Texte grec :
[8,5,6] Περὶ δὲ τῆς φύσεως τῶν τόπων καὶ τούτων καὶ
τῶν Μεσσηνιακῶν ταῦτα μὲν ἀποδεκτέον λέγοντος
Εὐριπίδου· τὴν γὰρ Λακωνικήν φησιν ἔχειν „πολὺν
„μὲν ἄροτον, ἐκπονεῖν δ´ οὐ ῥᾴδιον· κοίλη γάρ, ὄρεσι
„περίδρομος, τραχεῖά τε δυσείσβολός τε πολεμίοις,“
τὴν δὲ Μεσσηνιακὴν „καλλίκαρπον κατάρρυτόν τε
„μυρίοισι νάμασι, καὶ βουσὶ καὶ ποίμναισιν εὐβοτωτάτην
οὔτ´ ἐν πνοαῖσι χείματος δυσχείμερον, οὔτ´ αὖ
„τεθρίπποις ἡλίου θερμὴν ἄγαν.“ καὶ ὑποβὰς τῶν
πάλων φησὶν ὧν οἱ Ἡρακλεῖδαι περὶ τῆς χώρας ἐποιήσαντο,
τὸν μὲν πρότερον γενέσθαι „γαίας Λακαίνης
„κύριον, φαύλου χθονός·“ τὸν δὲ δεύτερον τῆς Μεσσήνης
„ἀρετὴν ἐχούσης μείζον´ ἢ λόγῳ φράσαι.“ οἵαν
καὶ ὁ Τυρταῖος φράζει. τὴν δὲ Λακωνικὴν καὶ τὴν
Μεσσηνίαν ὁρίζειν αὐτοῦ φήσαντος „Παμισὸν εἰς θάλασσαν
ἐξορμώμενον,“ οὐ συγχωρητέον, ὃς διὰ μέσης
ῥεῖ τῆς Μεσσηνίας, οὐδαμοῦ τῆς νῦν Λακωνικῆς ἁπτόμενος.
οὐκ εὖ δὲ οὐδ´ ὅτι τῆς Μεσσηνίας ὁμοίως
ἐπιθαλαττιαίας οὔσης τῇ Λακωνικῇ φησὶν αὐτὴν πρόσω
ναυτίλοισιν εἶναι. ἀλλ´ οὐδὲ τὴν Ἦλιν εὖ διορίζει
„* πρόσω δὲ βάντι ποταμὸν Ἦλις ἡ Διὸς γείτων καλεῖται.“
εἴτε γὰρ τὴν νῦν Ἠλείαν βούλεται λέγειν, ἥτις
{ὁμο}ρεῖ τῇ Μεσσηνίᾳ, ταύτης οὐ προσάπτεται ὁ Παμι{σός},
ὥσπερ γε {οὐδὲ} τῆς Λακωνικῆς· εἴρηται γὰρ
ὅτι διὰ μέ{σης ῥ}εῖ τῆς Μεσσηνίας· εἴτε τὴν παλαιὰν
τὴν κοίλην {καλουμέ}νην, πολὺ μᾶλλον ἐκπίπτει τῆς
ἀληθείας· διαβάν{τι γὰρ τ}ὸν Παμισὸν ἔστι πολλὴ τῆς
Μεσσηνίας, εἶθ´ ἡ τῶν ... ῶν ἅπασα καὶ * Μεσσαίων,
ἣν Τριφυλίαν ἐκάλουν, {εἶθ´ ἡ Πι}σᾶτις καὶ ἡ
Ὀλυμπία, εἶτα μετὰ τριακοσί{ους σταδίους} ἡ Ἦλις.
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Traduction française :
[8,5,6] Sur la topographie des deux pays, tant celle de la Messénie que celle de la Laconie, on peut
admettre comme exacts les passages suivants d'Euripide, et celui dans lequel, après avoir dépeint la
Laconie comme possédant
«Beaucoup de bonnes terres propres au labourage, mais de culture difficile, parce que le pays est
creux, resserré entre des montagnes à pic, âpre d'aspect, et inaccessible à l'invasion»,
il lui oppose la Messénie,
«Riche en fruits, sillonnée de cours d'eau en tout sens, favorable à la nourriture des boeufs et des
brebis, ni trop froide, l'hiver, quand souffle l'aquilon, ni trop chaude, l'été, quand le char du soleil
embrase le ciel de ses feux» ;
et cet autre passage, un peu plus bas, dans lequel, à propos du tirage au sort entre les chefs
héraclides maîtres du Péloponnèse, il marque que le premier lot appelé
«Donnait droit aux terres de Laconie, sol maigre et de peu de prix»,
tandis que le second donnait droit aux champs de Messéné,
«dont l'heureuse fertilité défie toute expression»,
ce que confirme du reste le témoignage formel de Tyrtée. En revanche, lorsqu'Euripide prétend
donner pour limite commune à la Messénie et à Laconie le cours du
«Pamisus, qui précipite ses flots impétueux vers la mer»,
il commet là une erreur grave et qu'on ne saurait laisser passer, puisque le Pamisus coupe la
Messénie juste par le milieu sans toucher par conséquent en aucun point à la Laconie actuelle. Il n'est
pas mieux inspiré, lorsque, oubliant que la Messénie est une contrée maritime ni plus ni moins que la
Laconie, il la montre hors de la portée du navigateur. Enfin il paraît ignorer la vraie étendue de l'Elide
quand il dit : «Au delà du fleuve est Elis, proche voisine de Jupiter...».
Veut-il parler là, en effet, de l'Elide actuelle, laquelle se trouve être limitrophe de la Messénie ? Mais il
ne voit pas que le Pamisus ne touche pas plus à l'Elide qu'à la Laconie, puisque, je le répète, il coupe
la Messénie juste par le milieu. Entend-il désigner l'ancienne Coelé-Elide ? Mais il s'écarte encore
bien davantage de la vérité, car il faut, lorsqu'on a franchi le Pamisus, traverser l'autre moitié de la
Messénie, puis franchir tout le canton des {Lépréates} et celui des {Macistiens} autrement dit
l'ancienne Triphylie, {toute la Pi}satide aussi avec le territoire d'Olympie et marcher encore l'espace de
300 stades avant d'atteindre Elis.
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