HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VIII

δείκνυται



Texte grec :

[8,6,8] Εἷς μὲν δὴ Ἴναχός ἐστιν ὁ διαρρέων τὴν Ἀργείαν· ἄλλος δὲ ποταμὸς Ἐρασῖνος ἐν τῇ Ἀργείᾳ ἐστίν· οὗτος δὲ τὰς ἀρχὰς ἐκ Στυμφάλου τῆς Ἀρκαδίας λαμβάνει καὶ τῆς ἐκεῖ λίμνης τῆς καλουμένης Στυμφαλίδος, ἐν ᾗ τὰς ὄρνεις μυθολογοῦσι τὰς ὑπὸ τοῦ Ἡρακλέους τοξεύμασι καὶ τυμπάνοις ἐξελαθείσας, {ἃς} καὶ αὐτὰς καλοῦσι Στυμφαλίδας· δύντα δ´ ὑπὸ γῆς φασὶ τὸν ποταμὸν τοῦτον ἐκπίπτειν εἰς τὴν Ἀργείαν καὶ ποιεῖν ἐπίρρυτον τὸ πεδίον· ῥεῖ δὲ καὶ ἄλλος ὁμώνυμος ἐκ τῆς Ἀρκαδίας εἰς τὸν κατὰ Βοῦραν αἰγιαλόν· ἄλλος δ´ ἐστὶν ὁ Ἐρετρικός, καὶ ὁ ἐν τῇ Ἀττικῇ κατὰ Βραυρῶνα. δείκνυται δὲ καὶ Ἀμυμώνη τις κρήνη κατὰ Λέρνην. ἡ δὲ Λέρνη λίμνη τῆς Ἀργείας ἐστὶ καὶ τῆς Μυκηναίας, ἐν ᾗ τὴν Ὕδραν ἱστοροῦσι· διὰ δὲ τοὺς γινομένους καθαρμοὺς ἐν αὐτῇ παροιμία τις ἐξέπεσε „Λέρνη κακῶν.“ τὴν μὲν οὖν χώραν συγχωροῦσιν εὐυδρεῖν, αὐτὴν δὲ τὴν πόλιν ἐν ἀνύδρῳ χωρίῳ κεῖσθαι, φρεάτων δ´ εὐπορεῖν (ἃ ταῖς Δαναΐσιν ἀνάπτουσιν, ὡς ἐκείνων ἐξευρουσῶν, ἀφ´ οὗ καὶ τὸ ἔπος * εἰπεῖν τοῦτο „Ἄργος ἄνυδρον ἐὸν Δανααὶ θέσαν Ἄργος ἔνυδρον“), τῶν δὲ φρεάτων τέτταρα καὶ ἱερὰ ἀποδειχθῆναι καὶ τιμᾶσθαι διαφερόντως, ἐν εὐπορίᾳ ὑδάτων ἀπορίαν εἰσάγοντες.

Traduction française :

[8,6,8] L'Inachus n'est pas le seul fleuve qui arrose le territoire d'Argos, il y a aussi l'Erasinus, lequel prend sa source à Stymphale en Arcadie au sein même du lac Stymphalide, si célèbre dans la Fable par la présence de ces monstres ailés appelés eux-mêmes Stymphalides, qu'Hercule expulsa à coups de flèches et en s'aidant du bruit des tambours. Mais on prétend qu'avant d'entrer en Argolide et de parcourir en tous sens la plaine d'Argos, l'Erasinus (ou comme on dit parfois aussi l'Arésinus) se perd et coule un certain temps sous terre. On connaît différents fleuves du même nom, un premier fleuve qui sort également d'Arcadie, mais se dirige vers la partie de la côte où est Bura ; un autre dans le territoire d'Erétrie et un troisième en Attique, qui débouche non loin de Brauron. Mentionnons en outre certaine source du nom d'Amymone située dans le voisinage de Lerne, et le lac de Lerne lui-même, qui s'étend à la fois sur le territoire d'Argos et sur celui de Mycènes, et qui fut témoin, dit-on, du combat d'Hercule contre l'Hydre. L'eau de ce lac a servi de tout temps aux purifications ; de là cette locution proverbiale : Toute une Lerne de maux. Cela étant, il faut bien se rendre et convenir que le pays au moins est largement pourvu de sources et de cours d'eau, mais que fait-on ? on nie qu'il en soit de même de la ville, on soutient que son emplacement était primitivement sec et aride, et que, si aujourd'hui elle possède bon nombre de puits, elle le doit uniquement à l'heureuse découverte des filles de Danaüs, on cite à ce propos le vers {d'Hésiode} : «Argos manquait d'eau, mais, grâce aux Danaïdes, l'eau a abonde à Argos», et l'on fait remarquer qu'aujourd'hui encore quatre de ces puits sont regardés comme sacrés et demeurent l'objet d'une vénération toute particulière ; bref, on s'obstine à nous montrer la sécheresse au sein de la fraîcheur et de l'abondance.





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Dernière mise à jour : 4/07/2006