on appelait même marchandises d'Aegine tous les articles de bimbeloterie.





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Dernière mise à jour : 4/07/2006