HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VIII

πόλις



Texte grec :

[8,5,5] Περὶ δὲ τῆς Λακώνων πολιτείας καὶ τῶν γενομένων παρ´ αὐτοῖς μεταβολῶν τὰ μὲν πολλὰ παρείη τις ἂν διὰ τὸ γνώριμον, τινῶν δ´ ἄξιον ἴσως μνησθῆναι. Ἀχαιοὺς γὰρ τοὺς Φθιώτας φασὶ συγκατελθόντας Πέλοπι εἰς τὴν Πελοπόννησον οἰκῆσαι τὴν Λακωνικήν, τοσοῦτον δ´ ἀρετῇ διενεγκεῖν ὥστε τὴν Πελοπόννησον, ἐκ πολλῶν ἤδη χρόνων Ἄργος λεγομένην, τότε Ἀχαϊκὸν Ἄργος λεχθῆναι, καὶ οὐ μόνον γε τὴν Πελοπόννησον ἀλλὰ καὶ ἰδίως τὴν Λακωνικὴν οὕτω προσαγορευθῆναι· τὸ γοῦν τοῦ ποιητοῦ „ποῦ Μενέλαος ἔην; „ἢ οὐκ Ἄργεος ἦεν Ἀχαιικοῦ;“ δέχονταί τινες οὕτως „ἢ οὐκ ἦν ἐν τῇ Λακωνικῇ;“ κατὰ δὲ τὴν τῶν Ἡρακλειδῶν κάθοδον Φιλονόμου προδόντος τὴν χώραν τοῖς Δωριεῦσι μετανέστησαν ἐκ τῆς Λακωνικῆς εἰς τὴν τῶν Ἰώνων τὴν καὶ νῦν Ἀχαΐαν καλουμένην· ἐροῦμεν δὲ περὶ αὐτῶν ἐν τοῖς Ἀχαϊκοῖς. οἱ δὲ κατασχόντες τὴν Λακωνικὴν κατ´ ἀρχὰς μὲν ἐσωφρόνουν, ἐπεὶ δ´ οὖν Λυκούργῳ τὴν πολιτείαν ἐπέτρεψαν, τοσοῦτον ὑπερεβάλοντο τοὺς ἄλλους ὥστε μόνοι τῶν Ἑλλήνων καὶ γῆς καὶ θαλάττης ἐπῆρξαν, διετέλεσάν τε ἄρχοντες τῶν Ἑλλήνων ἕως ἀφείλοντο αὐτοὺς τὴν ἡγεμονίαν Θηβαῖοι καὶ μετ´ ἐκείνους εὐθὺς Μακεδόνες. οὐ μὴν τελέως γε οὐδὲ τούτοις εἶξαν, ἀλλὰ φυλάττοντες τὴν αὐτονομίαν ἔριν εἶχον περὶ πρωτείων ἀεὶ πρός τε τοὺς ἄλλους Ἕλληνας καὶ πρὸς τοὺς τῶν Μακεδόνων βασιλέας· καταλυθέντων δὲ τούτων ὑπὸ Ῥωμαίων, μικρὰ μέν τινα προσέκρουσαν τοῖς πεμπομένοις ὑπὸ Ῥωμαίων στρατηγοῖς τυραννούμενοι τότε καὶ πολιτευόμενοι μοχθηρῶς· ἀναλαβόντες δὲ σφᾶς ἐτιμήθησαν διαφερόντως καὶ ἔμειναν ἐλεύθεροι, πλὴν τῶν φιλικῶν λειτουργιῶν ἄλλο συντελοῦντες οὐδέν. νεωστὶ δ´ Εὐρυκλῆς αὐτοὺς ἐτάραξε δόξας ἀποχρήσασθαι τῇ Καίσαρος φιλίᾳ πέρα τοῦ μετρίου πρὸς τὴν ἐπιστασίαν αὐτῶν, ἐπαύσατο δ´ ἡ ἀρχὴ ταχέως, ἐκείνου μὲν παραχωρήσαντος εἰς τὸ χρεών, τοῦ δ´ υἱοῦ τὴν φιλίαν ἀπεστραμμένου τὴν τοιαύτην πᾶσαν· συνέβη δὲ καὶ τοὺς Ἐλευθερολάκωνας λαβεῖν τινα τάξιν πολιτείας, ἐπειδὴ Ῥωμαίοις προσέθεντο πρῶτοι οἱ περίοικοι τυραννουμένης τῆς Σπάρτης, οἵ τε ἄλλοι καὶ οἱ Εἵλωτες. Ἑλλάνικος μὲν οὖν Εὐρυσθένη καὶ Προκλέα φησὶ διατάξαι τὴν πολιτείαν, Ἔφορος δ´ ἐπιτιμᾷ φήσας Λυκούργου μὲν αὐτὸν μηδαμοῦ μεμνῆσθαι, τὰ δ´ ἐκείνου ἔργα τοῖς μὴ προσήκουσιν ἀνατιθέναι· μόνῳ γοῦν Λυκούργῳ ἱερὸν ἱδρῦσθαι καὶ θύεσθαι κατ´ ἔτος, ἐκείνοις δὲ καίπερ οἰκισταῖς γενομένοις μηδὲ τοῦτο δεδόσθαι ὥστε τοὺς ἀπ´ αὐτῶν τοὺς μὲν Εὐρυσθενίδας τοὺς δὲ Προκλείδας καλεῖσθαι, ἀ{λλὰ τοὺς μὲν} Ἀγίδας ἀπὸ Ἄγιδος τοῦ Εὐρυσθένους τοὺς δ´ {Εὐρυπωντίδας ἀ}πὸ Εὐρυπῶντος τοῦ Προκλέους· τοὺς μὲν {γὰρ δυναστεῦ}σαι δικαίως, τοὺς δὲ δεξαμένους ἐπ{ήλυδας ἀνθρώ}πους, δι´ ἐκείνων δυναστεῦσαι· ὅθε{ν οὐδ´ ἀρχηγέτας} νομισθῆναι ὅπερ πᾶσιν ἀποδέδοτα{ι οἰκισταῖς. Παυ}σανίαν τε τῶν Εὐρυπωντιδῶν ἐκπεσόν{τα - - - τῆς} οἰκείας ἐν τῇ φυγῇ συντάξαι λόγ{ον κατὰ τοῦ Λυκούρ}γου, νόμων ὄντος τῆς ἐκβαλούση{ς αὐτὸν αἰτίου, καὶ} τοὺς χρησμοὺς λέγειν τοὺς δοθέντα{ς αὐτῷ περὶ τῶν} πλείστων.

Traduction française :

[8,5,5] Nous pourrions à la rigueur ne rien dire du gouvernement des Lacédémoniens ni des révolutions survenues parmi eux, tant ce sujet est généralement connu ; néanmoins il est certains détails sur lesquels il est bon que nous revenions. Ainsi nous voyons que les Achéens de la Phthiotide, venus dans le Péloponnèse comme compagnons de Pélops, s'établirent d'abord en Laconie et acquirent bientôt une telle prépondérance par leur bravoure qu'au nom d'Argos, qui était alors celui du Péloponnèse, on ajouta, à cause d'eux, l'épithète d'Achaïque, et qu'on désigna ainsi non plus seulement le Péloponnèse d'une façon générale, mais spécialement aussi la Laconie. Nous en avons la preuve dans ce passage d'Homère (Odyssée, III, 249-251), «Où était alors Ménélas ? Sans doute il n'était pas dans ARGOS-ACHAïQUE ?» que certains grammairiens entendent comme revenant à ceci : «Sans doute il n'était pas en LACONIE ?» Les mêmes Achéens, lors du retour des Héraclides, et quand Philonomos eut livré le pays aux Doriens, évacuèrent la Laconie et passèrent dans la partie du Péloponnèse occupée par les Ioniens, laquelle prit à cette occasion le nom d'Achaïe. Mais nous reparlerons d'eux plus au long en décrivant cette province. Quant aux nouveaux maîtres de la Laconie, leur ambition d'abord contenue prit l'essor sous l'empire des lois de Lycurgue, et ils eurent bientôt acquis une telle supériorité sur les autres peuples de la Grèce qu'on les vit donner l'exemple unique d'un peuple maître à la fois de la terre et de la mer et conserver leur prépondérance sans interruption jusqu'au moment où les Thébains, et, immédiatement après ceux-ci, les Macédoniens s'emparèrent de l'hégémonie. Encore les Lacédémoniens ne reconnurent-ils jamais complètement l'hégémonie macédonienne ; ils conservèrent leur autonomie et continuèrent à disputer le premier rang tant aux autres peuples de la Grèce qu'aux rois de Macédoine eux-mêmes. Plus tard, après la destruction de la puissance macédonienne par les Romains, il y eut quelques légers conflits entre les Lacédémoniens et les autorités romaines envoyées dans le pays et cela par la faute des tyrans qui les régissaient alors et de leur déplorable politique ; mais, une fois revenus à leur ancienne forme de gouvernement, les Lacédémoniens surent se faire honorer des Romains d'une manière toute particulière, si bien que ceux-ci leur laissèrent leur indépendance, sans réclamer d'eux autre chose que les devoirs et services ordinaires dus par les alliés de Rome. Dans ces derniers temps Euryclès a bien provoqué encore quelques troubles en Laconie, pour avoir paru se prévaloir outre mesure de l'amitié de César dans l'exercice de sa présidence ou épistasie. Mais cette nouvelle forme de tyrannie fut de courte durée, Euryclès étant venu à mourir, et son fils ayant su se préserver sagement de toute semblable ambition. D'autre part, on vit la république des Eleuthéro-Lacones se constituer alors {avec l'appui des Romains, reconnaissants de ce que} les Périèques et surtout les Hilotes, à une époque où Sparte était encore opprimée par ses tyrans, s'étaient résolûrnent déclarés pour eux. Contrairement à l'opinion reçue, Hellanicus présente Eurysthène et Proclès comme les véritables auteurs de la constitution politique de Lacédémone. Mais Ephore à ce sujet l'accuse de mauvaise foi : à en croire cet auteur, Hellanicus a évité exprès en toute occasion de nommer Lycurgue, pour pouvoir ainsi plus aisément faire honneur de ses travaux aux deux Héraclides, et pourtant c'est à Lycurgue, à Lycurgue seul, que les Lacédémoniens ont bâti un temple et qu'ils adressent leur sacrifice annuel ; les deux Héraclides, au contraire, tout fondateurs qu'ils étaient, n'ont même pas obtenu de transmettre à leurs successeurs les noms d'Eurysthénides et de Proclides. Ce sont les noms d'Agides et {d'Eurynontides}, rappelant, l'un, Agis, fils d'Eurysthène, l'autre, Eurypon, fils de Proclès, qui ont prévalu, et pourquoi ? parce que ces princes étaient considérés {comme ayant exercé une autorité} légitime, tandis que leurs pères, pour avoir appelé {les étrangers} dans le pays et n'avoir régné que par leur aide, avaient perdu leur droit au titre d'archégètes, qui autrement ne se refuse jamais {aux fondateurs d'Etats. Pau}sanias, ajoute Ephore, Pausanias l'Eurypontide, {en jugeait bien ainsi}, puisqu'ayant été chassé du trône il s'en prit à {Lycurg}ue, comme {à l'auteur} des lois de l'ingrate patrie qui l'avait banni, et composa contre lui durant son exil un Discours dans lequel il rappelait quantité d'oracles rendus à la prière du laborieux {législateur}.





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Dernière mise à jour : 4/07/2006